Cameroun : la clinique Marie O fermée pour non-respect de la réglementation en vigueur et atteinte à la moralité publique

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La prise en charge non autorisée par les autorités sanitaires  d’un malade de coronavirus a provoqué la fermeture de cette formation sanitaire.

Ambiance peu inhabituelle ce jeudi  14 mai à la clinique Marie O située au quartier Bali à Douala. Les cadenas sont posés sur  les portes d’entrée de la formation hospitalière. Et sur un papier en carton de couleur jaune est marqué : «  Scellé n0123 Ps4/CC1/11. Polyclinique Marie « o ». Motif : Non-respect de la réglementation en vigueur et atteinte à la moralité publique conformément à la lettre no D30_255/Minsante/CAB/CSM du Ministre de la Santé publique du 13/05 /2020- De l’arrêté préfectoral no 35/AP/2020C19/SP du 13/05/2020… ». Le personnel de santé habitué à faire des allées et venues est absent. Les agents de la police sillonnent les alentours.

Ce climat intervient quelques heures après la fermeture de la structure sanitaire par le préfet du Wouri aux environs de 14 heures.  La  sanction est  tombée 48h après un scandale enregistré sur la prise en charge d’un patient de Covid 19. Le Ministre de la Santé Publique, Manaouda Malachie a donc ordonné par une correspondance en date du  13 mai 2020, la fermeture de la structure.   Il a d’ailleurs  réitéré lors d’un tweet les raisons de cette décision. « Ce nième scandale vient à la suite de ma lettre du 6 mai. Par laquelle je sollicitais déjà sous 72h les explications de cette structure sur une facture de 6millions

Cette décision a provoqué de lourdes conséquences. Un employé encore sur place, affiche une mine triste, assit sur une chaise à l’extérieur, il relate les faits  sous anonymat : « je suis arrivé à 7h30 pour assurer la relève du service car mon collègue a fait la garde, je n’ai même pas pu traverser l’entrée  car la police était déjà sur les lieux.  J’ai été retenue avec tout le personnel présent ». La fermeture a drainé du monde «les médias, les forces de l’ordre, les autorités administratives même les voisins sont sortis pour regarder ». Il continue son propos en gardant une mine triste.

Youssouf, vigile d’un hôtel situé à un vol d’oiseau de cette formation sanitaire constate après cette fermeture : « c’est très silencieux désormais ici alors qu’habituellement il y a beaucoup de voitures qui viennent ».

 C’est plus de 100 personnels de santé  exerçant dans cette polyclinique qui vont se retrouver dans la rue.  Le directeur de la clinique a tenté de les rassurer  après le scandale « il nous a demandé de tenir le coup et nous a dit que nous aurons nos salaires », nous confie un personnel.  Mais malgré cela l’inquiétude demeure « le problème c’est que nous ne savons même pas si on va encore ouvrir » ajoute-il.

Au delà du personnel de santé, certains exerçaient des activités près de cette structure. C’est le cas de Habiba, une vendeuse de fruits frais. Jeudi, jour de fermeture,   elle n’a pas pu vendre. « Je n’ai pas exposé  la marchandise par ce que j’ai suivi la décision du ministre depuis mercredi 13, je suis juste venue voir si on n’allait réellement fermer », affirme-t-elle avant de poursuivre : «  même si j’ouvre demain je ne suis certaine de vendre car  les patients ne viendront plus » 

Rappelons que le Ministre de la Santé Publique Manaouda Malachie n’a donné aucune précision sur une probable réouverture. Mais le syndicat des médecins s’oppose à cette décision, ces derniers justifient cette fermeture de non justifiée. Le scandale n’a donc pas fini de faire parler de lui. 

Christelle Bilong, Stagiaire

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