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Avec l’expertise du personnel de l’Hôpital de District de Mfou, la jeune Nchenefe Kelly, Agée de 23 ans seulement, a accouché dans de bonne condition et dans un bon suivi médical. Son bébé est actuellement en bonne santé.
« Je suis très contente d’avoir accouché dans de bonne condition et je remercie jusqu’ici tout ceux qui m’ont soutenu tout au long de ma grossesse jusqu’à l’accouchement ». C’est par ces mots émouvant que Nchenefe Kelly a exprimé sa joie et ses émotions d’avoir échappé à la césarienne. De père AA et de mère SS, le nouveau-né de 2.5 kilos est venu au monde AS et en très bonne santé.
« C’était vraiment exceptionnel. On s’est véritablement préparé. On ne savait pas comment ça allait se passer. Au départ, on n’avait dit que ça devait être une césarienne parce qu’on ne voulait pas qu’elle fasse trop d’effort mais le Directeur de l’hôpital a demandé qu’on la laisse d’abord en travail pour voir comment ça évolue. A notre grande surprise, elle est entrée en travail normalement. Elle avait trop de douleur mais le chirurgien était en place au cas où ça n’allait pas, on n’allait ouvrir. On ne l’a pas réanimé, ni même utilisé de l’oxygène comme on a prévu en avance » Tsafack epse Momo, l’une des sages-femmes qui a assisté à l’accouchement.
Quelques jours après sa naissance, le bébé a fait un Tdr avec l’HemotypeSC et la mere du bébé eu les résultat dix minutes après. Le résultat de ce test confirme que le bébé est AS. Le promoteur de ce TDR est Presper Njock. Ce Tdr détecte rapidement les émoglobines A, S et C dans juste une goutelette de sang. Comme mode d’utilisation, il faut à l’aide d’une pipette compte-gouttes, on y ajoute six gouttes d’eau au flacon de test. Placer le flacon de test dans un portoir compatible. Des tubes à essai de 1,5ml peuvent également etre utilisés ; obternir un échantillon de sang, une petite goute suffit. Touchez le tempon blanc sous le couvercle bleu du dispositif de prélèvement sanguin pour prélever du sang jusqu’à ce que le tampon blanc absorbe les goutelettes de sang ; insérer le dispositif de prélèvement sanguin dans le flacon de test et agiter pour mélager ; insérer la bandelette de test HemoTypeSC dans le flaconde test avec les flèches pointant vers le bas ; attendre dix minutes ; retirer la bandelette du flacon et lire les résultats.
Albert BOMBA
Réactions
« Environ 42 drépanocytaires sont pris en charge gratuitement »
Dr Mohamadou Guemse, Directeur de l’Hôpital de District de Mfou
Comment sont prises en charge les personnes atteintes de la drépanocytose ?
On a le répertoire global de tous les drépanocytaires de la Mefou et Afamba, ce qui fait que fondamentalement, la cellule d’écoute qui avait été inauguré lors de la cérémonie du don du CERAC est la cellule qu’ils utilisent pour leur consultation. Ça veut dire que lorsqu’il y a un organisme qui est mis en place, il y a un malade drépanocytaire de la Mefou et Afamba qui est là et qui a un problème. Il sera pris en charge gratuitement. Nous allons créer une association des drépanocytaires de la Mefou et Afamba. On a dans nos listes environ 42 drépanocytaires qui sont pris en charge ici. Quand il y a un souci, il se rapproche de l’hôpital.
Une femme enceinte vient de mettre au monde un beau bébé, comment l’avez-vous pris en charge ?
Il faut bien comprendre que cette femme a déjà été parmi les 42 drépanocytaires de la cellule de l’association. Pour une fois qu’on l’a ausculté femme enceinte, elle a été prise en charge par nos services de la maternité et les consultations prénatales ont été faites et on savait que c’était un bébé précieux pour nous. Donc, il était question essentiellement qu’elle soit suivie par nous, on lui a donné tous les soins qu’il fallait puis elle a accouché. Toute l’association est en fête parce qu’on célèbre la naissance d’un enfant né d’une mère drépanocytaire et ça corrobore avec thème ‘’drépanocytaire et procréation’’.
De manière générale, comment prenez-vous en charge les femmes enceintes drépanocytaires ?
De manière globale, le suivi est fait normalement. Il y a une sage-femme qui fait les consultations prénatales, il y a un gynéco qui vient rester en attente pour donner son expertise car c’est une grossesse précieuse. Si on doit avoir 4 consultations pénales pendant toute une grossesse, chez la drépanocytaire c’est au moins 6 parce qu’on doit la voir tous les mois simplement pour essayer de voir si elle a un problème. Si pendant l’accouchement, on se rend compte qu’elle ne peut pas accoucher par voix basse, on va faire une césarienne simplement.
Quand est-ce qu’il est conseillé de faire un test de dépistage de la drépanocytose ? Est-ce à la naissance de l’enfant ou il y a un certain âge ?
Il est difficile pour une personne qui vit dans la précarité de prendre en charge un enfant drépanocytaire. J’ai fait le terrain ici et l’enfant drépanocytaire est étiqueté comme un enfant sorcier et puis on attend simplement qu’il décède. Le test de l’électrophorèse qu’on fait aux couples avant le mariage n’est pas applicable au village.
Que conseillez-vous aux femmes enceintes dès le premier trimestre de la grossesse ?
Les politiques gouvernementales sont claires en matière de procréation. Moi je pense qu’il est question pour les populations de prendre un peu plus de conscience et de revenir à l’hôpital. Chez nous à Mfou, on ne va pas vous repousser parce que vous n’avez pas d’argent, on va se battre pour faire au moins le minimum des examens pour que vous sachiez votre statut. Si on ne fait pas ça pour eux, qui le fera ? L’hôpital est ouvert pour des personnes qui veulent des conseils et qui n’ont pas de moyen.
« Tous ceux qui ont pris Hydrea n’ont plus fait de crise répétitif »
Essamba Lucile Bénédicte, Assistante des affaires sociales à l’Hôpital de District de Mfou
Comment accompagnez-vous les personnes atteintes de la drépanocytose à l’hôpital de district de Mfou ?
Les personnes atteintes de la drépanocytose sont bien accueillies parce qu’on a eu la chance que le Directeur, avec ce penchant qu’il a envers les couches vulnérables en particulier les enfants drépanocytaires, il a bien voulu ouvrir une cellule d’écoute pour ces enfants et grande a été notre chance que c’est le Cérac qui a ouvert cette cellule en juin de l’année dernière. Nous avons commencé par l’enregistrement des uns et des autres. Apres l’ouverture, le Directeur a déclaré la prise en charge gratuite pour ces enfants et elle a belle et bien commencé cette prise en charge parce que j’ai le registre, quand un enfant arrive au service social je l’oriente. Le Cérac a plein de produit à l’instar de Hydrea qu’on ne trouve pas partout. Tous ceux qui ont pris ce produit n’ont plus fait de crise répétitive.
Y’a-t-il des programmes prévus dans les prochains jours pour édifier les personnes qui sont porteuses de la maladie ?
Comme cahier de charge, on a prévu depuis l’année dernière de passer faire la sensibilisation dans les lycées et collèges, les écoles et les églises pour informer les uns et les autres. Entre temps, on a eu à programmer des réunions où les drépanocytaires et leurs parents et nous les responsables se sont réunis pour l’échange, parfois le Directeur faisait venir une équipe médicale pour les parler effectivement de leur maladie.
Quel conseil pouvez-vous donner aux personnes qui en souffrent ?
En tant qu’Assistante Sociale, on demande à toute personne d’accepter sa situation parce que, dès lors qu’on l’accepte, c’est facile de supporter les crises et autres, mais tant qu’on n’accepte pas sa situation, quel que soit les conseils que vous allez donner ça ne va pas encourager la personne.
Propos recueillis par Albert BOMBA