Grippe aviaire : Les agriculteurs français reprennent du service
Après une année 2022 catastrophique, marquée par deux épisodes de grippe aviaire d’une ampleur inédite, les producteurs relancent l’élevage des volailles grâce à l’arrivée d’un vaccin.
La grippe aviaire a été particulièrement virulente en Europe. Depuis octobre 2021, l’Europe fait face à une épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène qui est considérée comme la plus destructrice qu’elle ait connue jusqu’à présent. Cette épidémie causée par le virus H5N1 touche à la fois les volailles et les oiseaux sauvages, entraînant la mise à mort de plusieurs millions d’oiseaux et provoquant des mortalités massives chez les populations sauvages. Cette épidémie affecte la quasi-totalité des continents, notamment l’Europe, l’Asie, les Amériques et, dans une moindre mesure, l’Afrique. En effet, depuis 2021-2022, l’épizootie a conduit à l’abattage de 22 millions de volailles en France. Le bilan de la saison 2022-2023 n’est pas encore connu.
Benjamin Constant est éleveur de canards dans le Gers, dans le sud-ouest de la France : « Il y a les victimes directes malheureusement. Ce sont les professionnels qui ont eu une circulation du virus de la grippe aviaire sur leur exploitation, ou il y a eu un cas sur une exploitation mais les professionnels ne pouvaient pas rentrer d’animaux. Alors un, deux, voire trois mois de blocage, donc pas de revenus ». Les parcs animaliers sont également concernés par le risque de propagation de la grippe aviaire en Europe : les oiseaux en captivité peuvent être infectés par le virus à travers des contacts directs ou indirects avec des oiseaux sauvages. Résultat : une production en baisse de 33 %, car les exportations françaises ont dégringolé à 79,5 millions en 2022. L’enjeu sera de retrouver le niveau d’activité d’avant crise, et ce grâce notamment au vaccin, estime Éric Dumas, président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG) : « Nous reprenons confiance. La vaccination qui va prendre effet dès l’automne prochain va permettre de protéger l’ensemble de nos producteurs. Nous voulons absolument vacciner, mais à la fois exporter. » Comme l’explique Sciensano, l’institut belge de santé publique, le virus influenza aviaire hautement pathogène H5N1 circule désormais dans la plupart des pays du monde. En 2022, fait nouveau, il n’a plus présenté de saisonnalité en continuant à circuler pendant l’été en Europe, infectant entre autres, des colonies de reproduction d’oiseaux marins sur les côtes de la mer du Nord.
Faune sauvage
Le programme de vaccination devrait bientôt être acté pour les pays européens. Le gouvernement français avait présenté fin décembre un plan d’action au calendrier serré: autorisation de l’Union européenne en février, clôture des expérimentations vaccinales en mars, et lancement d’une phase de concertation. Elle débouchera ensuite sur une stratégie opérationnelle « d’ici l’été », a assuré le ministère de l’Agriculture début avril dans un communiqué. Quant aux pays tiers, les producteurs devront les convaincre de l’absence de risque. Ces pays représentent des enjeux commerciaux importants pour la filière. Entre 15 % et 20 % de production sont vendus à l’étranger. Plus de 80 pays achètent le foie gras français, parmi eux le Japon, la Chine ou les États-Unis. Les trois missions principales du fonds sont : la sauvegarde de la biodiversité, la lutte contre les foyers de zoonoses et la préservation des interactions entre la faune sauvage, les animaux d’élevage et les humains. Ceva Santé Animale, 5e entreprise mondiale de santé animale qui a pour objectif de fournir des solutions de santé innovantes pour tous les animaux afin de leur assurer le plus haut niveau de soins et de bien-être, a créé le Ceva Wildlife Research Fund avec pour enjeu de financer des projets de recherche dont les résultats seront rapidement observables, avec des échéances de 3 ans à 5 ans maximum.
E.S.N et Ceva-santé-animale