Authentification des diplômes : L’Ordre des Médecins du Cameroun Facilite l’Intégration des Diplômés Congolais

Une nouvelle ère s’ouvre pour les médecins formés en République Démocratique du Congo (RDC) souhaitant exercer au Cameroun. L’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC), dans un souci constant d’améliorer l’accès à la profession médicale, a annoncé ce 07 juillet 2024 via un communiqué signé de son Président,  la mise en place d’une procédure simplifiée pour l’authentification des diplômes.

Médecin Camerounais en formation

Cette décision, fruit d’une collaboration étroite avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur, vise à réduire considérablement les délais d’attente, souvent jugés excessifs, pour l’obtention de l’équivalence des diplômes. Selon le Dr Fonkoua Rodolphe, Président de l’ONMC, « Il s’agit de réduire les délais insupportables de l’équivalence des diplômes qui, au niveau du ministère de l’enseignement supérieur, pouvaient aller jusqu’à deux ou trois ans pour les médecins camerounais formés en République Démocratique du Congo (RDC). Cela empêchait de nombreux diplômés de la RDC de s’inscrire à l’Ordre et de commencer leur carrière. Pourtant ceux formés au Camerounais n’attendaient qu’au plus un mois  pour régulariser leurs documents et s’inscrire à l’ONC »

Désormais, la procédure d’authentification sera directement gérée par l’ONMC, qui se chargera de contacter les institutions de formation médicale en RDC pour vérifier l’authenticité des diplômes. Cette nouvelle approche devrait permettre d’accélérer considérablement le processus.

« Il n’y a pas de critères spécifiques, il suffit juste pour le candidat de donner l’adresse de la faculté », précise le Dr Fonkoua. « L’Ordre des médecins écrira au service de scolarité de cette faculté pour avoir les infos nécessaires, une fois cela fait, l’Ordre ira avec ces infos au ministère de l’enseignement supérieur et suivra le dossier. »

Un Témoignage

Le Dr Nguéa, médecin de nationalité camerounaise ayant récemment obtenu son inscription à l’Ordre a souligné l’importance de cette nouvelle mesure : « J’ai eu la chance de voir mon dossier traité rapidement, mais beaucoup de mes collègues ont attendu plus d’un an. Cette initiative est une véritable bouffée d’air frais. Cela va permettre à de nombreux médecins de commencer leur carrière sans être bloqués par des formalités administratives interminables. »

Plus  encore, notre source, diplômée d’une école de formation en République démocratique du Congo indique : « Cela va vraiment nous faciliter la tâche ! Je connais des camarades qui, jusqu’à présent, n’ont pas encore reçu leurs numéros d’Ordre. Ces numéros ont commencé à être attribués récemment, après les élections. Certains ont enfin obtenu leurs numéros, tandis que d’autres, qui sont entrés l’année dernière, continuent à rencontrer des difficultés. Il est important de comprendre qu’une personne, même avec un doctorat et un diplôme en médecine, ne sera pas considérée comme médecin sans numéro d’Ordre. Dans les hôpitaux, on vous fera faire des stages, et vous pourrez recevoir une rémunération de 20 000 à 30 000 francs. Parfois, si vous êtes chanceux, cela peut monter à 50 ou 60 000 francs. C’est frustrant pour quelqu’un qui a consacré 7 ou 8 ans à l’étude de la médecine, surtout lorsque ses parents ont investi tant d’efforts et de ressources. En fin de compte, vous êtes sous-payé pour un travail qualifié, car sans reconnaissance officielle, vous ne pouvez pas établir d’ordonnances ni signer de fiches d’assurance, ce qui limite considérablement votre valeur sur le marché du travail. L’Ordre national des médecins, en tant qu’autorité régulatrice du système médical, ne vous reconnaît pas, et cela impacte directement votre salaire et votre statut professionnel. »

Les Enjeux

Cette décision de l’ONMC répond à un besoin réel exprimé par de nombreux médecins congolais. En facilitant leur intégration dans le système de santé camerounais, l’Ordre contribue à renforcer la coopération médicale entre les deux pays et à améliorer l’accès aux soins de santé pour la population camerounaise.

Mireille Siapje

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