Couverture santé universelle : La première phase démarre au mois de mars

Le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie l’a annoncé au cours de la Conférence annuelle des responsables des services centraux et déconcentrés de son département ministériel, le vendredi 10 février 2023, dans la salle des banquets de la Croix-Rouge camerounaise.

« Il convient de lutter en faveur d’une couverture sanitaire toujours plus effective, toujours plus efficace. Les infrastructures en ce domaine doivent servir les couches plus défavorisées, les plus faibles économiquement. Dès lors, la lutte engagée vise non seulement la multiplication des centres de santé et des hôpitaux de référence, mais aussi, dans ces centres de santé et hôpitaux, une administration des soins plus efficace, non marchandés et sans discrimination. Cette politique, croyons-nous, aboutit résolument à la création des structures préparant l’avènement d’une véritable sécurité sociale », extrait de l’ouvrage de Paul Biya, Pour le libéralisme communautaire, édition 2018.  Le chef de l’Etat, indique clairement le cap dans son ouvrage. D’après l’homme du renouveau,  l’accès aux soins de santé par le plus grand nombre de camerounais doit devenir une réalité. Cela concerne aussi bien la construction, l’équipement et la mise en service de nouvelles formations sanitaires, la réhabilitation et la rénovation des hôpitaux de première catégorie à Douala et à Yaoundé, la réhabilitation et le relèvement des plateaux techniques des hôpitaux régionaux et des hôpitaux de district ( dont la plupart sont à même d’offrir désormais des services auxquels les populations n’avaient pas toujours droit).

Dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative, le ministre de la Santé publique, Dr Malachie Manaouda, a présidé le 10 février 2023, dans la salle des banquets de la Croix-Rouge camerounaise, la conférence annuelle des responsables des services centraux et déconcentrés de son département ministériel. « Nous avons voulu nous réunir pour faire le point par rapport à nos indicateurs de santé et pouvoir nous projeter pour l’année 2023 », confie le fils du Mayo-Tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. La conférence a été un espace d’écoute, de réflexion et d’échanges pour la modernisation accrue du système de santé. « Nous avons eu deux exposés ce matin. L’un portait sur la Couverture santé universelle et l’autre sur le processus de budgétisation », a-t-il ajouté. Accompagné de tout son staff managérial, et face à une assistance aux profils diversifiés, le Dr Manaouda Malachie sans détours ni tabou, a répondu de bout en bout aux questions qui lui étaient adressées au cours des échanges. Ce mécanisme de solidarité nationale conçu par le président de la République pour remédier au déséquilibre dans l’accès à la prise en charge médicale, entre personnes vulnérables et plus nanties est espéré par plus d’un. Avec son avènement en effet, le grand nombre se soignerait sans être confronté à des difficultés financières et sans basculer par la suite dans la pauvreté en raison du coût de la prise en charge. « Nous avons effectivement élaboré cette phase que nous avons qualifiée de phase I de la Couverture santé universelle (CSU) », souligne-t-il.

Traitement des femmes enceintes

Dans le cadre de cette phase I, le gouvernement va subventionner le traitement de l’hépatite B et C, les accouchements, la prise en charge du VIH, la prise en charge du paludisme chez les enfants de moins de 05 ans, le traitement des femmes enceintes. Ça sera la même chose pour ceux qui vivent avec la tuberculose, les insuffisants rénaux.   Ils vont faire leur dialyse partout où ils se trouvent avec leur carte. La phase pilote, volet programme chèque santé, débute avec  05 régions : l’Extrême-Nord, le Nord, l’Adamaoua, l’Est et la région du Sud. Ce nouveau dispositif financier mis en place renvoie à la mutualisation des procédures pour les différents programmes qui consistera à un engagement annuel des décisions au profit des Fonds régionaux de promotion de la santé. « La Couverture santé universelle, la première phase va démarrer au mois de mars et elle concernera les publics cibles précis », précise le MINSANTE. Les applaudissements nourris lors de la cérémonie de clôture traduisent à suffisance la satisfaction générale des participants à ce grand rendez-vous.

Elvis Serge NSAA

Dr Manaouda Malachie

« Ça va concerner un panier de soins bien précis »

« Nous avons élaboré ce projet que nous avons qualifié de phase 1 de la Couverture santé universelle (CSU). Ça va concerner un panier de soins bien précis, notamment les femmes enceintes et les enfants de zéro à cinq ans. Pour ce qui est de la consultation et la prise en charge des enfants de 0 à 05 ans sur l’ensemble du territoire national. Mais chez les femmes enceintes, le projet chèque-santé va couvrir 05 régions. Nous avons également la prise en charge du Vih/Sida sur l’ensemble du territoire national, la tuberculose et l’insuffisance rénale. Toutes ces pathologies c’est sur l’ensemble du territoire national, sauf la prise en charge des femmes enceintes qui concerne 05 régions. Il y a un panier des soins bien précis pour cette phase 1 et au  fur et à mesure, nous pourrons l’étendre à d’autres pathologies.

En ce moment, les acteurs ont déjà été identifiés, nous avons élaboré tous les documents, nous pensons que nous pourrons incessamment dans les semaines à venir, lancer la phase d’enrôlement pour que nous puissions évoluer avec cette phase 1, qui est un dispositif qui nous permettra de roder notre système de santé, de pouvoir identifier s’il y a des problèmes ou pas, pour que, lorsque nous lancerons la  phase II, la phase III de la CSU avec un cadre juridique approprié, nous ayons moins de problèmes ».

Propos recueillis par E.S.N