Don de sang, Appel à la mobilisation dans le Nord

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Cet appel est de l’Association Sang et Vie de Garoua. La célébration de l’édition de 2023 de la journée mondiale du donneur le 14 juin 2023, a ouvert la voie à la sensibilisation des populations sur l’importance du don volontaire et régulier du sang.

Donneur Volontaire

L’esplanade de la Croix de Garoua a servi de cadre hier, 14 juin 2023, aux activités marquant la journée mondiale du donneur. Trois équipes mobiles en poste. Il s’agit des unités de banques de sang de l’Hôpital Régional de Garoua, du Centre Hospitalier Régional et de l’Hôpital Général de Garoua, pour recevoir les donneurs bénévoles. Jeunes, adultes, membres d’associations, société civile, journalistes, tous sont venus faire don de leur sang. Ici, tout commence par la prise des paramètres tels que la tension, le poids. Suivi du remplissage du questionnaire. « C’est une phase importante du processus du don de sang, en ce sens où les questions qui sont posées au bénévole permet de savoir si oui ou non, il est éligible à donner du sang », a expliqué la psychologue qui reçoit un nombre important de donneurs bénévoles.  Après cet entretien, place au don proprement dit. Assis sur un fauteuil adapté, bras droit bien tendu, le donneur bénévole a juste trente à quarante minutes pour recueillir le sang dans une poche préalablement préparée. Il est ensuite conservé avant d’être et transféré dans les différentes banques de sang.

Besoin en poches de sang encore énorme

Dans la région du Nord, le besoin en poche de sang est encore énorme. Selon  le Dr. Ibrahima Amadou, «  il est estimé à 20.000/par an. Mais on arrive à récolter seulement 7.000 poches. Vous comprenez donc que tout le gap qui reste, fait à ce que les patients qui sont dans le besoin ne sont pas toujours satisfaits. Conséquence, on enregistre beaucoup de décès dus à l’absence de poches de sang en quantité », a expliqué le président de l’Association Sang et vie de Garoua par ailleurs médecin à l’Hôpital Général de Garoua.  Il poursuit ses propos en sensibilisant les populations sur la nécessité du don volontaire et régulier du sang. « Il y a jusqu’aujourd’hui beaucoup de femmes enceintes et d’enfants qui sont dans le besoin et qui périssent parce que lorsqu’ils arrivent à la banque, il n’y a pas de sang. Nous interpellons donc les populations à venir toujours donner de leur sang pour sauver des vies », a-t-il ajouté.

Le sang prélevé n’est pas vendu !

« Je ne peux pas donner mon sang gratuitement et qu’à l’hôpital, l’on vende aux patients », ainsi s’est exclamé tout furieux Mamoudou Hassan, moto-taximan. A la question de savoir pourquoi cette réticence face au don de sang il répond en ces termes : « J’ai déjà eu à donner mon sang à l’hôpital. Il y a quelques années, mon épouse est tombée malade et avait besoin d’être transfusée. Ils m’ont demandé de venir avec des donneurs plus 15 mil FCFA. Comment donc comprendre que le sang que j’ai donné ne peut pas m’aider étant donné que mon épouse se trouve dans une situation critique ?», s’interroge le jeune homme de 35 ans.  « Le sang donné gratuitement n’est jamais vendu et ne sera jamais vendu», soutient le Dr. Ibrahima Amadou. Il explique que « lorsque le sang arrive au laboratoire, il y a une série d’examens qui est faite. Et ces examens ont un coût, supporté le plus souvent par l’hôpital et l’Etat. De la collecte à la sortie, une poche de sang oscille  entre 100 et 150. Mille FCFA. Les poches sont obtenues à partir de 12 mille maximums 20.mille FCFA. Ce qui signifie que le coût supplémentaire est supporté par la structure sanitaire ». Il rassure les populations donc sur ce fait « on ne peut pas dire qu’on vend le sang mais on dit que la personne qui a besoin supporte un coût ».

Appel à la mobilisation de tous

A l’occasion de la journée mondiale des donneurs, l’Association Sang et Vie de Garoua lance un appel aux populations de la région du Nord en général, celle de la ville de Garoua en particulier à plus d’engagement et de mobilisation pour la cause. « Le 14 juin est une journée de sensibilisation pour ceux qui n’ont pas encore commencé à faire le don à venir le faire. Tout le monde peut contribuer à faire un don de sang que ce soit par la sensibilisation ou par les soutiens multiformes », a conclu le Dr. Ibrahima Amadou.

Ursule KEIMBA

En colonne 

REACTIONS

Nadia TAHIMA, donneur bénévole

« Pour une première fois, je suis satisfaite »

« Ma présence ici à la Croix-Rouge de Garoua se justifie par le fait que je voudrais sauver des vies, en faisant don de mon sang. J’avoue que je pose cet acte pour la première fois de ma vie. Je le fais volontairement et sans arrière-pensée. Pour une première fois, je suis satisfaite et j’appelle toutes les populations à faire comme moi ; venir donner un de sang. C’est un acte important qu’on pose à l’endroit des femmes enceintes et des enfants qui décèdent souvent lorsqu’ils ne trouvent pas de poches de sang pour être transfusés ».

Fatimé Clarisse, donneur bénévole

« Donner de son sang, c’est contribuer à sauver des vies »

« Nous rencontrons souvent des accidentés, des femmes enceintes, des enfants anémiés et même des adultes souffrent voir meurent dans nos hôpitaux parce qu’ils n’ont pas pu trouver du sang. Il est donc de notre devoir de les aider. Ceci passe par ce geste simple mais hautement important qu’est le don de sang. Nous devons donc avoir la culture de faire régulièrement et de façon bénévole don de notre sang. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra satisfaire les besoins et permettre à ce que nos banques de sang soient garnies ».

Propos recueillis par U.K

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