Dépistage des problèmes de vue : Les capacités des enseignants de Byem-assi renforcées

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Dans le cadre de la phase II du projet BrightSight, le ministre de la Santé publique, conjointement avec le ministre des Enseignements secondaires et Helen Keller international, forment des enseignants du District de santé de Biyem-Assi à Yaoundé, au dépistage des problèmes de vue en milieu scolaire. 

« Helen Keller international a trois piliers dans son mandat : la lutte contre la malnutrition, la lutte contre les Maladies tropicales négligées et la santé oculaire. Ce troisième pilier vise à apporter des soins oculaires aux populations les plus vulnérables. Ce pilier est à l’origine du projet BrightSight au Cameroun. La première phase de ce projet qui a touché plus de 20 000 élèves de Yaoundé, a vu plus de 1500 élèves bénéficier gratuitement des lunettes et environ 3000 traités ou opérés selon les cas. C’est l’ensemble de ces résultats très encourageants qui nous a permis de passer à cette seconde phase du projet BrightSight qui passe le nombre de bénéficiaires de 20 000 à 30 000 ». C’est la substance du discours du Directeur pays d’Helen Keller international Cameroun (HKI), Dr Ismael Teta, à l’occasion de la cérémonie de sensibilisation et de formation des points focaux (enseignants et infirmiers scolaires) du projet BrightSight 2.

« Le Projet BrightSight est un programme qui accompagne le ministère de la Santé publique, à travers le Programme national de lutte contre la cécité (PNLC), dans ses prérogatives », confie Pr Emilienne Epée, du ministère de la Santé publique. HKI Cameroun, soutient le ministère de la Santé publique et le ministère des Enseignements secondaires, à la formation et la sensibilisation des chefs d’établissement des Enseignements secondaires du district de santé de Biyem-Assi au dépistage des maladies oculaires, au Centre d’action d’appui pédagogique (CAAP) de Yaoundé. « Nous avons pour objectif dans ce projet de former le personnel non spécialisé pour nous aider à dépister les problèmes de vue chez les enfants », a ajouté le Pr Emilienne Epée. La formation a été conduite par les spécialistes en ophtalmologie du ministère de la Santé publique. Ces points focaux seront par ailleurs les acteurs clés du dépistage oculaires de ces élèves issus des 28 établissements des Enseignements secondaires du district de santé de Biyem-Assi.

Gênes visuelles

« Le projet des soins oculaires en milieu scolaire dénommé BrightSight, qui voit sa deuxième phase lancée à Yaoundé ce jour, est mis en œuvre depuis deux ans, par Helen Keller Intl qui accompagne aussi bien le ministère de la Santé publique que le ministère des Enseignements secondaires dans le volet des soins oculaires chez les élèves », a déclaré le Directeur pays d’Helen Keller Intl du Cameroun. Il est question lors de cette campagne de sensibiliser les chefs d’établissement scolaires des Enseignements secondaires et former les enseignants et encadreurs desdits établissements sur la détection des gênes visuelles ; l’analyse des plaintes des enfants en vue de proposer et/ou les orienter vers une consultation oculaire par un médecin. « Je pense que les enseignants ont intérêt à être tous formés sur les détections des problèmes oculaires des élèves. C’est l’un des objectifs à terme de madame le ministre dans le cadre de la capitalisation de ce projet », a déclaré la représentante de la ministre des Enseignements secondaires.

Elvis serge NSAA

Erreurs de réfractions non corrigées

Première cause de déficience visuelle dans le monde

Très fréquentes chez l’enfant, elles font partie des causes de cécité évitable.

Dans le monde, environ 153 millions de personnes souffrent de cécité et de malvoyance en raison de vices de réfraction non corrigés et près de 90% d’entre elles, vivent dans les pays en développement. Les enfants de 05 à 15 ans, représenteraient au moins 12 millions d’entre elles. Au Cameroun dans une étude hospitalière concernant les enfants âgés de 06 à 15 ans, les amétropies étaient la première pathologie diagnostiquée en consultation d’ophtalmologie, avec 43,1% de prévalence. La baisse d’acuité visuelle expose l’enfant à des échecs scolaires et plus tard à une vie d’adulte exclu du monde du travail, avec toutes les conséquences économiques et sociales qui en découlent. Au vu de la fréquence des erreurs de réfraction et leur impact sur le devenir scolaire des enfants, un dépistage précoce et une prise en charge adéquate de celles-ci s’imposent.

Et pourtant très peu d’établissements scolaires disposent d’infirmeries et de personnels de santé et le dépistage des troubles de la vue n’est pas systématique. Les premières personnes susceptibles de déceler des signes en faveur, sont les adultes, à savoir les parents et les enseignants ; car ils sont en contact permanent avec eux. En milieu scolaire aussi considéré comme une communauté, les personnels enseignants et les chefs d’établissement doivent pouvoir détecter une gêne visuelle ou analyser une plainte puis proposer et orienter vers une consultation oculaire par un médecin ou recommander une consultation aux parents. C’est dans cette optique que cet atelier est organisé.

E.S.N

Réactions

Pr Emilienne Epée, cadre au Programme national de lutte contre la cécité (PNLCé)

« Nous avons pour objectif : former le personnel non spécialisé »

« Le Projet BrightSight 2 est un programme qui accompagne le ministère de la Santé publique, à travers le Programme national de lutte contre la cécité (PNLCé), dans ses prérogatives. Le PNLCé, a pour prérogative de s’occuper de la santé oculaire de toute la population y compris les enfants. Nous allons vers les enfants, avec l’aide de l’ONG Helen Keller Intl pour nous occuper des enfants dans l’enceinte des écoles. Nous avons dit tout à l’heure que les enfants ne savent pas ce qui les arrive quand ils ne voient pas, quand ils ne peuvent pas l’exprimer. Il est de bon ton qu’on essaie de les accompagner. Les personnes les plus en vue, qui sont souvent très près des enfants et qui ne font pas partie de la chaine de la pyramide sanitaire se sont les enseignants. Nous avons pour objectif dans ce projet de former le personnel non spécialisé pour nous aider à dépister les problèmes de vue chez les enfants ».

Dr Ismael Teta

« Le nombre de bénéficiaires passe de 20 000 à 30 000 »

Directeur pays d’Helen Keller international, il présente à la communauté éducative les enjeux de la phase II du projet BrightSight dans le district de santé de Biyem-Assi.

Pourquoi le projet BrightSight concerne uniquement la région du Centre et de l’Ouest ? Pourquoi est-ce qu’il ne s’étend pas dans les 10 régions du Cameroun ?

Le projet des soins oculaires en milieu scolaire dénommé projet BrightSight, qui voit sa deuxième phase lancée à Yaoundé ce jour, est mis en œuvre depuis 02 ans, par Helen Keller international qui accompagne aussi bien le ministère de la Santé publique que le ministère des Enseignements secondaires dans le volet des soins oculaires chez les élèves. La première phase de ce projet qui a touché plus de 20 000 élèves de Yaoundé, a vu à peu près 1500 qui ont bénéficié gratuitement des lunettes et environ 3000 élèves au total qui souffraient de pathologies oculaires, ce sont fait traités ou opérés selon les cas.

C’est l’ensemble des résultats très encourageants qui nous a poussé à passer à cette seconde phase du projet qui passe le nombre de bénéficiaires de 20 000 à 30 000 dans la zone de Biyem-Assi, les établissements des Enseignements secondaires et ceux de Dschang dans la région de l’Ouest. Nous espérons qu’avec l’appui du gouvernement ces résultats vont être probants pour permettre un passage à l’échelle national dans les années qui suivent, afin de toucher l’ensemble des établissements scolaires du Cameroun.

Comment fonctionne le projet BrightSight ?

Le projet se déroule en plusieurs étapes et il est tenu essentiellement par les enseignants. La première étape du projet consiste à la formation des enseignants par les ophtalmologues et les professionnels de la santé au dépistage des problèmes de vue auprès des élèves. Ces enseignants formés aujourd’hui vont faire un premier dépistage auprès des élèves de leur établissement ; dans un second temps, les professionnels des soins oculaires vont se rendre dans les établissements scolaires, pour confirmer le diagnostic qui a été posé par l’enseignant et à ce moment, les élèves qui auront une confirmation d’un problème oculaire quelconque seront référés.

Pour ceux qui ont besoin des lunettes, les tests appropriés sont faits pour leur offrir gratuitement les lunettes ; pour ceux qui ont besoin des soins plus approfondis, l’Hôpital central de Yaoundé, s’occupe des cas de chirurgie. Enfin, pour les enfants ayant des pathologies mineures nécessitantes quelques médicaments, les prescriptions sont faites par les ophtalmologues qui font partie du projet. Et ces médicaments les sont remis gratuitement par le projet.

Propos recueillis par E.S.N

 

 

 

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