Caméras de télévision dans les hôpitaux : Une atteinte à la dignité des soignants et à la sacralité des enceintes hospitalières

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Le président de l’Ordre National des Médecins du Cameroun, le Dr Rodolphe FONKOUA, dénonce la présence des caméras de télévision dans les hôpitaux lors des contrôles administratifs et visites inopinées des autorités sanitaires.

Les professionnels de la santé estiment que cela altère la confiance des populations envers les soignants et les hôpitaux. Ils exigent que les autorités sanitaires respectent les procédures établies et garantissent la confidentialité des enquêtes et des sanctions.

Cette prise de position de l’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC) suscite des réactions virulentes dans la communauté médicale et au-delà. La polémique que crée la présence des caméras de télévision dans les hôpitaux au Cameroun soulève des questions fondamentales sur la relation entre les autorités sanitaires, les soignants et les patients.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, en train de remonter les bretelles aux personnels de santé d’une formation sanitaire de Meiganga, dans la région de l’Adamaoua. La scène a lieu dans un contexte de détresse et de colère, où le ministre exprime son indignation face à une situation qui lui semble inacceptable. Dans la vidéo, le ministre est visible, ses bras en mouvement en train de s’adresser aux personnels de santé. Il leur demande des comptes sur une situation qui lui semble grave. « Et je veux des noms maintenant, ce n’est pas pour demain, je veux des noms maintenant. Qui a fait cela et qui ne l’a pas signalé ? », lance-t-il. Il semble déterminé à obtenir des réponses et à identifier les responsables de la situation.

Le ministre se montre particulièrement choqué par la situation et demande aux personnels de santé de se mettre à la place des patients. « Parce que la dame qui est en train d’attendre là, si c’était vous. Est-ce que vous allez accepter cela ? Si c’était votre mère ou votre sœur, vous allez accepter cela ? », leur demande-t-il. Il semble vouloir les faire réfléchir à la gravité de la situation et à l’impact qu’elle peut avoir sur les patients.

Le ministre exprime également son sentiment de détresse et de colère face à la situation. « On est dans une situation de détresse parce qu’on cause entre copains », déclare-t-il. Il semble vouloir souligner que la situation est grave et qu’il est temps de prendre des mesures pour y remédier. Le ministre demande aux personnels de santé de lui fournir des réponses sur la situation. « Je veux des noms. Qui a fait cela et qui ne l’a pas signalé ? », leur demande-t-il. Il semble déterminé à obtenir des réponses et à identifier les responsables de la situation.

Le ministre met en garde les personnels de santé contre les conséquences de leurs actes. « Monsieur le chef, je vous ai demandé les noms. Qui a fait cela et qui ne l’a pas signalé ? », déclare-t-il. Il semble vouloir souligner que les responsables de la situation seront identifiés et que des conséquences suivront. Il semble vouloir souligner que les personnels de santé ont une responsabilité à assumer et qu’ils doivent être tenus responsables de leurs actes.

La vidéo du ministre de la Santé publique a suscité une réaction épidermique du président de l’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC), Dr Rodolphe FONKOUA.  « L’attention de l’Ordre National des Médecins du Cameroun est régulièrement attirée par la présence des caméras de télévision au sein des hôpitaux lors des contrôles administratifs et visites inopinées des autorités sanitaires de notre pays », a-t-il déclaré dans un communiqué signé ce 17 février 2025.

Selon le Dr FONKOUA, cette pratique est préoccupante car elle altère la sacralité des enceintes hospitalières et fragilise la confiance des populations envers les soignants et les hôpitaux. « La présence des caméras de télévision et de téléphone prenant des vidéos, altèrent significativement la sacralité des enceintes hospitalières, fragilisent la confiance des populations envers les soignants et les hôpitaux ; et renvoient une image négative de la profession tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », a-t-il estimé.

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Le président de l’ONMC reconnaît cependant le droit aux autorités sanitaires d’effectuer des contrôles et évaluations administratives sur le terrain. « L’ONMC reconnait le droit aux autorités sanitaires d’effectuer toutes sortes de contrôle et évaluations administratives sur le terrain », a-t-il déclaré. Cependant, il estime que cela doit se faire dans le respect de la dignité des soignants et de la sacralité des enceintes hospitalières. « Chaque personnel de santé a un droit inaliénable à la dignité quel que soit la situation. Même en cas de faute, les enquêtes et sanctions doivent suivre une procédure bien établie au sein du MINSANTE et des Ordres Professionnels », a-t-il souligné.

Le Dr FONKOUA exhorte donc les autorités sanitaires à être fermes dans la gestion des éventuels cas de défaillance professionnelle des agents de santé, mais dans la discrétion et le respect. « Aussi, l’ONMC exhorte les autorités sanitaires à de la fermeté dans la gestion des éventuels cas de défaillance professionnelle des agents de santé, mais dans la discrétion et le respect », a-t-il conclu.

Cette prise de position de l’ONMC suscite des réactions virulentes dans la communauté médicale et au-delà. Les professionnels de la santé estiment que la présence des caméras de télévision dans les hôpitaux est une atteinte à leur dignité et à la sacralité des enceintes hospitalières. Ils exigent que les autorités sanitaires respectent les procédures établies et garantissent la confidentialité des enquêtes et des sanctions. La polémique suscitée par la présence des caméras de télévision dans les hôpitaux au Cameroun soulève des questions fondamentales sur la relation entre les autorités sanitaires, les soignants et les patients. Il est temps pour les autorités de prendre des mesures pour garantir le respect de la dignité des soignants et de la sacralité des enceintes hospitalières, tout en assurant la qualité des soins et la sécurité des patients.

Elvis Serge NSAA

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