Allaitement maternel : Ce qu’il faut savoir
Les rapports sexuels, l’ananas, le jus ne gâtent pas le lait !
« Une femme qui vient d’accoucher doit avoir les rapports sexuels quand l’enfant à au moins 1an, il ne faut pas traverser l’enfant ». Tels sont les propos que l’on a souvent tendance à entendre de la bouche des femmes âgées. Elles ajoutent : « Le jus, l’ananas ne doivent pas être consommé quand on allaite ». En effet, dans nos cultures, les rapports sexuels sont interdits aux femmes qui allaitent sous prétexte que cela risque de gâter le lait de la maman; pareil pour le jus rafraichissant. Il n’en est rien !
Le lait maternel ne se gâte pas et ne peut être dangereux pour le bébé. « Il n’est pas prouvé scientifiquement que le sperme lors des rapports sexuels pendant l’allaitement gâte le lait maternel », explique Flavie Mengue présidente Régionale de l’ASFAC/Est. « L’ananas, le jus sont un issus au lait maternel car constitué à 80% voire 90% d’eau, le lait maternel contribue à l’hydratation quotidienne du bébé mais ne se substitue pas à l’eau. Nous déconseillons aux mamans de boire les cafés, les boissons énergisantes, les tisanes parce que cela peut rendre leur bébé nerveux, hyperactif », renchérit-elle. En outre une femme qui allaite son bébé exclusivement au sein tombe difficilement enceinte parce que la succion prolongée retarde le retour de couche.
Il n’est donc pas concevable de priver un enfant du lait maternel sous le prétexte des croyances culturelles. « La seule façon de lutter contre les préjugés, c’est de donner la bonne information aux femmes. Et, il faut savoir qu’ici, il est important de nourrir l’enfant, le tenir au chaud. Tant que la femme est en bonne santé, il est conseillé qu’elle allaite son bébé, sauf s’il y a des risques liés à des maladies. » Explique Siméon Nanama, conseiller régional en nutrition au bureau régional de l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ce dernier rajoute : « Les femmes se soucient très souvent de leur silhouette, mais il ne faut pas perdre de vue qu’avec la grossesse, les hormones agissent et contribuent à modifier la morphologie de la femme, notamment le sein qui, au fil des jours se remplit de lait. Après, la nature fait qu’on ne peut plus avoir le sein tel qu’il était avant la grossesse, ou durant l’allaitement. » L’expert des questions infanto-maternelles de l’UNICEF tout en se désolant laisse entendre que, beaucoup de femmes trouvent des méthodes pour essayer de sauver l’apparence physique de leur sein et très souvent, ceci au risque de graves conséquences.
Les femmes qui allaitent ne devraient donc pas priver leurs enfants du lait maternel car ce dernier est bénéfique pour la bonne croissance et le développement de l’enfant. A cet effet, l’OMS, l’UNICEF, le ministère camerounais de la santé publique et la société civile ont mis en place une semaine dédiée à l’allaitement maternel qui se célèbre chaque année du 1er au 7 Août. Pour cette année 2024, elle a pour thème « Réduire les inégalités en matières de soutien à l’allaitement maternel». Initié en 2018, cette semaine vise à promouvoir les avantages et les stratégies de l’allaitement, sensibiliser les femmes sur le fait que le lait maternel doit être donné à l’enfant jusqu’à 2ans selon les recommandations de L’OMS.
L’on remarque avec le temps que cette semaine tient la promesse des fleurs. Malgré quelques réticences encore relevées, avec la dernière enquête menée par l’INS en 2018, l’on peut noter que , 40 % de femmes allaitent leur bébé soit environ quatre enfants sur 10 ( WWW.cameroon-tribune.cm). Ce qui est admirable et à encourager.
Vivement que les mamans prennent davantage conscience des biens faits de cet aliment pour leur bébé.
Audray NDENGUE Stg