Crise du recrutement dans la santé : Le Cameroun en quête de 83 000 professionnels

Un déficit abyssal qui menace la qualité des soins

Le Cameroun fait face à une pénurie aigüe de personnel de santé. Selon les dernières données du ministère de la Santé publique, le pays a besoin d’environ 83 000 professionnels supplémentaires pour assurer une couverture sanitaire équitable à l’ensemble de la population.

Cette pénurie touche tous les corps de métier : médecins généralistes et spécialistes, infirmiers, sages-femmes, techniciens de laboratoire… Les chiffres sont éloquents : alors que les besoins en médecins sont estimés à 6000, les offres d’emploi ne dépassent pas 2000 par an.

Les causes de cette crise sont multiples

Elles sont nombreuses ces crises qui étranglent le secteur médical au Cameroun. Formation insuffisante : Le nombre de places en formation initiale est largement inférieur aux besoins. Conditions de travail peu attractives : Les salaires et les avantages sociaux proposés aux professionnels de la santé sont souvent jugés insuffisants, notamment dans le secteur public. Exode des compétences : De nombreux professionnels formés au Cameroun partent travailler à l’étranger, attirés par de meilleures conditions de travail, notamment au Canada.

Les conséquences de cette pénurie sont lourdes

Parlant des conséquences, la liste est loin d’être pouvoir bouclée. Dégradation de la qualité des soins : Le surmenage du personnel entraîne une baisse de la qualité des soins et une augmentation des erreurs médicales. Difficulté d’accès aux soins : De nombreuses populations, notamment en zones rurales, sont privées d’accès à des soins de base. Augmentation de la mortalité maternelle et infantile: Le manque de sages-femmes et d’obstétriciens contribue à augmenter le taux de mortalité maternelle et infantile.

Face à cette situation alarmante, plusieurs pistes de solutions sont envisageables. Notamment, le renforcement de la formation initiale et continue : Il est urgent d’augmenter le nombre de places en formation et d’améliorer la qualité de l’enseignement. L’amélioration des conditions de travail des professionnels de la santé : Une revalorisation des salaires et des carrières est nécessaire pour rendre les métiers de la santé plus attractifs. La mise en place des mesures incitatives pour le retour des compétences : Des programmes de bourses et de prêts pourraient être proposés aux professionnels de la santé camerounais travaillant à l’étranger ainsi que, le développement des partenariats public-privé : Le secteur privé peut jouer un rôle important dans la fourniture de services de santé, notamment dans les zones sous-desservies.

La résolution de cette crise nécessite une mobilisation de tous les acteurs : pouvoirs publics, professionnels de la santé, société civile et partenaires techniques et financiers. L’enjeu est de taille : il s’agit de garantir à tous les Camerounais un accès équitable à des soins de qualité.

Mireille Siapje

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