Éclaircissement intime : une pratique à haut risque pour la santé vaginale

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Le Dr Kasia, gynécologue, alerte sur les brûlures chimiques et la perturbation de la flore vaginale qu’ils provoquent.

« J’avais des démangeaisons intenses. J’ai cru au départ à des infections urinaires, mais non ! Après consultation, le gynécologue m’a demandé si j’avais pour habitude de m’éclaircir les entrejambes, j’ai dit oui. Il m’a dit que c’était justement la cause de mon infection », confie Mélissa venue en consultation. Des démangeaisons, des brûlures, des rougeurs et des écoulements inhabituels sont entre autres les symptômes des infections vaginales liées aux produits éclaircissants. Selon le Dr Kasia, « lorsqu’une femme s’engage à appliquer des produits décapants sur ses entrejambes, une partie du produit va entrer au niveau des petites lèvres, des grandes lèvres, et toucher toute la vulve ». Ce qui entraîne des brûlures chimiques provoquant des irritations sévères et des infections dues aux acides très puissants contenus dans ces produits décapants.

Augmentation du pH de la flore vaginale

Bien qu’étant des infections liées au sexe, celles-ci sont particulières. En effet, ces produits acides attaquent la flore vaginale en augmentant son taux de pH naturel qui oscille normalement de 3,8 à 4,5. Cela favorise la prolifération du Candida albicans, du Trichomonas, etc., qui sont des germes qui vivent dans le vagin de la femme. Et lorsque ce taux est élevé, il va forcément créer un problème. Qui, à long terme, pourrait avoir un impact sur la fertilité de la femme.

Prévention et recommandation

Pour le Dr, il faudrait éviter d’utiliser les produits éclaircissants, pire encore sur la région intime, mais si nécessaire, il serait mieux de se rapprocher d’un dermatologue, qui pourra donner des conseils. Il insiste sur le fait qu’il faut toujours se rapprocher d’un personnel de santé adapté à ce que vous voulez faire. Et puis, si vous avez des pertes, des démangeaisons, des irritations, des brûlures, il est recommandé de consulter un gynécologue. Face au fléau du décapage, qui selon les statistiques nationales avait atteint un marché de 380 milliards de francs CFA en 2020 au Cameroun, le gouvernement a procédé à l’interdiction de l’importation, la fabrication et la distribution des produits cosmétiques et d’hygiène corporelle contenant des substances telles que l’hydroquinone, le mercure ou les corticoïdes. Substances potentiellement agressives pour la peau qui la fragilisent et l’amincissent. Donc, l’attrait pour la peau plus claire ne doit pas mettre en danger la santé intime de la femme. Chaque femme devrait se sentir belle avec sa peau afin d’éviter l’irréparable.

Audray NDENGUE Stg

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