Le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, a officiellement ouvert ce lundi 18 novembre 2024, au Palais polyvalent des sports de Yaoundé, la conférence des hôpitaux publics, avec un appel à l’effort collectif pour construire un hôpital qui apporte quiétude, sérénité et résultats aux patients.
Au cours de ces quatre jours, de nombreux experts vont se pencher sur ces questions cruciales. Des ateliers, des conférences et des tables rondes permettront de partager les bonnes pratiques, d’identifier les défis et de formuler des recommandations concrètes. Les attentes sont grandes. Les professionnels de la santé, les autorités traditionnelles et la population espèrent tous que ce forum donnera lieu à des avancées significatives en matière de santé publique.
Cet événement d’envergure, qui réunit plus de 450 acteurs de la santé, marque un tournant dans la politique sanitaire du pays et s’annonce comme un catalyseur pour une meilleure prise en charge des populations, en particulier dans les zones les plus reculées.
Cérémonie d’ouverture de la conférence des hôpitaux, ce 18 novembre 2024
Yaoundé, le cœur battant de la santé camerounaise. Du 18 au 21 novembre, la capitale abrite le premier forum national sur les soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire. Un événement d’envergure qui réunit les plus hautes autorités sanitaires du pays, aux côtés de professionnels de la santé venus des dix régions du Cameroun. « Nous devons bâtir un hôpital qui motive les personnels à donner encore plus et qui encourage les managers à faire mieux qu’hier et aujourd’hui », a déclaré le ministre de la Santé publique. « Il s’agit de la santé et du développement du Cameroun. Parce que les Camerounais doivent être en bonne santé et l’Hôpital doit pouvoir apporter les solutions curatives, mais aussi préventives, promotionnelles et de réhabilitation, nous ne devons à aucun moment nous lasser de réfléchir et de donner le meilleur de nous-même ».
Le Dr Malachie a également souligné l’importance de l’humanisation des soins, en citant le Pr Peter Piot, un Universitaire Belge, qui disait que « les hôpitaux doivent évoluer pour répondre aux besoins des patients, en intégrant technologie et humanité ». Au cours de ces quatre jours, de nombreux experts vont se pencher sur ces questions cruciales. Des ateliers, des conférences et des tables rondes permettront de partager les bonnes pratiques, d’identifier les défis et de formuler des recommandations concrètes. Les attentes sont grandes. Les professionnels de la santé, les autorités traditionnelles et la population espèrent tous que ce forum donnera lieu à des avancées significatives en matière de santé publique.
Les soins de santé primaires, socle de tout système de santé performant, sont au cœur des préoccupations du gouvernement camerounais. Ce forum, une première dans l’histoire du pays, vise à faire le point sur les avancées réalisées en matière de soins de santé primaires et de santé communautaire. Identifier les défis et les opportunités à saisir pour améliorer l’accès aux soins de qualité pour tous. Élaborer une feuille de route pour une meilleure intégration des soins de santé primaires dans le système de santé et renforcer la collaboration entre les différents acteurs du secteur de la santé.
La conférence des hôpitaux publics a pour objectif de faire un diagnostic, mais aussi d’adopter la thérapie adéquate pour l’hôpital public camerounais. Les thèmes des différentes sessions aborderont la planification de l’offre de soins et services de santé en milieu hospitalier, la gestion efficiente de l’information sanitaire en milieu hospitalier, la gestion des ressources humaines comme levier de performance dans l’amélioration de l’offre de soins de santé, la gestion des médicaments en milieu hospitalier et la gouvernance financière. « Nous avons un Président de la République, qui fait confiance à son système de santé, à ses personnels de santé et surtout qui soutient nos actions en faveur d’une amélioration substantielle des conditions sanitaires de ses compatriotes », a ajouté le ministre de la Santé publique.
La conférence des hôpitaux publics est un moment clé de la transformation historique de notre offre de soins et services de santé curatifs en milieu hospitalier public. Le Cameroun doit consolider son statut de pays leader en santé, et il est temps de prendre les mesures nécessaires pour y parvenir.
Elvis Serge NSAA
« Les hôpitaux doivent évoluer pour répondre aux besoins des patients, en intégrant technologie et humanité »
Le Cameroun a entamé depuis quelques années la transformation de son système de santé, sur la foi d’un Agenda dont la mise en œuvre est en cours depuis 2020. Le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, a ouvert ce 18 novembre 2024, la conférence des hôpitaux publics, sous le thème : « L’hôpital public, hier, aujourd’hui et demain », avec un appel à l’effort collectif pour construire un hôpital qui apporte quiétude, sérénité et résultats aux patients.
Le Cameroun a entamé depuis quelques années la transformation de son système de santé, sur la foi d’un Agenda dont la mise en œuvre est en cours depuis 2020. Il y est envisagé de faire de notre cher et beau pays, un espace où les populations ont accès aux soins et services de santé de qualité, quel que soit l’endroit où elle se trouve et ceci sans pour autant perdre leur dignité. Bien plus, il s’agit pour le Cameroun de garantir à son économie, une force de travail, un capital humain, toujours en état de bien- être physique et mental, permettant toujours de contribuer au développement et à la transformation structurelle de notre pays dans sa marche vers l’émergence, voulue par le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA.
Cette démarche de transformation propre à notre système de santé, passe notamment par un saut qualitatif de première importance en matière de soins de santé curatifs, en milieu hospitalier. C’est donc l’occasion de dire qu’au-delà des soins de santé préventifs et promotionnels qui sont d’une importance capitale, l’hôpital public doit opérer une véritable mue, du moins poursuivre celle-ci. Et c’est d’ailleurs fort à propos que le Dr Eric TOPOL disait « les hôpitaux doivent être flexibles et adaptables pour répondre aux défis de la santé moderne ».
Ainsi donc, les présents travaux de la conférence des hôpitaux qui nous réunit ce matin, sous la thématique centrale de « l’hôpital public, hier, aujourd’hui et demain », est un moment de partage et de réflexion entre les acteurs de la mise en œuvre de notre offre de soins hospitaliers, à l’effet de faire un diagnostic, mais aussi et surtout d’adopter la thérapie adéquate pour notre hôpital. En effet, le saut qualitatif que nous espérons, mieux que nous poursuivions, est un impératif, tant notre objectif est de faire de notre hôpital, une référence en termes de soins et services de santé. Référence du point de vue de la qualité de service, en ce qui concerne le système de référence et de contre-référence, ou encore en matière de gestion des médicaments ainsi que de la gouvernance hospitalière de manière générale. Cette conférence se veut donc d’être le lieu et le moment de revisiter nos actions et d’aborder des thématiques importantes pour l’amélioration et le renforcer les acquis afin d’avoir des formations sanitaires qui prodiguent des soins et services de santé de meilleure qualité aux populations.
Vous aurez ainsi compris que la pertinence du choix de cette thématique est toute trouvée, et il en est de même des thèmes des différentes sessions que nous allons aborder tout au long de ces échanges qui, de mon point de vue, ne pourrons qu’être fructueux.
Sur un aspect tout à fait méthodologique, je prendrai le soin de nous entretenir en trois moments qui feront des constatations sur ce qu’a été l’hôpital public, sur ce qu’il est et sur nos projections. Concernant l’hôpital d’hier je voudrais vous amener à prendre ancrage sur la borne temporelle de la conférence d’Alma-Ata en 1978. Avant cette période, il est clair que l’objectif de notre pays était de rendre accessibles les soins et services de santé curatifs à travers la mise en place ou plus exactement, la mise en service des premières formations sanitaires qui continuent d’occuper une place prépondérante dans notre univers.
L’Hôpital Laquintinie de Douala, l’Hôpital Jamot de Yaoundé, l’Hôpital Central de Yaoundé ou encore l’Hôpital d’Ayos, sont le témoin de la volonté des autorités Camerounaises, en son temps, de rendre de plus en plus accessibles les soins curatifs aux populations l’indépendance. Le but était alors d’apporter des soins aux populations en ce qui concerne les maladies les plus courantes, de prévenir certaines à travers des campagnes de vaccination ciblées, et de promouvoir la santé avec des mesures d’accompagnement des populations à l’appropriation de certaines méthodes pour la lutte antivectorielle, notamment.
L’Hôpital était plus concentré sur les aspects curatifs. Cette démarche a progressivement été enrichie par une nouvelle vision issue des résolutions de la conférence susvisée, mais aussi de celles de Bamako et de Harare en 1987. Le Cameroun a donc de ce fait, pris l’option de modifier progressivement son approche hospitalière, en adoptant une démarche articulée autour des soins de santé primaire, visant notamment à rapprocher l’offre de santé des populations, impliquant ainsi une approche plus démocratique pour en garantir un meilleur accès de ces dernières. Ainsi, la création en 1995 des premiers Districts de Santé marquera la naissance de la réforme hospitalière, qui a vu l’apparition de la pyramide sanitaire, du système de référence et de contre-référence, de la catégorisation des formations sanitaires, et de la consécration des soins de santé primaires au District de Santé.
Bien entendu, cette réforme hospitalière avait déjà comme signes précurseurs, la création des Hôpitaux Généraux notamment ceux de Yaoundé et de Douala dans la décennie 1980, donnant ainsi le ton sur la volonté des autorités Camerounaises de doter notre pays de formations sanitaires aptes à offrir des soins d’excellence.
La réforme hospitalière en question, consacre par ailleurs, la disparition progressive des dispensaires, l’arrivée des Centres de Santé Intégrés, la disparition des PMI, l’arrivée des Hôpitaux de Districts, la disparition des Hôpitaux Départementaux; toute une réorganisation qui préfigure donc de la nouvelle dynamique, celle de l’hôpital qui est le nôtre aujourd’hui.
Cette nouvelle réorganisation débouche alors sur des directives et des actions pertinentes à mettre en œuvre en matière de mode de gouvernance, de mobilisation des ressources et des interactions entre l’hôpital et les populations. Mais qu’en est-il donc d’aujourd’hui, serions-nous légitimement amenés à nous interroger.
Bien évidemment, la réponse est que nous sommes toujours dans la réforme hospitalière. Elle n’est pas encore achevée. Nous travaillons à la poursuite de l’extension de la couverture sanitaire du territoire en rapprochant au maximum les soins de santé des populations.
Nous créons des Centres de Santé Intégrés, des Centres Médicaux d’Arrondissement, des Hôpitaux de District, des Hôpitaux Régionaux, des Hôpitaux Centraux et des Hôpitaux Généraux, en fonction de besoins et des ressources disponibles. L’hôpital d’aujourd’hui est donc un hôpital plus moderne, plus proche des populations, plus outillé à poser des diagnostics difficiles, plus capacité à prendre en charge des cas compliqués, plus spécialisé, plus intégré en termes de services. A la vérité, on retrouve aujourd’hui au sein de l’hôpital, plusieurs services, qui autrefois étaient séparés.
Bien entendu, il est plus moderne, mais il me semble encore plus froid, du moins pas à la hauteur de nos espérances. Car n’oubliez que selon le Dr Francis Collins qui est le Directeur de la National Institutes Of Health aux Etats-Unis, « l’avenir des hôpitaux repose sur l’innovation, la qualité et la compassion ». Je souligne encore le mot compassion. Ainsi, cela tient à la fois des défis liés à l’offre infrastructurelle, à la qualité des soins, mais surtout à l’approche liée par l’humanisation des soins.
Il est en effet clair que dans nos formations sanitaires, nous faisons beaucoup et c’est d’ailleurs ce qui est louable, mais nous continuons d’avoir des comportements pas toujours en adéquation avec la vision que nous avons de l’hôpital public. Des manquements sont encore à corriger pour que nous puissions atteindre la vision projetée. Au plan de qualité de l’accueil et de l’offre de services, il est clairement observé que certains personnels continuent encore d’être moins chaleureux, moins accueillants, moins humanistes qu’hier.
On assiste encore à des scènes impensables, notamment la séquestration des patients, l’insuffisance de compassion envers des patients en détresse, une violence inacceptable des patients et gardes malades, sur les soignants, le mauvais traitement des personnels par les responsables des formations sanitaires, la mauvaise qualité de l’accueil dans les services d’urgence, pour ne citer que ceux-là.
Bien entendu, les comportements de détournement des patients et l’absentéisme inexpliqué de nos spécialistes à leur poste de travail, ne peuvent être soustraits de ces préoccupations qui nous empêchent toujours d’effectuer le saut qualitatif envisagé et bien plus, projeté. En ce qui concerne l’approvisionnement en médicaments et consommables médicaux essentiels, nous sommes encore loin du compte. Les ruptures régulières, la gestion assez peu rigoureuse de nos pharmacies en milieu hospitalier, les conflits entre les acteurs, la vente sous cape de médicaments ou l’obligation pour les patients d’aller s’approvisionner à l’extérieur de nos formations sanitaires pour bénéficier de tout le traitement dont ils ont besoins, gangrènent encore nos hôpitaux.
Vous conviendrez avec moi que la qualité de soins et services de santé que nous voulons tous pour nos populations au sein des hôpitaux publics, s’accommode très mal d’une approximation dans la gestion des médicaments et consommables médicaux essentiels, tout autant que la question des laboratoires et de la disponibilité des produits sanguins.
Nos formations sanitaires publiques notamment, font encore l’objet de nombreux déficits en matière d’offre de laboratoire, amenant ainsi les populations à se référer vers d’autres formations sanitaires ou d’autres structures parfois moyennant des sommes astronomiques ou des déplacements sur de longues distances. Cette situation n’est certainement pas favorable à la qualité des soins que nos ressources humaines veulent atteindre. Il est clair que de ce point de vue, l’hôpital public Camerounais aujourd’hui a de nombreux efforts à mener, pour rester cohérent avec ses objectifs.
Il en est de même pour la disponibilité des produits sanguins, chose qui interpelle tous les acteurs de la chaine, y compris l’opérateur unique du don du sang qui est le Centre National de Transfusion Sanguine. A ce niveau, je crois que quelque chose doit être rapidement fait pour soulager nos compatriotes. Si nous abordions la question de la gouvernance hospitalière, nous verrons certainement que là aussi, l’hôpital public d’aujourd’hui dans notre pays, bien qu’ayant fait des efforts notoires, affiche encore à bien des égards, des manquements.
Qu’il s’agisse de la gouvernance des données qui me semblent toujours poser des problèmes de qualité, de complétude et surtout d’analyse visant à améliorer la qualité de nos soins, ou de la gestion de la performance, dans la mesure où nos formations sanitaires n’ont pas adopté un cadre de planification de leur offre de soins, la détermination des objectifs de performance, notamment clinique et sociale, l’évaluation et la répartition équitable de la charge de travail, le chemin semble encore long devant nous.
Cela m’amène notamment à mettre en avant les questions des ressources humaines. Notre hôpital manque cruellement de personnels en quantité et en qualité. Les déficits constatés à ce jour, de plus de 68 000 personnels dans notre système de santé, ne sont certainement que la preuve concrète de cette importante problématique. Mais au-delà, il faut mettre en lumière la gestion plutôt peu efficiente et rationnelle des ressources dont nous disposons. La gestion des ressources humaines est en effet minée par de nombreux maux tels que le climat social peu optimal, la répartition inéquitable de la charge de travail, la démotivation du personnel liée notamment à un manque de considération, de reconnaissance de leurs talents ou encore la répartition subjective des différents avantages, notamment les quotes-parts et autres primes.
Il est d’ailleurs fréquent de constater que les responsables des formations sanitaires que vous êtes n’ont aucun contact avec leur personnel, ne leur montrent généralement pas une reconnaissance particulière, ou encore que les modes de calcul et d’attribution des primes et motivations, ne répondent pas à une démarche objective. Il est évident que si nous avons un personnel qui a l’impression de se tuer à la tâche sans une quelconque reconnaissance, pendant que d’autres moins impliqués semblent s’en tirer à bon compte, il deviendra difficile de produire et de fournir des services de qualité aux patients. C’est dire que nous sommes généralement à l’origine de plusieurs pratiques décriées dans l’offre de services hospitaliers.
Notre manque de création d’une dynamique commune autour de laquelle tout notre personnel se reconnaitra et voudra y contribuer, est l’un des problèmes de l’hôpital public aujourd’hui. Comment ne pas évoquer la gouvernance financière et ses manquements? Nos formations sanitaires qui fonctionnent non pas en équilibre, mais qui n’arrivent pas à investir les ressources laissées à la gestion totale, pour l’amélioration des conditions de travail, sont un point d’achoppement, un écueil fort au développement de la nouvelle vision de l’hôpital, telle qu’entrevue.
Oui, vous me direz que vous faites beaucoup d’effort et que la gestion des indigents est un grand problème est que les retards des remboursements des soins dans le cadre de la Phase I de la CSU, complique votre tâche. Mais cela n’explique pas ce qui se passe généralement.
Je ne prendrai certainement pas le pari de faire un diagnostic exhaustif de notre hôpital public à date, car cela sera notre tâche commune au cours des présents travaux. Mais le florilège des difficultés que je viens d’évoquer, me semble assez pertinent pour nous positionner sur la vision que nous avons de l’hôpital public. L’Hôpital de demain, si nous le voulons exemplaire, pertinent et propre à la qualité des soins aux patients, dans une démarche d’humanisation et de justice sociale, doit veiller à réduire à leur simple expression les maux qui le minent aujourd’hui, et développer ses atouts. Les hôpitaux doivent évoluer pour répondre aux besoins des patients, en intégrant technologie et humanité » disait le Pr Peter Piot, un Universitaire Belge. Ainsi, pour y arriver, il faudrait améliorer concomitamment les indicateurs des six (06) piliers d’un système de santé, en harmonie avec la vision du CHEF DE L’ETAT, traduite dans la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030.
Concrètement, nous devons revoir nos outils de gouvernance hospitalière pour renforcer le management des différentes ressources, la recevabilité et la transparence. Les paiements réguliers des quotes-parts et motivations, le respect des procédures administratives. Faut-il le rappeler, le transfert de certaines compétences en santé aux Collectivités Territoriales Décentralisés, devra être effectif, avec des Présidents de Comité de Gestion dévoué à la bonne mise en œuvre d’une gestion hospitalière résolument consacré au développement de l’Hôpital. Sur ce point spécifique, il s’agira de changer de paradigme pour passer de l’hôpital comme un poste de pouvoir pour les élus locaux, à un terrain de manifestation de la synergie entre l’État central et les Collectivités Territoriales Décentralisées, qui, sur la foi de la connaissance des besoins des populations et de leur proximité avec ces dernières, agiront désormais comme un acteur central et clé de l’amélioration de l’offre des soins. Plus qu’être des demandeurs, elles se poseront en offreurs de solutions adéquates aux préoccupations de l’hôpital public, adapté à la demande de soins de santé formulée par les populations.
En ce qui concerne l’offre de soins, les Hôpitaux de demain doivent travailler en synergie, améliorer leur collaboration avec un système de régulation médicale. Ils doivent par ailleurs améliorer la qualité des services et des soins au profit d’une population de plus en plus exigeante en la matière.
Les soins spécialisés doivent être mieux pris en charge pour encore réduire les évacuations sanitaires déjà en forte baisse. Les soins de réhabilitation et de réadaptation doivent prendre plus de place, notamment la gestion des différents handicaps. Pour ce qui est des ressources humaines, de la formation à l’utilisation, les personnels de santé doivent être concentrés au bien être des patients. Les formations continues, les redéploiements devront continuer à tenir compte des besoins exprimés. En ce sens, les centres de simulations dont la mise en place est imminente, viendront certainement apporter un plus à la qualité et aux compétences de nos ressources humaines, qui se devront de développer plusieurs compétences essentielles.
Les médicaments essentiels de qualité doivent être accessibles sur toute l’étendue du territoire national, sans ruptures, et à des prix tenant compte des pouvoirs d’achat de nos compatriotes.
C’est ainsi que nous allons faire disparaitre le marché noir, très actif aujourd’hui, et qui cause beaucoup de tords à la santé dos populations avec un médicament non certifié. L’Hôpital de demain devra également mettre l’accent sur la recherche en santé. Les thèses de doctorat, articles scientifiques publiés, et autres, doivent servir à l’amélioration de la santé des camerounais. Pour les informations sanitaires, il n’est plus à démontrer que la bonne tenue des statistiques et des registres, l’informatisation, et le développement des TIC, qui ont peu pénétré le secteur de la santé, sont essentiels dans un monde de plus en plus connecté. La télémédecine la téléconsultation, les soins ambulatoires, et j’en passe, sont incontournables et vont permettre d’améliorer les diagnostics et les prises en charge. C’est d’ailleurs relativement à ces défis, que nous avons pensé à nous entretenir sur cinq sessions autour: de la planification de l’offre de soins et services de santé en milieu hospitalier; la gestion efficiente de l’information sanitaire en milieu hospitalier: la gestion des ressources humaines comme levier de performance dans l’amélioration de l’offre de soins de santé: la gestion des médicaments en milieu hospitalier: et la gouvernance financière. Nous aurions pu aller sur d’autres thématiques encore plus détaillées telle que la gestion des urgences, le parcours des soins obstétricaux et périnatals, la gestion et la maintenance ces infrastructures, l’adéquation entre l’offre de soins et les politiques managériales, et j’en passe.
Nous aurons certainement ‘occasion d’approfondir nos échanges en d’autres occasions, parce qu’il faut dans une approche rationnelle et prudente, construire les fondements de l’hôpital public de demain, celui qui opère un saut qualitatif à l’épreuve de toute concurrence et sur tous les plans.
Nous devons bâtir un hôpital qui apporte quiétude, sérénité et résultats aux patients, qui motive les personnels à donner encore plus et qui encourage les managers à faire mieux qu’hier et aujourd’hui. Je ne doute point que chacun de nous est conscient des enjeux évoqués, de la démarche envisagée et surtout du saut à opérer.
C’est d’ailleurs l’occasion pour moi d’en appeler à un effort collectif, à la nécessité pour chacun d’entre nous de connaitre le rôle qu’il a à jouer et de s’y adonner sans réserve. Bien entendu c’est à la fois un impératif et une mission gratifiante car il s’agit de la santé et du développement du Cameroun. Parce que les Camerounais doivent être en bonne santé et l’Hôpital doit pouvoir apporter les solutions curatives, mais aussi préventives, promotionnelles et de réhabilitation, nous ne devons à aucun moment nous lasser de réfléchir et de donner le meilleur de nous-même.
Je sais donc pouvoir compter sur votre sens aigu de la critique, votre capacité à produire du sens et des idées novatrices, votre engagement à faire de notre système de santé, la référence que nous souhaitons tous voir arriver. Nous avons un Président de la République, qui fait confiance à son système de santé, à ses personnels de santé et surtout qui soutien nos actions en faveur d’une amélioration substantielle des conditions sanitaires de ses compatriotes.
Les infrastructures sont désormais en nombre satisfaisant, les plateaux techniques sont aux standards internationaux dans nos formations sanitaires de référence, le peu des ressources humaines en santé que nous avons sont excellentes, que nous reste-t-il, si ce n’est l’humanisation des soins? En tout cas, permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de vous souhaiter, sur la base de ce premier point d’ancrage et sur les exposés qui seront délivrés tout au long de la journée, une fructueuse conférence des hôpitaux qui pour moi marque le lancement d’une initiative nouvelle et productive, le moment clé de la transformation historique de notre offre de soins et services de santé curatifs en milieu hospitalier public.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA
lIRE AUSSI : Mpox : L’agence sanitaire de l’UA approuve un premier test PCR africain
Leave a reply
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.