
Le 20 janvier 2024, le Maire de la Ville de Yaoundé a mis en œuvre une mesure controversée interdisant la vente des marchandises dans les brouettes, porte-tout et étals portables dans des zones clés de la capitale, telles que Mokolo, Quartier Messa, et le Marché Central de Yaoundé. Cette décision vise à dégager la voie publique, mais elle a suscité de vives réactions parmi les commerçants.
Dès ce lundi, les opérations de casse ont débuté au marché Mokolo, laissant de nombreux vendeurs dans un état de désespoir. “C’est un véritable désastre pour nous. Avec la crise économique, nous peinons déjà à joindre les deux bouts, et maintenant, on nous retire notre moyen de subsistance,” a déclaré l’un des commerçants, visiblement inquiet pour son avenir. D’autres, comme Marthe Aboui, une vendeuse de fruits, ajoutent : « Nous n’avons pas d’autre choix que de vendre ici. La Mairie devrait nous aider, pas nous mettre dans la rue. »
Les réactions ne se limitent pas au marché Mokolo. Au marché d’Ékounou, les vendeurs expriment également leur mécontentement. « Nous comprenons la nécessité d’ordre, mais cette interdiction arrive à un moment où nous avons déjà du mal à survivre, » a déclaré une commerçante d’Ékounou. Au Marché Central, des vendeurs se demandent comment ils vont faire pour subsister. « Nous avons besoin d’une solution qui prenne en compte notre situation difficile, » a affirmé un vendeur local.
La Mairie, quant à elle, reste ferme sur sa position. « Nous devons respecter l’ordre public et garantir la sécurité de tous. Cette mesure est nécessaire pour améliorer la circulation et l’esthétique de la ville, » a déclaré un représentant de la Mairie. Toutefois, les commerçants estiment que cette décision pourrait avoir des conséquences désastreuses sur leur vie quotidienne.
Alors que la date de mise en œuvre de cette mesure est désormais effective, les commerçants de Yaoundé se voient confrontés à un défi de taille. Comment vont-ils s’adapter à cette nouvelle réalité alors que la crise économique continue de peser sur leurs épaules ? Une chose est certaine : cette situation nécessite un dialogue urgent entre les autorités et les acteurs économiques pour trouver des solutions viables.
Mireille Siapje