Formations sanitaires du Cameroun : L’hygiène dans les hôpitaux au cœur d’un rapport

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Cette  étude menée dans cinq régions du pays en 2020, puis étendue à dix régions en 2022-2023, a mis en lumière un écart considérable entre les besoins et les services disponibles, notamment en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires.

Les résultats ont souligné l’importance cruciale de l’accès à l’eau potable et aux latrines pour prévenir les maladies liées à l’eau et améliorer la santé publique.

L’accès à l’eau potable, à des installations sanitaires adéquates et à une gestion rigoureuse de l’hygiène est un pilier fondamental de tout système de santé digne de ce nom. Or, la réalité sur le terrain camerounais est parfois alarmante. Des témoignages poignants de patients et de personnels soignants font état de difficultés criantes : pénurie d’eau courante, latrines insalubres, absence de dispositifs de lavage des mains fonctionnels, et une gestion des déchets médicaux parfois lacunaire. Ces carences ne sont pas sans conséquences désastreuses sur la santé publique, favorisant la propagation d’infections nosocomiales, augmentant la morbidité et la mortalité, et minant la confiance des populations dans le système de soins. Le ministère de la Santé publique, avec l’appui technique et financier de l’Unicef, a lancé le projet WASH dans les formations sanitaires du Cameroun pour améliorer la prise en charge des patients et humaniser les soins.

Le 9 avril 2025, un rapport infographié d’évaluation WASH et un plan d’investissement pour la mise à niveau des services WASH ont été présentés. Le représentant du ministre de la Santé publique, le Dr Louis Joss BITANG à MAFOCK, a présidé la cérémonie et a mis en lumière les défis persistants qui affectent la qualité des soins et la sécurité des patients dans les hôpitaux et centres de santé du Cameroun. Le rapport infographié a dressé un état des lieux précis de la situation, mettant en évidence les zones d’ombre et les urgences à adresser. Cette évaluation vise à améliorer l’hygiène et l’assainissement dans les formations sanitaires camerounaises. Cette étude a été menée dans cinq régions du pays en 2020, puis dans les dix régions en 2022-2023. Les résultats de cette évaluation ont révélé un écart important entre les besoins et les services disponibles, notamment en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et aux latrines.

Selon Raphaël Mbiele, ingénieur du génie sanitaire et chef de service de l’eau à la direction de la promotion de la santé du ministère de la Santé publique, « nous avons constaté qu’il existait un écart important, c’est-à-dire que certaines fonctions sanitaires n’avaient pas de points d’eau potable, d’autres n’avaient pas de latrines », etc. Il a ajouté que « grâce à l’aide du partenaire UNICEF, nous avons élaboré un plan d’investissement qui, si mis en œuvre pendant une durée de cinq ans, permettra de doter les formations sanitaires du Cameroun de tous les services WASH nécessaires ». Dr Erick Tandi, chef du service Environnement et Santé du ministère de la Santé publique, a souligné l’importance de l’eau, de la santé et de l’hygiène pour les soins de santé. « Vous ne pouvez pas faire des soins cliniques ou de soins de santé de qualité sans ces services », a-t-il déclaré. « Donc, il est d’une grande importance que nous ayons ces services pour la facilité de soins de santé, pour améliorer les activités des professionnels de la santé et offrir des soins de santé de qualité aux patients ».

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Les résultats de l’évaluation ont également montré que l’accès à l’eau potable et aux latrines est essentiel pour prévenir les maladies hydriques et améliorer la santé des populations. Raphaël Mbieulé a expliqué que « les résultats montrent que, comme je vous l’ai dit, il existait un certain nombre de critères et d’indicateurs qui ont été mesurés. Dans la présentation du rapport, la synthèse du rapport présentera les différentes données recueillies avec les pourcentages correspondants ».

Dr Erick Tandi a ajouté que « nous avons invité des partenaires techniques et financiers pour présenter ce rapport et discuter des résultats. Il y a un écart important qui a été identifié, qui est devenu un plan d’investissement pour voir comment améliorer l’accès à l’eau, à l’hygiène et aux soins de santé de qualité dans les facilités de soins de santé ». Le plan d’investissement élaboré par le ministère de la Santé publique et l’UNICEF vise à améliorer l’accès à l’eau potable, aux latrines et à l’hygiène dans les communautés et les facilités de soins de santé. Raphaël Mbieulé a expliqué que « le plan d’investissement est un document qui donne une élaboration complète de la santé et de l’hygiène de l’eau dans les communautés. Il est le résultat d’une évaluation qui a été conduite à travers les facilités de soins de santé à travers le pays ».

Dr Erick Tandi a souligné l’importance de la collaboration entre les partenaires pour améliorer l’accès à l’eau, à l’hygiène et aux soins de santé de qualité. « Nous avons besoin de l’appui de tous les partenaires pour mettre en œuvre ce plan d’investissement et améliorer la santé des populations », a-t-il déclaré. En fin de compte, l’amélioration de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène dans les communautés et les facilités de soins de santé est essentielle pour prévenir les maladies hydriques et améliorer la santé des populations. Le plan d’investissement élaboré par le ministère de la Santé publique et l’UNICEF est un pas important dans cette direction, et il est essentiel que tous les partenaires techniques et financiers se mobilisent davantage.

Mais au-delà du constat, cet atelier se veut résolument tourné vers l’action. Le plan d’investissement pour la mise à niveau des services WASH sera au cœur des discussions. Quelles sont les priorités identifiées ? Quels sont les montants nécessaires pour atteindre les objectifs fixés ? Quelles sont les stratégies envisagées pour garantir la durabilité de ces investissements et assurer une gestion efficace des infrastructures WASH sur le long terme ? La présence de nombreux acteurs clés du secteur de la santé, de partenaires techniques et financiers, et de représentants de la société civile témoigne de l’importance cruciale de cette rencontre.

Ce plan d’investissement représente une opportunité historique de transformer en profondeur le paysage sanitaire camerounais. Il s’agit d’un impératif éthique et d’une nécessité de santé publique. Investir dans l’amélioration des services WASH, c’est investir dans la dignité des patients, dans la sécurité du personnel soignant, et dans la qualité globale des soins. C’est également un levier essentiel pour atteindre les objectifs de développement durable en matière de santé et de bien-être.

La cérémonie ne doit pas se limiter à une simple présentation de chiffres et de stratégies. Elle doit être le point de départ d’une mobilisation collective et d’un engagement ferme de tous les acteurs concernés. Il est crucial que ce plan d’investissement se traduise rapidement en actions concrètes sur le terrain, avec des résultats tangibles pour les populations. La transparence dans la gestion des fonds et la mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux seront indispensables pour garantir l’efficacité de cette initiative.

Le Ministre de la Santé Publique, à travers cette initiative, envoie un signal fort : la question de l’hygiène et de l’assainissement dans les formations sanitaires est une priorité absolue. L’attente est forte quant aux annonces qui seront faites demain et aux engagements qui seront pris. La santé des Camerounais est en jeu. Il est impératif que cet atelier débouche sur des mesures concrètes et ambitieuses pour garantir à chaque patient un environnement de soins propre, sûr et digne. La nation attend des actes, pas seulement des paroles.

Elvis Serge NSAA

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