Un sort funeste pour des fœtus de 600g, 600g et 450g.
L’absence d’une ambulance médicalisée et de couveuses adaptées à l’hôpital de district de Logbaba a rendu impossible le transfert sécurisé des nouveau-nés prématurés, malgré tous les efforts communiés du personnel de santé.
De l’avis médical, les triplets nés prématurément à 25 semaines, avec un poids de naissance aussi faible, ont peu de chances de survie, même dans les pays les plus développés.
Toutefois, le cas de ces nouveau-nés prématurés décédés met en lumière les carences du système de santé camerounais. L’absence de maternités de niveau 3 et de moyens de transport adaptés pour assurer les transferts médicaux ainsi qu’un système de maintenance adéquat constitue un véritable obstacle à la prise en charge de ces enfants fragiles.
L’affaire a fait le tour des réseaux sociaux, accusant les responsables de l’hôpital de District de Logbaba de tous les maux. D’aucuns sont allés jusqu’à voir l’incompétence des soins et des services rendus par cette structure sanitaire qui a pourtant fait un saut qualitatif en terme de prise en charge des patients.Dans le souci de lever les équivoques, le Dr Gaël Plong Ngnengue, le Directeur de cette formation hospitalière, est sorti pour expliquer à l’opinion publique, les circonstances dans lesquelles est survenu le décès des triplets, le 22 janvier 2025
Un avortement inévitable
Dans un communiqué rendu public le 24 janvier 2025, on peut clairement lire : « Le mercredi matin, la patiente de 25 ans, enceinte de triplets, a été admise pour une suspicion de perte des eaux. Après un examen clinique et une échographie, il a été constaté un avortement inévitable », a expliqué le médecin qui a parlé d’une situation devenue critique au fil des secondes : « la situation étant devenue critique, en raison de la préciosité de la grossesse, il a été décidé de transférer les bébés vers l’hopital Laquintinie, un centre spécilaisé. Cependant, durant le transfert, l’un des trois fœtus a malheureusement cessé de vivre et les deux autres ont été admis en néonatologie mais sont décédés quelques heures après leur admission », peut-on lire dans le communiqué qui nous rappelle d’ailleurs que « ce type d’incident reste un événement tragique mais inévitable à ce stade de la grossesse, qui dépasse souvent les capacités de soins de structures, malgré toute la diligence du personnel médical », a dit le Dr Ngnengue qui a vite fait de comprendre la douleur et la frustration de la famille face à une telle situation. Les sources à l’interne nous ont confirmé que tout le dispositif médical nécessaire a été pris pour que ces enfants soient en vie.
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Selon des experts…
Au Cameroun, les statistiques révèlent que 18 à 20 % des grossesses entraînent des avortements inévitables. En plus de ces avortements inévitables, il existe des avortements ultra précoces qui surviennent quelques jours après le retard des règles, ainsi que des avortements tardifs. Dans le cas d’un avortement tardif, la situation est particulièrement complexe, car même dans les meilleures maternités d’Europe et du Canada, les chances de récupération sont minimes, sauf dans les établissements de niveau 3, qui sont spécialisés dans la prise en charge des nouveau-nés pesant moins d’un kilo.
La jeune femme a subi un avortement tardif à 25 semaines de grossesse, mettant au monde des triplets pesant respectivement 600 g, 600 g et 450 g. Au Cameroun, l’absence de maternités de niveau 3, capables de prendre en charge des nouveau-nés extrêmement prématurés, complique considérablement la survie de ces bébés. Ce cas met en lumière les limites des capacités médicales actuelles dans le pays.
Les professionnels de la santé s’accordent à dire pour le déplorer que, le transfert d’un bébé prématuré est une course contre la montre. Mais au Cameroun, cette course est souvent perdue d’avance. Le manque d’ambulances médicalisées et de couveuses adaptées transforme ces transferts médicaux en véritables parcours du combattant.
Sincères condoléances à la famille de la patiente
Face aux circonstances douloureuses, de la compassion. Et en y allant, l’Hôpital de district de Logbaba a tenu à « exprimer ses plus sincères condoléances à la famille de la patiente qui a vécu la perte de ses triplets, dans le cadre d’une grossesse de 25 semaines », a écrit le Directeur qui parle par la suite d’une épreuve difficile pour la famille, mais aussi un choc émotionnel pour le personnel médical qui fait tout son possible.
Il faut peut- être de le signaler, L’hôpital de District de Logbaba est bénéficiaire de la nouvelle approche de prise en charge des femmes enceintes élaborée par l’Organisation mondiale de la Santé, pour lutter contre les mortalités maternelles et infantiles avant et pendant les accouchements.
Alphonse Jènè
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