Association des Dermatologues Francophones : Yaoundé accueille les sommités mondiales de la dermatologie

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Pour la première fois en Afrique, la capitale camerounaise accueille le gratin mondial de la dermatologie.

Du 1er au 4 octobre, des experts de renommée internationale se réunissent pour discuter des dernières avancées en matière de soins de la peau, avec un focus particulier sur la dépigmentation cutanée.

Ce congrès historique, qui réunit la Société de dermatologie d’Afrique francophone SODAF et l’Association de dermatologies francophones ADAF, marque une étape décisive dans la lutte contre les maladies de peau, notamment la dépigmentation, un fléau qui touche de nombreuses Africaines.

La capitale camerounaise, se transforme en véritable pôle mondial de la dermatologie. Du 1er au 4 octobre 2024, la ville accueille un événement sans précédent le 5 ème congrès de la Société de dermatologie d’Afrique francophone SODAF et le 33 ème Congrès de l’Association de dermatologies francophones ADAF.

Au cœur des discussions, les enjeux liés aux spécificités dermatologiques de la peau noire. Yaoundé, la capitale camerounaise, se transforme en véritable pôle mondial de la dermatologie. Du 1er au 4 octobre 2024, la ville accueille un événement sans précédent le 5ème congrès de la Société de dermatologie d’Afrique francophone SODAF et le 33ème Congrès de l’Association de dermatologies francophones ADAF. Cet événement majeur réunit plus de 500 experts, chercheurs et cliniciens venus d’une trentaine de pays, tous unis par la passion de la dermatologie.

La présidente de l’Association de dermatologies francophones ADAF, le Dr Catherine Goujon-Henry, insiste sur l’importance des échanges entre les dermatologues africains et français : « Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. Les dermatoses inflammatoires, par exemple, se manifestent différemment sur les peaux noires. Les connaissances des dermatologues africains sont précieuses pour nous aider à mieux prendre en charge nos patients », souligne le Dr Goujon-Henry. « Cependant, il ne faut pas oublier le rôle essentiel du dermatologue, qui doit toujours être là pour interpréter les résultats et établir un diagnostic précis ».

Un autre sujet majeur abordé lors du congrès est celui de la dépigmentation cutanée volontaire, un phénomène largement répandu en Afrique. Le Dr Antoine Petit, spécialiste de la question, interviendra pour présenter les dernières données sur ce problème de santé publique et les moyens de le combattre. « La dépigmentation est un véritable fléau qui peut avoir des conséquences graves sur la santé », alerte le Dr Goujon-Henry. « Il est essentiel de sensibiliser les populations aux risques encourus et de proposer des alternatives sûres et efficaces ».  Ce congrès est une formidable opportunité pour les jeunes dermatologues africains de se former, de rencontrer des experts internationaux et de développer des collaborations. « Nous souhaitons que les jeunes s’impliquent massivement dans notre association », souligne le Dr Goujon-Henry. « L’avenir de la dermatologie en Afrique est entre leurs mains ».  Ce congrès historique marque une nouvelle étape dans le développement de la dermatologie en Afrique. En réunissant les meilleurs spécialistes du monde, il contribue à faire avancer la recherche, à améliorer la prise en charge des patients et à renforcer les liens entre les différents acteurs

En créant la société de Dermatologie d’Afrique Francophone (SODAF), nous étions conscients des difficultés et surtout des défis à relever. Nos défis étaient de pouvoir regrouper les dermatologistes pour en faire une force, un groupe de réflexion afin de participer à la définition des politiques de santé efficaces notamment dans le domaine de la dermatologie-vénéréologie. C’est le lieu de remercier les fondateurs de la société de Dermatologie d’Afrique Francophone (SODAF) dans l’ensemble et plus précisément le Président Honoraire le Pr Adama TRAORE pour la justesse de leur vision, les sacrifices consentis et leur ténacité qui nous a permis d’asseoir les bases de notre société commune avec de grandes ambitions

Elvis Serge NSAA

« La peau noire est supérieure à la peau blanche en termes d’exposition solaire »

Selon la Présidente de l’Association des Dermatologistes Francophones, le Dr. Catherine Goujon-Henry, cet événement international devrait rassembler 500 experts dermatologiques, chercheurs et cliniciens et professionnels de la santé venus d’une trentaine de pays.

Dr. Catherine Goujon-Henry

 

Comment vous voulez percevoir ces enjeux autour du 5ème congrès de la Société de dermatologie d’Afrique francophone SODAF, Couplé au 33ème Congrès de l’Association de dermatologies francophones ADAF ?

Je suis ravie d’être dans votre ville et dans votre pays. C’est essentiellement pour moi un échange, un partage de connaissance, et j’insisterai énormément sur le fait que nous aimerions que les jeunes dermatologues aussi bien africains que français s’impliquent dans notre association de dermatologie francophone. Pourquoi ? Parce que nous avons beaucoup échangé, nous avons en France par exemple beaucoup de patients de problèmes dermatologiques sur peau noir et que votre connaissance nous importe. Que nous, on peut vous apporter aussi une connaissance et que cette échange ne peut être que synergique et que si les jeunes n’impliquent pas, ce n’est pas possible, ce n’est pas envisageable.

La première fois en Afrique, Yaoundé reçoit des spécialistes francophones, la ville accueillera le cinquième congrès de l’association des dermatologiques francophones et le 33ème congrès de l’association des dermatologiques francophones, que fondez-vous comme espoir sur ce congrès de Yaoundé ?

Alors, dans le cadre de l’ADAF, nous avons fait un partenariat. Je vous donne un exemple, il y a des dermatoses inflammatoires et nous aurons le point de vue africain et le point de vue français, donc toujours dans cette idée d’échange et de synergies auxquels nous n’ont énormément.

Dermatologie en jeu, défi, face aux innovations, comment mettre l’accent sur l’intégration des nouvelles technologies dans la pratique de la dermatologie, là où les mauvaises habitudes ont parfois la peau dure ?

Je pense que les nouvelles technologies c’est très intéressant, l’intelligence artificielle qui peut permettre de dépister certaines diagnostiques, mais ça ne suffit pas ; il faut toujours qu’il y ait l’homme qui chapote toutes ces nouvelles technologies, sinon on va au désastre.

Alors il s’agit surtout de l’adaptation des traitements aux spécificités de la peau noire, l’accessibilité. Alors la peau noire, vous nourrissez une certaine fascination pour cette peau dites-nous, qu’est-ce qui vous est impressionnant, c’est sur cette peau ?

 La peau noire, d’abord, il y a différentes peaux noires, il y a tout un degré de phototype plus ou moins foncé qui joue, et puis moi j’ai travaillé avec un collègue Malien qui me disait, tu sais, Catherine, il n’y a pas de différence entre les maladies dermatologiques sur peau blanche ou peau noire, c’est à peu près la même chose, bon, il y a la couleur qui varie.

On parle d’une variation de nuances au niveau de la mélanine ?

Oui, il y a des différentes crées de mélanine, la peau noire est supérieure à la peau blanche en termes d’exposition solaire, et en plus les noires se protègent du soleil, alors que les blancs quand ils vont au soleil se dénude, et moi je dis toujours à mes patients, faites comme les peaux noires, les gens se protègent du soleil, bien qu’ils aient une pigmentation adaptée à l’exposition solaire.

Vous l’avez sûrement compris lors de la conférence et hier également des questions essentielles liées aux spécificités dermatologiques de l’Afrique, notamment la dépigmentation cutanée volontaire, ça vous est parvenu l’ampleur du problème.

Oui, et nous avons quelqu’un qui va communiquer sur cette question, c’est le docteur Antoine Petit, et donc je conseille à tout le monde de venir à son exposé qui aura lieu, le jeudi 3 octobre, il va parler de tous ces problèmes de dépigmentation volontaire.

Sans être pessimiste, face à la dictature de grandes maisons cosmétiques, est-ce que c’est un combat qui est gagné d’avance ?

Pas forcément, mais maintenant vous savez que dans beaucoup de maisons de cosmétiques, nous voyons apparaître des femmes qui ont la peau noire, et donc cette diversité humaine, il faut absolument la garder, la sauvegarder, et ça fait partie de notre patrimoine.

Cet événement international qui devrait rassembler 500 experts dermatologiques, chercheurs et cliniciens et professionnels de la santé venus d’une trentaine de pays, et aussi l’occasion pour la Société Camerounaise de Dermatologie (SOCADERM), de tenir sa troisième journée.

Société camerounaise de dermatologie, vous en connaissez l’existence ; avez-vous déjà collaboré avec eux par le passé ?

Alors non, je n’ai pas encore eu cette occasion, j’espère que des partages des travaux vont se développer à la suite de ce congrès. Nous attendons tous les dermatologues ; c’est un événement à ne pas rater, justement, parce qu’il y a ces trois associations qui se sont couplées pour développer la dermatologie et attirer ces jeunes dermatologiques.

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA

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