Couverture santé universelle : La région de l’Ouest affiche un bilan positif
Le délégué régional de la santé pour l’Ouest a présidé une réunion d’évaluation de la CSU phase 1, à l’issue de laquelle plusieurs formations sanitaires de la région ont été dotées de nouveaux équipements pour améliorer la qualité des soins.
La salle des conférences du CPF de Mbouo-Bandjoun a accueilli les acteurs de la santé de la région de l’Ouest pour une évaluation à mi-parcours de la Couverture santé universelle (CSU) phase 1. La CSU a été lancée à Mandjou, dans la région de l’Est, le 12 avril 2023, par le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie. 6 jours, plus tard, c’est-à-dire le 18 avril de la même année, le Gouverneur de la région de l’Ouest, a procédé au même rituel.
Les acteurs de la santé de la région de l’Ouest se sont réunis les 11 et 12 septembre derniers à Mbouo-Bandjoun pour évaluer les progrès de la mise en œuvre de la CSU phase 1. Cette rencontre a été marquée par la remise de nouveaux équipements informatiques et logistiques aux formations sanitaires.
Il était question de dresser de façon globale le bilan des activités de la couverture santé universelle phase 1 au niveau régional, 16 mois après le lancement national par le ministre de la Santé publique, 16 mois après le lancement national par le ministre de la Santé publique, de présenter les difficultés rencontrées et les perspectives à venir. Au cours de ces 16 mois, la délégation en collaboration avec le Fonds régional a supervisé la réunion d’évaluation dans les districts de santé et tous ces districts ont tenu en prélude à cette réunion d’évaluation la leur. « Pour le fonctionnement, la coordination technique régionale, coordonnée par le délégué régional en personne, avec un point focal et trois sections opérationnelles de CSU au total, tient des réunions hebdomadaires de coordination. » Au cours de cette réunion, nous définissons la composition des kits et nous suivons l’adhésion des formations sanitaires, les procédures de paiement en collaboration avec le Fonds régional, l’effectivité des prestations, ainsi que l’utilisation des plateformes d’enrôlement et de facturation », précise Mme Gapa, point focal CSU pour la région de l’Ouest.
Les enrôlements, il faut le préciser, sont le reflet de la prise en charge des patients dans le cadre de la CSU Phase 1. Et en termes d’enrôlements, la région, à date, a déjà enrôlé 332 618 patients. Cibles prioritaires. Soit près de 70 % de la cible. Et Mme Gapa de poursuivre : « La difficulté principale que nous notons au niveau régional, c’est la faiblesse de la régulation des activités CSU par certaines équipes cadres de district, qui sont les régulateurs en premier avant la délégation régionale de la santé publique. »
Nous avons également des pesanteurs multiples dans les activités d’enrôlement des cibles au niveau opérationnel et ces pesanteurs sont liées à la connexion Internet, au réseau, à l’enclavement de bon nombre de zones dans nos districts. Comme faiblesse, notons également le faible remplissage des prestations sur Opendimix ; faiblesse qui relève non pas que des prestataires, mais aussi de la lourdeur de l’application. L’autre difficulté est liée à l’organisation même de la plateforme Kamen Earth qui ne permet pas d’avoir en temps réel des statistiques de prise en charge des différentes cibles. « Nous avons également noté sur le terrain une insuffisance criarde en ressources humaines, des difficultés de gestion des personnels occasionnels et l’insuffisance des moyens logistiques pour l’enrôlement. »
La Délégation régionale de la santé publique pour l’Ouest rassure que la hiérarchie est à pied d’œuvre pour fournir un appui dans le domaine du matériel roulant et des outils TIC. On note aussi plusieurs perspectives évoquées durant la réunion ; parmi lesquelles, la préparation de la mise en œuvre effective du chèque santé annoncée pour l’année 2025 qui permettra à la femme enceinte d’être prise en charge gratuitement avec son nouveau-né jusqu’à 42 jours de vie à 6 000 francs CFA.
Il est à noter que la délégation régionale de la Santé a conduit les supervisions formatives intégrées qui visaient à booster les enrôlements dans 20 districts de santé, 20 hôpitaux de districts et une vingtaine de CMA. La CSU souhaite également passer à l’échelle supérieure pour que toutes les formations sanitaires publiques, privées, confessionnelles puissent offrir les divers paniers de soins.
Adèle BITGA
RÉACTIONS
« 16 mois après le lancement de la couverture santé universelle phase 1 par le ministre de la Santé publique, la région de l’Ouest fait son bonhomme de chemin ».
Nous avons commencé dans notre région par former tous les acteurs, notamment les responsables des districts et les responsables des formations sanitaires. Nous avons procédé aux supervisions à tous les niveaux, aux supervisions formatives, aux coachings des formations sanitaires. Et le résultat, c’est ce que vous avez vu, c’est ce que nous partageons ensemble. À ce jour, 332 618 personnes dans la région de l’Ouest sont enrôlées et nous avons déjà distribué 76 748 cartes de couverture santé universelle.
Des enfants de 0 à 5 ans ont été consultés gratuitement dans nos formations sanitaires, quelle que soit la cause de la maladie, comme instruit par Monsieur le ministre de la Santé publique. Donc environ 142 599 enfants, à ce jour, ont été consultés gratuitement et, parmi ces enfants-là, 24 470 ont été traités gratuitement du paludisme. Et comme intervention, il y a les personnes vivant avec le VIH. Et nous avons déjà à ce jour pris en charge 21 027 personnes dans le cadre de la couverture santé universelle phase 1.
Il y a une intervention majeure qui se passe dans nos centres d’hémodialyse à l’hôpital régional de Bafoussam où, à ce jour, 252 personnes sont en cours d’hémodialyse. Actuellement, nous sommes autour de 50-60 % de notre cible globale, ce qui nous renvoie au travail. Mais quelques districts de santé se distinguent et on a noté des districts où on a des difficultés et nous allons y accentuer nos supervisions.
La couverture santé universelle consiste également au remboursement des prestations aux formations sanitaires. Jusqu’à ce jour, 78 millions ont déjà été remboursés aux formations sanitaires. Parmi lesquels, 64 millions liés à toutes les interventions liées au VIH et 14 millions aux formations sanitaires pour les prestations liées à la gratuité. Et actuellement, toujours dans le cadre du paiement, 17 millions sont en cours de paiement. Ce qui veut dire que nous avons encore une provision de 17 millions. Je profite de cela pour dire grandement merci au ministre de la Santé publique pour l’appui de la région de l’Ouest qui nous permet d’atteindre ces résultats.
Vous avez noté au cours des présentations qu’il y a quelques insuffisances, notamment en matière de ressources. Mais la hiérarchie fait des efforts pour que tout se passe bien, notamment les appuis dans le domaine du matériel roulant, dans le domaine des outils TIC. C’est pour cela que, bien sûr, après avoir remis déjà un important lot de laptops à tous les chefs de districts de santé il y a quelques mois, il est remis à toutes les formations sanitaires ici présentes des tablettes pour permettre à ces formations sanitaires de faire l’enrôlement dans les sites. Il sera également remis 27 motos pour permettre de descendre dans des communautés et de mener des interventions liées à la couverture santé universelle.
Nous sommes en plein pied dans la couverture santé universelle Phase 1. C’est une priorité pour le Gouvernement de la République et le ministère de la Santé publique. C’est une opportunité pour tout le système de santé, les formations sanitaires et les populations pour l’amélioration de la qualité de soins, de passer en revue tout ce que nous avons fait depuis 16 mois que la couverture santé universelle a été lancée. Nous avons fait du chemin dans la région sanitaire de l’Ouest et beaucoup reste à faire.
C’est pour cela qu’au nom de tous mes collaborateurs, je vais remercier la hiérarchie de la santé pour ce matériel mis à notre disposition : du matériel roulant et puis du matériel informatique, très important dans l’enrôlement des cibles de la couverture santé universelle dans nos formations sanitaires. Et tout ce matériel remis par la hiérarchie, c’est dans le sens de nous booster dans le travail que nous devons accomplir, mes collaborateurs et moi, sur le terrain et d’améliorer tous les indicateurs de la couverture santé universelle dans la région de l’Ouest. Je profite donc pour les rassurer au nom de tous mes collaborateurs que nous allons en faire bon usage dans l’intérêt supérieur de la santé de nos populations. »
Propos recueillis par Adèle BITGA
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