Pouvez-vous nous présenter le RENACESEC dont vous êtes la fondatrice et les différentes activités que vous menez au quotidien?
Le RENACESC est le RÉSEAU NATIONAL DES CENTRES DE SANTÉ DU CAMEROUN. Il est crée en 2009 à Yaoundé et répond par le récépissé n° 001181/RDA/JO6/BAPP. Suite à la convention MINSANTE/RENACESC signée le 08 février 2010 sous le numéro : E 32-18/L/MINSANTE/SG/DCOOP/CPNAT/CEA1, le RENACESC participe à la mise en place de la politique gouvernementale en matière de gestion et de fonctionnement des centres de santé au Cameroun. Il contribue à l’assainissement du secteur par la mise en conformité des centres de santé membres. Il sert d’interface entre le Ministère de la santé Publique et les centres de santé. Il contribue à la mise en œuvre des projets et programmes initiés par le Ministère de la Santé Publique. Il collabore avec les autres acteurs de la santé partageant les mêmes objectifs. Cependant, les limites financières des membres et les difficultés que rencontrent les promoteurs des centres de santé, n’ont pas permis que nous atteignions nos objectifs. A ce jour, nous comptons 102 centres de santé. A cet effet, nous interpellons les promoteurs des centres de santé à s’unir autour du Ministère de la santé Publique pour assainir mais aussi pour une meilleure organisation du secteur privé.
Le secteur privé dont vous êtes acteur se porte-t-il bien au Cameroun ? Selon vous qu’est ce qu’il faut améliorer ?
Le secteur privé au Cameroun est très malade. Il souffre énormément tant au niveau de la création, de l’implémentation que du fonctionnement. Le secteur privé est abandonné à lui-même ; il est axphicié par les impôts et autres taxes. Il ne bénéficie d’aucun accompagnement et moins encore un financement. Tous les avantages reviennent aux secteurs publics. Le privé est très mal connu et se retrouve avec une mauvaise renommée. Le privé n’est pas appuyé par l’État lui-même qui accorde les autorisations de création et d’ouverture et s’il ya appui, nous ne savons sur quels critères. En matière d’approvisionnement en médicaments, consommables et réactifs, le centre de santé privé n’a nullement le droit de s’approvisionner au CAP car, réservé pour le public. Par contre, il est exposé à tous les contrôles et arnaqueurs. Cependant, le manque d’harmonisation des coûts et soins des centres de santé privé est un véritable frein au bon fonctionnement de ces derniers.
C’est pour ces raisons que le RENACESC s’est engagé au près de l’État pour réfléchir sur la stratégie d’appui du secteur de santé privé pour l’atteinte des objectifs de la Santé Universelle au Cameroun.
Vous posez le problème de la place des centres de santé et leurs rôles de quoi s’agit-il exactement ?
Le centre de santé privé au Cameroun aujourd’hui ne joue pas toujours son rôle en tant que centre de proximité ou de premier niveau. Le fait qu’il soit mal ou peu connu par les formations sanitaires publiques fait de lui ce qu’ils appellent ‘’petit centre de santé’’ il est dénigré et déconseillé aux populations par certaines personnes du secteur public. Or, le rôle premier d’un centre de proximité est de lever l’urgence ou d’administrer les premiers soins, la référence suivi de la contre référence, des soins curatifs et préventifs et enfin l’IEC etc. actuellement au Cameroun, les hôpitaux et cliniques pratiquent tous les soins (pansements, injections, paludisme simple etc). La référence ou la contre référence n’est pas appliqué par le secteur public.
La couverture santé universelle tant vanté par les gouvernants est prête à prendre corps. Croyez-vous que celle-ci sera effective ?
La couverture santé universelle peut être effective si tous les acteurs de la santé s’y impliquent effectivement et si chacun joue bien son rôle.
L’État a eu raison de permettre également que les privés puissent œuvrer dans la santé au Cameroun afin de permettre à toutes les couches de la population de bénéficier des soins de qualité à travers plusieurs dispositifs de gratuité et de subventions mais seulement dans les formations sanitaires publiques. Les centres de santé privés doivent respecter la politique gouvernementale en matière de création, d’ouverture et de fonctionnement (respect du plateau technique). La couverture santé universelle est une affaire de tous ou d’ensemble. Le mécanisme est déjà mis en route pour la réussite de cette réforme.
Propos recueillis par Jean-Claude KENDEG