L’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (Onpc) a organisé une la table ronde, le 10 septembre 2019 à la salle des Conférences de la Croix rouge camerounaise pour mener une réflexion sous le thème : CSU et l’accès aux médicaments de qualité et efficace pour tous ».
Au moment où le Cameroun s’apprête à mettre en place la couverture santé universelle, les pharmaciens sont montés au traineau pour faire des suggestions aux pouvoirs publics en ce qui concerne le médicament. C’est dans cette optique qu’ils ont tenu une table ronde la semaine dernière à Yaoundé. Pendant près de trois (03) heures, le panel d’experts a fait le diagnostic du médicament au Cameroun. Au terme, des exposés et du jeu question- réponses, les pharmaciens ont fait des prescriptions pour la réussite de l’implémentation de la Csu. « Pour que ça marche, il faut des médicaments de qualité, et pour qu’on ait des médicaments de qualité, il faut qu’on ait un système d’approvisionnement qui soit structuré et organisé avec un régulateur qui est l’agence du médicament qui va certainement naître dans le années qui viennent », souligne avec acuité le Dr Prosper Hiag, Président de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun.
Dans un contexte où le contrôle pré-marketing n’est pas système, l’Onpc propose la mise en place « d’un laboratoire national de contrôle qui marche. Une structure publique d’approvisionnement qu’on appelle la Cename qui fonctionne et un secteur privé du médicament qui soit structuré ». Mais au-delà du médicament conventionnel, les pharmaciens préconisent l’intégration véritable du médicament traditionnel. Car près de 80% de la population fait recours à la médecine traditionnelle. « Quand on parle d’autres systèmes d’approvisionnement privé, il s’agit des officines, les grossistes répartiteurs, et donc tout ce système là va complètement bouger avec la couverture santé universelle », conclut les pharmaciens.
La couverture santé universelle qui a pour but l’équité, et la qualité de service, l’accessibilité, des produits à coût abordable et accessibles met en avant le rôle du pharmacien qui occupe une place importante dans la chaine de distribution des services. L’un des principale défis de cette Csu pour les pharmaciens sera le financement des médicaments à savoir rendre accessible le médicament, investir dans la production locale et dans la pharmacopée traditionnel comme l’on fait certains pays d’Afrique (Maroc), tenir compte de ces préalables avant de fixer les prix des médicaments. « Si toutes ces mesures, sont prisent en compte, le secteur de la pharmacie pourra augmenter son chiffre d’affaire de 36% » renseigne le Prof Alain Fomba Kamga.
Si la Couverture santé universelle aura pour objectif de détruire les barrières financières qui existent entre le patient et le médicament, cette action viendra par ailleurs affaiblir le secteur informel dans la vente des médicaments de la rue qui représentent 25% du chiffre d’affaire du secteur du médicament.
Brenda NGOUFACK