Choléra : L’urgence de préserver l’environnement pour éviter
La journée mondiale de l’environnement qui se célèbre le 05 juin de chaque année, est une occasion pour sensibiliser les populations, sur la nécessité de garder l’espace de vie afin d’éviter les maladies hydriques comme l’épidémie de choléra en cours au Cameroun.
53 morts du choléra au Cameroun en moins d’un mois.
Selon les chiffres du ministère de la Santé, le nombre de décès dus à l’épidémie de choléra est parti de 373 le 30 avril dernier pour s’établir à 426 depuis le 30 mai 2023. L’épidémie de choléra communément appelée maladie de l’eau sale, qui sévit au Cameroun depuis 2021, prend des proportions inquiétantes. Les chiffres officiels révèlent que 16 062 personnes atteintes de choléra ont été attribués au 30 avril dernier, 2 166 nouveaux cas ont été enregistrés en un mois. La région du Centre, présentée comme l’épicentre de l’épidémie, a enregistré 467 cas de choléra au cours des deux dernières semaines, contre 8 pour le Littoral et seulement 5 pour le Sud. On totalise ainsi 53 cas de décès en un mois. « Au total, nous avons enregistré 18 228 cas depuis le début de l’épidémie. La plus active actuellement est celle du Centre, mais le Littoral reste la région ayant enregistré le plus grand nombre de cas. Actuellement, nous avons quelques cas sporadiques. L’Est et l’Ouest n’ont pas enregistré de cas au cours des deux dernières semaines », a déclaré, le 31 mai 2023 à la télévision nationale, la cheffe des opérations de la gestion du choléra au Centre de coordination des opérations d’urgences de santé publique (Ccousp), Dr Laurice Patricia Mendjime Fanemann.
Pour combattre les maladies hydriques, telles que le choléra, les spécialistes recommandent de fournir des services d’assainissement adaptés, aussi important et urgent que l’accès à l’eau potable et à l’hygiène. « En fonction du contexte et de la durée de la crise, des systèmes de vidange
et de traitement des boues de vidange et des eaux usées doivent être planifiés et mis en place. Le traitement des excrétas peut être réalisé selon une ou plusieurs techniques en série : technique biologique ou physico-chimique», indique un environnementaliste. Par ailleurs, l’assainissement de l’environnement pour éviter les maladies hydriques repose également sur la gestion des déchets solides par enfouissement et/ou incinération contrôlée, et parfois leur tri et leur recyclage quand les conditions le permettent. C’est d’ailleurs l’interpellation qui est fait à travers, le thème de cette édition de la journée mondiale de l’environnement : « lutte contre la pollution plastique ». Par ailleurs, l’on devrait également penser à drainer des eaux pluviales et des points d’eau afin d’éviter la stagnation de ces dernières et les risques sanitaires associés lorsqu’on sait que les tuyaux de canalisation sont souvent bouchés.
Campagnes de formation
Pour limiter la propagation du choléra, les autorités en charge de la santé multiplient des campagnes de sensibilisation, ainsi que les campagnes de formation auprès des populations. Ceci passe par l’identification des comportements à risque hygiénique et la dotation des moyens aux personnes pour qu’elles les changent, à travers des messages et des modalités de communication adaptées à la culture locale et au contexte d’urgence. Pour rappel, le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Elle est extrêmement virulente et ses symptômes apparaissent entre 12 heures et cinq jours après l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Touchant les enfants comme les adultes, la maladie peut tuer en l’espace de quelques heures si aucun traitement n’est administré. A l’échelle mondiale, le choléra reste une menace pour la santé publique et un indicateur de l’absence d’équité et d’un développement social insuffisant, d’où la nécessité de garder son environnement propre et sain.
Divine KANANYET