Entretien avec le délégué régional de la santé publique de l’Est

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« Nous n’avons pas un seul pédiatre dans toute la région de l’Est, c’est très difficile. Nous n’avons pas un gastro-entérologue. Nous n’avons pas un cardiologue. Nous n’avons pas pneumologue. »

Monsieur le Délégué pouvez-vous nous faire une présentation de la situation sanitaire de la région de l’Est au moment où nous parlons, notamment sur : le plan épidémiologique,  l’offre des infrastructures de soins de santé mais également du personnel de santé dans la région ?

Merci de nous permettre de dire quelques mots sur notre région sanitaire et de parler de quelques aspects concernant la prise en charge des populations de cette partie de notre pays. Il faut dire que la région de l’Est est une région assez vaste en termes de superficie, occupant 1/4 du triangle national, ce qui vous fera comprendre les difficultés que nous allons évoquer plus tard. Cette superficie s’étend sur quatre départements dans lesquels nous avons quinze districts de santé. Actuellement, les pathologies qui nous créent quelques soucis sont notamment la poliomyélite, qui a été détectée dans le district de santé de Ndélélé il y a quelques semaines. Nous sommes sous la menace de la variole du singe, car le pays voisin a déclaré quelques cas. À côté de cela, nous faisons face à des problèmes de santé publique touchant tout le pays, notamment le Covid qui continue à sévir, le paludisme, le VIH/Sida, la tuberculose et toutes les autres pathologies. Il faut toutefois souligner que les particularités de notre région reposent sur deux problèmes principaux : le problème des réfugiés, car nous avons de très grands camps de réfugiés qui représentent un véritable challenge en termes de prise en charge. Ils sont un peu plus de 300 000 âmes qu’il faut prendre en charge. Nous avons aussi un problème de malnutrition qui est assez important dans notre population. Nous pouvons également, dans une certaine mesure, parler de la mortalité maternelle qui n’est pas très différente de celle des autres régions, mais qui reste un gros challenge pour nous dans cette région.

En ce qui concerne l’offre de soins, comme je le disais, nous avons quinze districts de santé et un hôpital de 2ème catégorie qui vient d’être inauguré, pour lequel un nouveau directeur vient d’être nommé. Il est en train de prendre son envol, et nous lui donnons le temps de voir dans quelle mesure il va effectivement relever tous les défis que notre Président et le Ministre de la Santé ont fixés. Nous travaillons ensemble avec le directeur pour résoudre le maximum de problèmes et atteindre ses objectifs. En plus de cet hôpital, nous avons deux hôpitaux de 3ème catégorie, notamment l’hôpital régional de Bertoua et l’hôpital régional annexe de Garoua Boulaï, qui est un hôpital de district ayant été transformé il y a un peu moins d’un an en hôpital régional. Nous avons treize hôpitaux de district répartis dans tous les autres districts de santé, qui s’efforcent d’offrir des soins de 4ème catégorie, malgré de nombreux défis et difficultés, tant sur le plan matériel qu’humain. De plus, nous avons un certain nombre de centres médicaux d’arrondissement répartis dans ces districts de santé, ainsi que plusieurs centres de santé intégrés. Nous n’avons pas de centres de santé ambulatoires, qui sont pour l’instant suspendus en termes de création au niveau du ministère de la Santé.

En parlant des ressources humaines, c’est l’un des plus gros challenges que nous avons. Nous faisons face à un très gros déficit en ressources humaines. Dans plusieurs formations sanitaires, c’est un véritable défi d’avoir un seul personnel de façon stable, car de temps à autre, les personnels s’en vont et nous sommes obligés de trouver d’autres remplaçants. Sans compter que ceux qui sont en poste sont souvent en sous-effectif. Nous parlons ici de toutes les formations sanitaires sans exception, c’est-à-dire du centre de santé intégré jusqu’au centre hospitalier régional (CHR). Ces hôpitaux sont très à l’étroit en ce qui concerne le nombre de personnels qui doivent couvrir les besoins des populations. Cela concerne la quantité, mais en ce qui concerne la qualité, vous allez vous rendre compte que le problème est encore plus grave. En effet, si nous parlons de médecins, le nombre de médecins généralistes dans toute la région tourne autour d’une trentaine. Vous vous rendez compte que, sur quinze districts de santé, il y aura en moyenne deux médecins par district, ce qui est très insuffisant. Donc, par formation sanitaire, cela revient à moins d’un (-1) médecin par district de santé.De plus, vous constaterez qu’une région comme la nôtre, aussi vaste et avec les défis qu’elle rencontre, n’a pas de spécialistes, même dans les spécialités de base. Nous n’avons pas un seul pédiatre dans toute la région de l’Est, ce qui est très difficile. Nous n’avons pas de gastro-entérologue, pas de cardiologue, et pas de pneumologue. Il y a un nombre de spécialistes qui nous manque, et ce n’est pas faute d’efforts pour les envoyer, mais nous avons un petit souci de fidélisation de ces spécialistes dans notre région. Voilà en gros à quoi ressemble la région sanitaire de l’Est.

Est-ce que vous pouvez nous dire de manière concrète quelle est de manière opérationnelle la mission ou le rôle de la délégation régionale de la santé publique dans la  région de l’Est ?

Il faut dire que dans le système de santé, lorsque l’on regarde la pyramide sanitaire, nous avons trois niveaux d’intervention : le niveau administratif, le niveau des formations sanitaires et le niveau des communautés qui nous accompagnent par le biais de structures de dialogue. Au niveau administratif, nous avons au niveau central le ministère de la Santé Publique, au niveau régional la délégation régionale, et au niveau des districts, qui est beaucoup plus périphérique, les formations sanitaires qui correspondent à ces trois niveaux. Cela signifie qu’il y a un niveau central, un niveau intermédiaire et un niveau périphérique. Le niveau intermédiaire, qui est la délégation régionale, joue le rôle de trait d’union entre le niveau central et le niveau périphérique. On peut le comprendre encore avec une autre terminologie : pour que les interventions puissent être faites au niveau des populations, il y a trois niveaux d’intervention : le niveau stratégique, qui correspond au niveau central ; le niveau opérationnel, qui correspond à la délégation régionale ; et le niveau tactique, qui correspond au district de santé et à toutes les entités qui fournissent des prestations directes aux populations. La petite confusion qui existe souvent est qu’en règle générale, on parle seulement du niveau stratégique et du niveau opérationnel. Cela fait que le niveau opérationnel n’est pas toujours bien compris, car ce n’est pas au niveau opérationnel que l’on réalise les activités, mais plutôt au niveau tactique. Le niveau opérationnel s’assure en effet que les stratégies qui ont été établies au niveau central sont transcrites en tactiques que les formations sanitaires et le district peuvent réaliser.

Donc, c’est le niveau intermédiaire qui a la délégation et qui est chargé de cette opérationnalisation. Dans ce cas, nous sommes en train d’expérimenter un processus qui a été instruit et coordonné par le ministre de la Santé pour bien organiser cet aspect d’opérationnalisation des stratégies sous la forme d’une planification stratégique. Nous avons commencé cela il y a quelques mois. Il faut savoir que sur le terrain, les activités de santé vont impliquer plusieurs secteurs, pas seulement le ministère de la Santé, et il faudrait donc une très bonne coordination. Le rôle du ministère de la Santé est la régulation, afin de s’assurer que la politique de santé publique prescrite par le Président de la République est effectivement mise en œuvre de manière cohérente. C’est le rôle du ministère de la Santé. Vous comprenez donc que la délégation régionale de la santé aura pour rôle de garantir cette coordination et de s’assurer de l’intégration de tous les secteurs. Dans la politique présidentielle, il s’agit de s’assurer que toutes les stratégies sont opérationnelles, mais surtout dans un cadre qui intègre tout le monde. Voilà le rôle de la délégation régionale. Vous allez comprendre que cela se traduira par plusieurs activités, avec un suivi interne et une coordination avec les autres secteurs représentés dans la région, afin de s’assurer que tout est cohérent dans la politique de santé appliquée au niveau régional.

Un an après le lancement de la Couverture Santé Universelle ici même dans la région de l’Est  où en sommes-nous ?

Il faut dire que la Couverture Santé Universelle (CSU) est la nouvelle orientation du système de santé que souhaite le Président de la République et qui est en train d’être implémentée par le ministre de la Santé Publique. De nombreuses activités ont été menées, notamment des actions de vulgarisation de ce projet et des activités d’intégration des populations. Dans notre région, ce travail de promotion de la Couverture Santé Universelle progresse bien. Nous avons la collaboration de tous les secteurs qui doivent participer sous la coordination du Gouverneur de la région qui nous accompagne. Nous veillons à ce que tous les cibles de la phase I soient effectivement enrôlés. Dans ce sens, nous avons redoublé d’efforts. Depuis le début de cette activité, nous avons atteint un niveau jaune, qui se situe nettement au-dessus de 60%. Nous nous dirigeons vers le vert, ce qui signifie que nous avons pour objectif d’enrôler 80% de nos populations d’ici le 31 décembre 2024. Il faut dire que la cible pour le 31 décembre 2023 était de 60%, que nous avons dépassée, ce qui montre que nous suivons le bon chemin. Nous nous réjouissons que la région de l’Est soit suffisamment mobilisée. Nous mettons les bouchées doubles pour qu’il y ait une véritable appropriation de ce concept qu’est la CSU et que cette appropriation soit à tous les niveaux, même au niveau du plus petit personnel qui se trouve dans un petit centre de santé. Nous voulons qu’ils soient tous capables de mener cette activité, qu’ils se sentent partie prenante et qu’ils comprennent leurs responsabilités qu’ils devront assumer chaque jour pour la réalisation de cette instruction, il faut le dire, qui est présidentielle.

La mise en route des prestations de soins est effective. C’est-à-dire que les enfants de zéro à cinq ans reçoivent leurs consultations gratuitement et bénéficient également de traitements contre le paludisme sans frais. Les personnes hémodialysées reçoivent également leurs dialyses au prix indiqué de 15 000 Fcfa de manière annuelle, et tout se passe convenablement. Les femmes enceintes reçoivent leurs chèques santé. Toutes ces activités sont bel et bien menées. Nous sommes en train d’améliorer surtout le système de suivi et de coordination de la mise en œuvre de cette activité, tout comme nous l’avons fait pour l’enrôlement, qui se passe très bien. Nous suivons aussi l’aspect du remboursement des frais, qui est également effectif. Il faut dire que le ministre de la Santé en a fait un point d’honneur. Ces activités sont donc effectives dans notre région, comme il le souhaite et comme il fait des efforts pour que cela soit le cas. Les paiements et les prestations sont aussi effectifs.

A vous écouter on est tenté de dire que l’Est se porte plutôt bien !

À l’Est, nous avons une équipe qui fait de gros efforts pour suivre les instructions et atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Il est clair que nous ne pouvons pas atteindre la perfection du premier coup, mais nous nous efforçons continuellement de nous en rapprocher. Cette équipe est en train de se souder, nous sommes en train de renforcer le leadership des responsables, d’impliquer tous les acteurs et de créer un véritable esprit d’équipe. Nous encourageons chacun à s’investir pleinement dans son travail.Nous travaillons également à motiver tous les membres de l’équipe, à adopter les meilleures pratiques et à améliorer les prestations de santé offertes à la population, conformément aux instructions et aux directives nationales. Nous sommes convaincus que nous progressons grâce au travail déjà accompli par nos prédécesseurs, et nous sommes déterminés à poursuivre dans cette voie.Bien que les défis restent nombreux, nous pouvons affirmer que cette équipe est pleinement engagée dans l’application des instructions et des directives nationales de santé publique.

Est-ce que la délégation régionale de la santé publique de l’Est rencontre les difficultés ? Si oui lesquelles ?

Le système de santé, en général, connaît des difficultés ; nous n’allons pas les inventer, elles sont bien connues. La région de l’Est a la particularité d’être très vaste, avec de très longues distances, ce qui accentue considérablement les difficultés du système de santé.

Les difficultés que je vais évoquer sont communes à de nombreuses régions, mais elles sont particulièrement prononcées chez nous. La première difficulté majeure est la couverture des vastes superficies de notre région. Le district le plus éloigné se situe à 600 km, ce qui signifie que dans d’autres régions, vous seriez déjà hors de la zone à cette distance. Chez nous, vous êtes toujours dans la région ! De plus, certaines zones sont complètement enclavées, comme les districts de Ndélélé, Mbang, Kété, Yokadouma, Moloundou, Lomié, Nguélémedouga, et une partie du district de Doumé. Les autres districts ne sont pas mieux lotis, car une partie de leur territoire est également difficile d’accès. Couvrir une telle superficie pour atteindre les individus est un véritable défi. Par ailleurs, nous rencontrons de grosses difficultés en termes de structures. Je fais ici une distinction entre structures et infrastructures. Les bâtiments, par exemple, ne sont pas toujours disponibles dans tous les services, malgré les efforts déployés. De nombreux districts de santé ne disposent pas de locaux adaptés pour permettre au chef de district de coordonner efficacement son travail sur des aires géographiques aussi vastes.

À côté de ces structures, les hôpitaux sont également en cours d’amélioration. Comme nous l’avons mentionné, nous disposons d’un Centre Hospitalier Régional (CHR), d’un hôpital régional existant et d’un autre en cours de rénovation. Cependant, de nombreuses formations sanitaires de 5ème et 6ème catégories nécessitent d’importantes rénovations, voire des constructions neuves. Concernant les infrastructures, nous rencontrons de graves problèmes au niveau du plateau technique, notamment dans les formations sanitaires de 6ème, 5ème et 4ème catégories. Nous demandons instamment une amélioration significative de l’équipement de ces établissements. Pour ce faire, nous avons entrepris un recensement exhaustif des infrastructures de chaque formation sanitaire, à tous les niveaux et dans chaque district, afin d’identifier les manques par rapport aux standards. Cette démarche nous permettra d’établir un état des lieux précis au niveau de chaque district et de la région, facilitant ainsi un plaidoyer global et une résolution efficace des problèmes.Les ressources humaines constituent également un défi majeur. Par ailleurs, la logistique roulante pose de sérieux problèmes, en particulier dans les zones reculées de la région. Certaines formations sanitaires, situées dans des zones enclavées, ne disposent pas de moto, ce qui complique considérablement les interventions et les stratégies de proximité. Face à des populations peu enclines à se déplacer vers les structures de santé et qui privilégient souvent la médecine traditionnelle, il est essentiel de développer des approches innovantes. Loin de considérer la médecine traditionnelle comme un obstacle, nous souhaitons l’intégrer au système de santé pour en faire un atout.

S’il fallait formuler un plaidoyer ce serait lequel ?

Nous avons effectivement besoin d’un renforcement continu de l’appui de notre hiérarchie, qui croit en nous et nous accompagne dans la mise en œuvre opérationnelle des stratégies au niveau de notre région. Cela nous permettra de formuler des propositions concrètes, comme cela nous a été demandé. Un renforcement du système, sur le plan fonctionnel de notre région, faciliterait une meilleure coordination de ces interventions. Nous sommes actuellement engagés dans plusieurs projets, notamment la mise en place d’une prise en charge globale coordonnée, intégrant les autres secteurs. Au sein de cette coordination, nous avons créé une sous-unité de régulation médicale, qui comprend également une petite équipe dédiée au SAMU. Nous avons déjà mis en place un centre de coordination au niveau régional et nous avons besoin d’un soutien continu pour pérenniser cette action, qui révolutionnera la coordination des interventions. Il est important de distinguer le système de régulation du SAMU. Nous travaillons d’arrache-pied sur le développement du système de régulation, dans lequel le SAMU intervient comme acteur. Notre objectif est non seulement de gérer les urgences, mais aussi de coordonner l’ensemble des interventions.

Quand nous parlons des interventions de prise en charge, nous avons tendance à nous concentrer uniquement sur les patients, mais il s’agit également d’une prise en charge en termes de surveillance, de détection rapide et de déclenchement rapide des ripostes. Cela inclut également la prise en charge des jeunes qui rencontrent de petits problèmes de santé et qui pourraient solliciter le système, par exemple en termes de distribution de matériel.C’est un projet vaste qui va réellement soutenir la réalisation de toutes les interventions et qui est prêt à réagir rapidement en cas d’urgence, car il est déjà bien rodé et mis en place. Il constitue le meilleur support pour la réussite d’un SAMU. C’est là que nous avons besoin d’assistance.Pour ce qui concerne les autres aspects que j’ai évoqués précédemment, tels que les structures et les infrastructures, nous avons un besoin criant en ressources humaines. Nous menons actuellement un plaidoyer auprès de notre hiérarchie, qui est très intéressée par notre situation et consciente des difficultés que nous rencontrons pour fidéliser le personnel. Le ministre de la santé travaille activement non seulement à envoyer du personnel, mais aussi à mettre en place des mesures pour fidéliser les professionnels de santé et ainsi combler les postes vacants.

En tant que Délégué Régional de la Santé un mot de fin ?

Il est question pour nous de nous assurer qu’effectivement, sur le terrain, nous assurons la continuité du système de santé mis en place par Monsieur le Président de la République et implémenté par Monsieur le Ministre de la Santé. Je peux affirmer que le travail que nous réalisons sur le terrain contribue à améliorer progressivement le système et que nous continuerons à œuvrer dans le sens des directives nationales pour l’améliorer encore davantage.Nous nous assurons de l’implication de tous les acteurs de la région et nous sommes convaincus qu’avec cette synergie, nous avons toutes les chances d’obtenir de bons résultats. Nous savons que notre plaidoyer a été entendu et qu’il va renforcer les actions déjà en cours et celles qui nous ont été promises. Nous sommes donc optimistes quant aux améliorations à venir dans la région de l’Est, qui ne manqueront pas d’attirer l’attention.

Je tiens tout d’abord à remercier mes collaborateurs de la délégation régionale. J’ai la chance de travailler avec une équipe jeune et dynamique qui m’apporte un soutien précieux dans la réalisation de nos activités.Je remercie également les chefs de district qui assument de plus en plus leurs responsabilités et font preuve d’un leadership exemplaire. Les responsables des formations sanitaires, en collaboration avec nos équipes, travaillent d’arrache-pied pour améliorer le système de santé.Il faut également rendre hommage aux populations elles-mêmes, à travers les comités de santé et les comités de gestion de nos structures, qui accomplissent un travail remarquable dans la région de l’Est. Sans leur engagement, il nous serait difficile d’atteindre nos objectifs.

Je voudrais remercier les partenaires traditionnels du ministère de la santé qui contribuent grandement à l’implémentation de la politique de santé dans notre région. Et je tiens à exprimer ma gratitude à Monsieur le Ministre de la santé pour tout son soutien. Il est très à l’écoute de nos besoins et nous accompagne étroitement.

Interview par Désiré EFFALA

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