Diarrhée au Cameroun 525 000 enfants âgés de moins de 5 ans meurent chaque année

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Parmi les principales causes de mortalité infantile, elles viennent en première position. Et parmi les principales causes de morbidité, elles se classaient en troisième position avec une prévalence de 13,6% à l’échelle du pays. Parmi les 10 régions du pays, l’Extrême-Nord et l’Est sont les plus touchés par les diarrhées (respectivement 29,3% et 22%). les garçons sont proportionnellement plus touchés (17%) que les filles (15%).

 Paulette Wandji, 38 ans, sort de la salle de consultations de la Pédiatrie de l’hôpital central de Yaoundé. Il est 11h30, le mercredi 19 mai 2021. La jeune dame porte dans les bras son fils, d’à peine trois ans, somnolent, épuisé… et râlant. Dans la main gauche, elle tient le carnet de santé de l’enfant. Une fois dans le hall d’attente, elle s’assoie sur le banc des patients, le temps pour elle de ranger ses affaires avant de s’en aller. « Depuis une semaine, j’ai constaté que mon enfant fait de la diarrhée à moyenne trois fois par jour. Je l’ai donc accompagné ici ce matin pour une consultation. Les médecins, après leur diagnostic, ont révélé qu’il souffre d’une maladie diarrhéique », raconte la vendeuse des fruits au marché Acacia, dans le 6ème arrondissement de Yaoundé.

Le Dr. Martine Ngo Yonga, explique que la diarrhée peut survenir inopinément, chez un individu en bonne santé, d’un nombre élevé d’émission fécale (plus de trois selles par jour), les selles étant de consistance anormale (liquide ou molle) et en quantité abondante (dépassant en théorie 300 g/jour). Les selles sont parfois mêlées à des émissions glaireuses ou sanglantes, et associées ou non à un authentique syndrome dysentérique avec faux besoins, ténesmes et coliques. Elle peut durer plusieurs jours, déshydratant l’organisme et le privant des sels minéraux nécessaires pour la survie. Quant au pédiatre infectiologue de la fondation Chantal Biya (FCB), le Dr. Jean Taguebué, la diarrhée aiguë représente l’une des causes majeures de la mortalité infantile dans le monde, plus particulièrement dans les pays où sévissent les mauvaises conditions d’hygiène et la malnutrition.

 Dans les pays à faible revenu, les enfants de moins de 3 ans souffrent en moyenne de 3 épisodes diarrhéiques par an. Chacun de ces épisodes les prive des éléments nutritifs nécessaires à leur croissance. « En conséquence, la diarrhée est une cause majeure de malnutrition et les enfants malnutris ont un plus grand risque d’avoir des diarrhées. Malgré leur imprécision, les statistiques en font une cause importante de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans », a réitéré avec véhémence  l’infectiologue de la (FCB), le Dr. Jean Taguebué. La diarrhée est la deuxième cause de mortalité chez l’enfant de moins de cinq et elle est à l’origine de 525 000 décès d’enfants par an.

Notons que les diarrhées sont étroitement liées à la qualité de l’eau utilisée dans les ménages pour la préparation des aliments et la boisson, ainsi qu’au mode d’évacuation des eaux usées et des ordures ménagères. C’est également une maladie sociale dans la mesure où les us et coutumes ainsi que les croyances en matière de nutrition favorisent leur incidence dans certaines régions. A relevé le Dr. Jeannette Wogaing, enseignante d’anthropologie culturelle à l’université de Douala.

Elvis Serge NSAA

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