Selon le Dr Okoto Mvondo Nelly, cheffe de Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie de l’hôpital Jamot de Yaoundé, la promiscuité du Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et du service de psychiatrie est à l’origine de l’abandon des soins chez les patients addicts. Ils ont peur d’être considérés comme des personnes atteintes d’une maladie mentale et errante (PAMME).
L’hôpital Jamot de Yaoundé, au Cameroun, est un établissement spécialisé dans les maladies respiratoires et psychiatriques. Il est souvent cité comme une référence dans la sous-région pour la prise en charge des patients souffrant de troubles mentaux.
Cependant, des témoignages de certains patients et de leurs familles ont mis en lumière des conditions difficiles et des pratiques discutables au sein de l’hôpital. L’hôpital Jamot de Yaoundé accueille les personnes souffrantes de déficiences mentales et les toxicomanes. Une cohabitation qui complique la prise en charge des personnes addictes. « Beaucoup de personnes pensent que quand ils viennent à l’hôpital Jamot, ils seront confondus avec des « fous », a indiqué le Dr Okoto Mvondo Nelly, cheffe de Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie de l’hôpital Jamot de Yaoundé. C’était le 26 juin 2024, lors de la célébration de la Journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues sous le thème : « Les faits sont là, investissons dans la prévention ».
Après la campagne de consultation gratuite, une table ronde : conseils aux familles et entourage a été organisée au Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).
Parlant du service de psychiatrie de l’hôpital Jamot, C’est un service presque en état de délabrement qui accueille les personnes atteintes d’une maladie mentale et errante (PAMME) et les personnes addictes aux stupéfiants. Ils partagent une même salle d’attente et le même environnement. Une mauvaise pratique qui éloigne les malades addicts. Une situation qui embarrasse les familles et les toxicomanes. Face à cette situation, les personnes addictes ont peur d’être considérées comme des « fous ».
« Quand on leur demande de venir à l’hôpital Jamot parce qu’ils ont un problème de consommation de stupéfiants, ils pensent qu’ils sont « fous », comme on dit au quartier. Pourtant, ce n’est pas vrai. », Explique l’addictologue. En effet, le fait que ces patients soient d’abord stigmatisés à cause de leur addiction, les consulter dans une même salle que les PAMME, les frustre davantage. Cette situation fait que les patients ne reçoivent pas toujours les soins et l’attention nécessaires. L’hôpital Jamot est situé à l’écart du centre-ville de Yaoundé, ce qui peut contribuer à l’isolement des patients et à leur stigmatisation.
Le centre Jamot, bien qu’il soit réputé pour les soins psychiatriques, prend en charge également les personnes addictes. Il y a dans ce centre certaines unités de prise en charge qui s’occupent uniquement de ces personnes. La présence du service psychiatrique est le fait que, chez certaines personnes, cette addiction entraine parfois des troubles d’anxiété, des dépressions… qui nécessitent une prise en charge psychiatrique en plus de l’addiction. La cohabitation de ces deux unités suscite le mal-être chez les patients addicts. Malgré ces difficultés, certains patients affirment avoir trouvé un certain soulagement à l’hôpital Jamot. Ils apprécient la possibilité de parler à des professionnels et de recevoir des médicaments pour traiter leurs troubles mentaux. Néanmoins, ils soulèvent des questions importantes sur la qualité des soins et les conditions de vie des patients dans les établissements psychiatriques au Cameroun. Il est important que les autorités compétentes prennent des mesures pour améliorer la situation des patients de l’hôpital Jamot et de tous les patients psychiatriques au Cameroun.
Audray NDENGUE Stg