
Hadjaratou Aswadou, major brancardiers de LHôpital Régional de Ngaoundéré.
Aux urgences de l’Hôpital Régional de Ngaoundéré, une silhouette se distingue par sa détermination et son efficacité. Il s’agit de Hadjaratou Aswadou, la brancardière qui incarne la force au féminin. Dans un métier traditionnellement considéré comme masculin et exigeant de la force physique, cette femme s’est imposée comme une figure incontournable, ce qui lui a valu le respect de ses collègues et des patients.
Depuis octobre 2018, Hadjaratou Aswadou œuvre sans relâche à l’Hôpital de Ngaoundéré. Elle a fait le choix audacieux du brancardage, un secteur autrefois perçu comme étant réservé aux hommes. Cependant, elle a su casser les préjugés grâce à sa formation de secouriste et à sa spécialisation acquise à la Croix-Rouge. « Bien-sûr que je suis une femme, mais combattante tout comme un homme », affirme-t-elle avec fierté, soulignant que son genre n’est pas un obstacle. Elle a d’ailleurs été promue major des brancardiers, un poste qui symbolise son leadership et la solide collaboration qui règne au sein de son équipe.
L’admiration unanime des patients et des supérieurs
Son travail ne laisse personne indifférent. En effet, les usagers de l’hôpital sont unanimes. Rachel la qualifie de « bravoure » et y voit la « détermination et la volonté d’être utile à sa communauté », tandis qu’Ousman la considère comme la preuve que « la femme peut faire tous les métiers considérés comme masculins ». Ces témoignages confirment la résilience et l’importance de Mme Aswadou. Par ailleurs, ses supérieurs ne tarissent pas d’éloges, comme le docteur Oumarou Moussa, Conseiller médical de l’hôpital, qui la décrit comme un personnel « qui nous donne satisfaction et est toujours prêt à servir. »
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Un modèle inspirant pour la jeunesse féminine
Son parcours est d’autant plus inspirant qu’il se déroule dans une zone sahélienne où les femmes du secteur de la santé s’orientent souvent vers d’autres rôles. Hadjaratou Aswadou, donc, incarne l’émancipation féminine et le dépassement de soi. Son dévouement, sa rigueur et son professionnalisme lui permettent d’exercer avec aisance, car elle a été formée pour la cause. Ainsi, par sa détermination et son courage, elle a prouvé que la force se mesure avant tout à la volonté, et non aux muscles, façonnant ainsi un avenir où le genre ne définit plus les compétences ni les ambitions.
Jean BESANE MANGAM