Campagne Vacances sans Sida : 80 % de la population cible sensibilisée dans la ville de Garoua

La 22e édition de la campagne Vacances sans Sida a pris fin le mercredi 4 septembre 2024 au cours d’une cérémonie de clôture que présidait le délégué régional de la santé publique du Nord. Le groupe technique régional de lutte contre le VIH/Sida se dit satisfait des résultats qu’ont produits les 66 paires éducateurs déployées dans la ville.

La cible principale vers qui la campagne Vacances sans sida était orientée concerne les jeunes ; encore plus que la tranche d’âge, c’est celle de 15 à 24 ans. Cette tranche d’âge ciblée n’est pas anodine. Les jeunes dépistés les plus séropositifs au VIH/Sida au Cameroun sont compris dans cette tranche d’âge. Le fléau ne menace pas seulement les adolescents, le danger menace aussi leurs aînés. Des statistiques qui font davantage du VIH/SIDA est un problème de santé publique au Cameroun.

Les activités menées pendant la campagne

La 22e édition de la campagne Vacances sans Sida s’est ouverte il y’a un mois. Sur le terrain de la sensibilisation, des causeries, 66 pairs éducateurs se sont constitués en des véritables ambassadeurs auprès des jeunes. La population a été sensibilisée sur les dangers du VIH, leurs modes de transmission et les moyens de prévention. En partant de l’idéal prôné par les pouvoirs publics, abstinence-fidélité-condom, les pairs éducateurs n’ont pas manqué la tâche de définir cette « devise » précieuse dans la lutte contre le VIH /Sida. Les tests de dépistage au VIH et à l’hépatite sont inscrits également dans le lot des activités. La sensibilisation sur la couverture santé universelle vient aussi renforcer la teneur des programmes. La mise en œuvre de toutes ces activités est passée à travers plusieurs stratégies de communication. Il s’agit des causeries éducatives basées sur les informations éducatives et la communication pour le changement.

Les données statistiques indiquent que les besoins sont énormes.

Les chiffres renseignent que 80 % de la population cible a été atteinte, répartie comme suit : 95 % des jeunes ont été sensibilisés à travers des informations éducatives et de communication pour le changement de comportement. C’est le même chiffre pour les jeunes sensibilisés et qui ont accepté de faire leur test de dépistage au VIH/SIDA et à l’hépatite. L’ensemble de tous ces jeunes ont retiré leurs résultats. L’on enregistre 10 jeunes testés séropositifs au VIH sont sous traitement et 117 à l’hépatite sont référés à l’hôpital régional de Garoua. Plus de 300 000 jeunes dans la ville de Garoua ont reçu la visite éclairée des pairs éducateurs. 12 000 préservatifs masculins et 3 000 préservatifs féminins distribués.

Les difficultés liées à l’organisation de la campagne impactent sur le bon déroulement des activités.

Parmi les difficultés, il faut noter, entre autres, la faible mobilisation des acteurs au niveau régional, les intempéries qui ont troublé les déploiements des pairs éducateurs, l’insuffisance des préservatifs et lubrifiants a été enregistrée avec la forte demande. La mise à disposition des matériels de travail adéquats pendant la saison pluvieuse, à l’exemple des parapluies et autres vêtements de circonstance, seront utiles aux pairs éducateurs.

Une cérémonie de clôture qui a récompensé les pairs éducateurs.

La cérémonie de clôture présidée par le délégué régional de la santé publique a gardé toute sa solennité.  Aux Pères éducateurs, les attestations leur ont été remises. Des conseils leur ont été prodigués, d’aller dans leurs milieux respectifs d’apprentissage et de continuer la sensibilisation. Les différents partenaires, à l’exemple de Care International Cameroun, de Codas Caritas, d’ICAP, sont également allés apprécier les résultats réalisés par le groupe technique régional de lutte contre le VIH/Sida.

Marcus DARE

Réaction

« Ils doivent continuer avec la sensibilisation… »

Dr Malama Toussaint, coordonnateur du groupe technique régional de lutte contre le Sida

Dr Malama Toussaint, coordonnateur du groupe technique régional de lutte contre le Sida

De manière générale, les résultats sont satisfaisants. Nous avons pu arriver au terme de cette activité importante. Nous pouvons féliciter les pairs éducateurs, qui ont durant un mois mené ces activités telles que les sensibilisations, les communications interpersonnelles à travers les informations éducatives, les communications sur le changement de comportement, le dépistage dans le cadre de la triple élimination avec le dépistage du VIH, le dépistage de l’hépatite. En somme, nous pouvons dire que les objectifs ont été atteints au moins à 80 %. Nous continuons à mettre en œuvre le dépistage du VIH et de l’hépatite. Il faut aussi ajouter que les partenaires nous ont appuyés dans cette activité.

Les collectivités territoriales décentralisées que nous sollicitons véritablement un appui, surtout en ce sens que les vacances sans sida ne seront plus seulement dans la ville de Garoua. Elles doivent aussi se tenir dans d’autres communes à l’instar de la commune de Guider, de Ngong, de Toubouro, de Figuil afin que l’impact puisse aussi toucher ces jeunes des autres communes. En gros, le message que nous pouvons adresser à nos valeureux pairs éducateurs qui ont reçu une information de pointe dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, nous voulons d’abord les féliciter pour avoir participé à cette édition, car la procédure de recrutement a nécessité le test des jeunes qui souhaitaient participer à cette activité. Et autre message, c’est que l’impact du VIH/Sida dans notre communauté est très grand.

 Ils sont les ambassadeurs de la communauté dans les écoles, à l’enceinte de l’université. Ils doivent continuer avec la sensibilisation, l’éducation, la communication sur le changement de comportement afin que le changement soit perceptible. Nous, au niveau GTR et à travers la délégation de la santé, nous ne pouvons pas à nous seuls atteindre les objectifs. Cette stratégie est mise en œuvre pour pouvoir multiplier les efforts. Enfin, ils doivent garder à l’esprit le thème de cette édition, « Non à la dépravation des mœurs et aux déviances, oui à un avenir sans sida ».

Propos recueillis par Marcus DARE

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