Dr. Annie Prudence Bisso Ngono : « La tuberculose a toujours fait partie du panier des soins intégrés du ministre de la Santé publique »

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Selon la Secrétaire permanente du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), sur les plus de 6000 formations sanitaires que compte le Cameroun, nous avons 347 Centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose (CDT), y compris les formations sanitaires satellites.

Est-ce qu’on peut mettre fin à la tuberculose d’ici 2035? Vous y croyez ?

En tant que Secrétaire permanente du programme national de lutte contre la tuberculose, dit le contraire, serai dire que l’organisation mondiale de la santé et le ministère de la Santé publique, s’avouent vaincu.

Selon l’organisation mondiale de la santé, 7,5 millions de cas ont été diagnostiqués en 2022 dans le monde, et 3500 meurent de tuberculose, à défaut de l’élimination. La lutte ne devait pas d’abord consister à infléchir la courbe de la mortalité, allez pas à pas, avant de se projeter dans l’élimination?

Les objectifs de l’OMS sont l’incidence, la mortalité et les cours catastrophiques. C’est-à-dire, on ne va pas parler seulement de diminuer la mortalité, sans parler de l’incidence. Tous ces trois volets sont importants. Je ne pense pas qu’il faille dissocier ou faire passer l’un après l’autre.

Mais quand n’est-il de l’amélioration de l’offre des soins?

La tuberculose a toujours fait partie  du panier des soins intégrés du ministre de la Santé publique, en suivant la pyramide sanitaire : le niveau central, le niveau intermédiaire, et le niveau périphérique. C’est-à-dire, que dans les plus de 6000 formations sanitaires que compte le Cameroun, nous avons 347 Centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose (CDT). Et ses 347 CDT, ont toutes des formations sanitaires satellites qui parlent et qui diagnostiquent la tuberculose.

Et le financement de la lutte contre la tuberculose, dépend-il des apports extérieurs. Quel est la contrepartie du Cameroun au Fonds mondial ?

Alors, pour la tuberculose au Cameroun, nous avons deux bailleurs de fonds et l’Etat du Cameroun. Je ne donnerais pas peut-être les chiffres, mais le grand bailleur de fonds, c’est le fonds mondial, ensuite la CDC, à travers le projet PEPFAR, qui achète tout le traitement préventif du pays et évidemment, l’Etat du Cameroun, qui a sa contre-partie qui est respecté chaque année, en fonction des conventions signées avec le Fonds Mondial.

En cette 31eme édition, il faut croire que, que vous revenez de loin, puisque la COVID-19, a-t-elle affaibli les stratégies des réponses du pays ?

Je ne le dirai pas. Le ministre de la santé publique a trouvé des voies de contournement. La sensibilisation avait continué d’être faite, à travers tout ce qui est internet. Les mesures barrières liées à COVID-19 a montré qu’il y avait des similitudes avec la tuberculose, et cela a contribué à la sensibilisation de manière effective.

24 mars, le Cameroun va célébrer la 31e édition de la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose. Comment avez-vous trouvé l’engouement des populations autour des différentes campagnes sur le terrain ?

Satisfaisant, parce que nous continuons d’avoir des populations qui ne sont pas informées de ce que c’est-ce que la tuberculose, de comment est-ce qu’on la contracte, du fait que le diagnostic soit gratuit, ainsi que le traitement gratuit.

Justement, peut-on revenir rapidement sur les 4 symptômes les plus visibles et les plus manifestes?

Nous avons la toux, les sueurs dans la nuit, la perte de poids et la fièvre. Voilà la tétra de tuberculose.  Mais ne perdez pas de vue, que nous avons d’autres formes de tuberculose, qui ne se manifestent pas comme les autres celles détectées, via les poumons.

A côté des tétras de tuberculose, il y a d’autres moyens, rapidement, Peut-on saisir un numéro vert par exemple ?

Non, nous n’avons pas de numéro vert, mais, fort de ce que la pyramide sanitaire du Cameroun, déploie la recherche de la tuberculose dans toutes ces formations sanitaires, dès qu’on présente un seul cas, signe ou symptôme, se rendre à l’hôpital et puis, le clinicien est là, pour penser, soit à la tuberculose, soit à une autre maladie respiratoire.

Et non un mauvais sort?

Pas du tout. La tuberculose n’est tout un mauvais sort. Et je vous remercie d’avoir embrayé sur ce volet mystique, traditionnel, qui continue d’être un frein, au passage de la maison, à la formation sanitaire, ou alors, une fois le diagnostic établi, il y a ceux qui continuent de faire un déni et refuse de se faire mettre sur traitement.

Il y a de l’espoir, à ceux qui sont victimes de cette maladie infectieuse, contagieuse et chronique?

Oui, nous avons de l’espoir parce que la tuberculose est détectable, guérissable, et après, on reste intégré dans la cellule familiale et même dans celle professionnelle.

Propos retranscrits  par Elvis Serge NSAA

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