Asfac et OMS : Pour la réduction de la mortalité
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Au Cameroun, les complications liées aux avortements représentent un enjeu de santé publique majeur, étant à l’origine de 30% des décès maternels.
Pour faire face à cette situation, l‘Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Association des Sages-femmes du Cameroun (ASFAC) ont organisé une formation à Douala, visant à renforcer les compétences de 40 enseignants issus des écoles des sages-femmes en matière de soins complets d’avortement après avortement au Cameroun.
Un groupe de 40 participants prend part à un exercice de formation dont les modules ont été soigneusement élaborés par l’Organisation mondiale de la santé, en partenariat avec l’Association des Sages-femmes du Cameroun. L’objectif de cette initiative est d’outiller les formateurs avec les fondamentaux nécessaires pour réduire le décès des femmes pendant les accouchements. Pour en savoir plus sur le contenu de cette formation, nous avons rencontré Léopold Ndongho, le responsable de l’Asfac dans le Littoral. Selon lui, plus de 30 % des décès maternels sont liés aux hémorragies.
Le thème central de cette formation est le soin après avortement. Il est essentiel de préciser que cet atelier ne se concentre pas sur la pratique des avortements, mais sur la gestion des complications qui y sont associées. Le constat est alarmant : plus de 30 % des décès maternels sont dus aux hémorragies, dont les avortements représentent une des principales causes. De nos jours, de plus en plus de femmes souffrent de complications d’avortement, qu’ils soient provoqués ou spontanés, et se retrouvent souvent en situation critique à l’hôpital.
Dans ce contexte, l’objectif de ce nouveau programme et de cette approche novatrice, intitulée « soin après avortement », est de renforcer les capacités des enseignants afin qu’ils puissent former efficacement les apprenants, futurs praticiens, sur la gestion des complications liées aux avortements. Il convient également de souligner que, compte tenu de l’impact significatif des complications d’avortement sur la mortalité maternelle, de nombreux soins après avortement ont été intégrés dans le système de formation des sages-femmes.
Ainsi, comme l’a souligné Léopold Ndongho, il est crucial de former les formateurs afin qu’ils puissent transmettre ces connaissances aux étudiants de troisième année en sages-femmes. Cette démarche vise à améliorer la gestion des complications et à contribuer à la réduction de la mortalité maternelle, un enjeu de santé publique majeur.
Alphonse Jénè
INTERVIEW
Léopold Ndongho, Responsable régional de l’Asfac dans le Littoral
Est-ce que vous avez senti qu’ils ont compris qu’il faut justement s’adapter à ces bonnes pratiques-là ?
Effectivement, dans la propre compétence, juste ma compétence climatique, il ne suffit pas de pratiquer, mais de surtout pratiquer dans les normes. Il ne suffit pas de gérer, de sauver la vie d’une femme, des complications d’avortement, mais de le faire en respectant les normes, pour qu’il n’y ait pas de conséquences plus tard.
Voilà, donc, en tant qu’enseignant, bien sûr, il faut enseigner les bonnes pratiques pour que l’apprenant puisse appliquer dans les normes.
Est-ce qu’il y a eu ce fossé entre ceux-là qui apprennent et ceux qui sont les inspecteurs ? Quelle est la différence ?
Vous savez, la médecine, est continue, comme nous disons souvent, le monde continue. Alors, ce qui fait que, face à la mortalité maternelle, si nous nous limitons sur ce point, face à la mentalité maternelle, nous sommes toujours en phase virtuelle, en phase de développement, de développement de planification, de développement des politiques, je veux dire quoi, de réflexion des politiques, des stratégies et des programmes pour y faire face. Ce qui fait que nous sommes, nous serons toujours en train de nous remettre en cause pour pouvoir atteindre les objectifs d’inspecteur.
Donc, il y a des pratiques qui étaient hier. Et dans ce processus de remise en question, on va se rendre compte de l’argument qu’il faut ajouter en plus pour améliorer afin de faire face à nos objectifs.
Est-ce qu’il y a une différence entre la nouvelle génération et l’ancienne ?
Ce n’est pas ça le problème. Le problème n’est pas à ce niveau. Le problème, c’est qu’au niveau de la formation, au niveau de la formation initiale, on a inclu de bonnes bases.
Et au niveau de la formation continue, pour ces anciens, quand les capacités, comme on le dit, pour les mettre à jour, les découvertes scientifiques, pour les objectifs escomptés.
Au sortir de cette formation, quelles sont les résolutions qui seront prises ? Le but, le général, c’est quoi ?
Contribuer à la réduction de la mortalité matérielle. C’est déjà ça. Alors, pour contribuer, on a besoin des ressources humaines, de qualité. Nous sommes là pour former. La cible, c’est les enseignants. Or, vous savez, les enseignants sont non seulement la base de la formation initiale, mais de la formation continue. Il est donc question, au bout de cette formation, que chacun de ces enseignants des écoles de formation puisse être capable d’amener des étudiants à rentrer dans leur champ de compétences, à pratiquer, à gérer les complications d’avortement dans les normes d’aujourd’hui.
Comment s’est faite la sélection des participants, des enseignants ? Ils viennent d’où ?
Ce sont les enseignants pris dans chaque établissement, sous la coordination du ministère de la santé ou de l’enseignement supérieur, pour ce qui est des instituts supérieurs, nous avons choisi un enseignant de la spécialité.
Donc, pour la plupart, ce sont des enseignants qui sont dans la santé de reproduction, ou bien spécialisés, ou spécialisés dans la formation des sages-formes.
Cette formation, c’est l’OMS qui la porte et qui qu’elle se donne dans tout le territoire comme c’est le cas des enseignants du Littoral, ou du Sud-Ouest. Qu’on puisse aller dans toutes les régions, capaciter les enseignants pour les formations de qualité.
Quel est ce besoin ?
Le besoin de la planification familiale. Donc, vous voyez, c’est que les instances nationales en matière de la santé, le public, les leaders communautaires mettent un accent particulier) sur la sensibilisation de la planification familiale. Et parlant de la planification familiale, il y a cet aspect, la planification et le planning familial chez les adultes.
L’éducation à la sexualité chez les adolescents puisqu’ils sont nombreux, ce cas de complication des grossesses proviennent des adolescents. Après la planification familiale, intensifier la communication sur les risques des adultes. Intensifier la communication sur la sexualité responsable. On parle très souvent de l’avortement sécurisé qui être pratique. Alors, il ne s’agit pas de former les capacités des enseignants à former des étudiants dans la pratique des avortements. Mais j’insiste encore, les capacités à les former dans la gestion des complications des avortements.
Propos recueillis par Alphonse Jene
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