Hôpital Laquintinie de Douala : Innovation, compétitivité et humanisation des soins au rendez-vous

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A l’occasion de la troisième édition des journées portes ouvertes de cette formation sanitaire, l’accent est mis sur le thème : « Hôpital Laquintinie de Douala, au cœur du modernisme, de l’humanisme et de la compétitivité ».

troisième édition des journées portes ouvertes de cette formation sanitaire

Du 13 au 16 juin 2023, l’hôpital Laquintinie de Douala (HLD), ouvre grand ses portes à la population de la ville économique du Cameroun et ses environs. C’est l’occasion pour les responsables de cette formation sanitaire de rappeler les missions qui incombent à cette structure hospitalière, mais également de présenter la transformation structurelle de cette formation sanitaire vieille de plus de 90 ans et de faire connaître ses avancées, ses évolutions, ses innovations, malgré une conjoncture évidente. Une transformation qui d’après le directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala repose sur des valeurs de « l’humanisme, l’innovation et le professionnalisme, et désormais la compétitivité ». D’où le choix du thème de cette 3è édition des journées portes ouvertes « l’hôpital Laquintinie de Douala, au cœur du modernisme, de l’humanisme, et de la compétitivité ».

troisième édition des journées portes ouvertes de cette formation sanitaire

Nous voulons que « les populations camerounaises soient informées et mieux informées de ce qui est fait désormais dans nos formations sanitaires publiques, c’est pour assoupir, alléger cette critique, que nous avons pris l’option d’informer l’opinion publique des innovations qui sont faites dans nos formations sanitaires », a déclaré Pr Noel Emmanuel Essomba, Directeur de l’hopital Laquintinie de Douala. Il s’exprimait ainsi, hier lundi 12 juin 2023, au cours d’une conférence de presse organisée au sein de l’hopital Laquintinie de Douala, en prélude aux journées portes ouvertes qui débutent, ce mardi 13 juin 2023. Des milliers de Camerounais y sont attendus. Pendant quatre jours, l’HLD offre des consultations gratuites à tous les patients. C’est également l’occasion pour ces derniers de découvrir les innovations faites en matière d’offres de soins. Plusieurs services sont nouvellement aménagés pour le bien-être des patients et des gardes malades. Au cours de la rencontre organisée, hier lundi avec la presse nationale, les journalistes ont pu apprécier les efforts fournis par la direction de l’HLD, tant au niveau du service de la maternité, la thanatopraxie (morgue), les blocs opératoires, la réanimation, la kinésithérapie et bien d’autres services. 

Plus de 5000 visites par jour

troisième édition des journées portes ouvertes de cette formation sanitaire

Cette formation sanitaire compte au total 13 spécialités. Elle reçoit en moyenne 5000 visites par jour en termes de patients, garde-malades, visiteurs, etc. Dans la ville de Douala, elle est considérée comme l’une des formations sanitaires les plus importes de par sa capacité d’accueil, avec environ 712 lits.  En termes de ressources humaines, l’HLD enregistre 1450 professionnels, composé entre autres de 105 médecins spécialistes, 71 médecins généralistes, 40 enseignants de médecine dont quatre professeurs. A cela s’ajoutent les infirmières, brancardiers et agents de sécurité.

Afin d’assurer un service de qualité aux patients et d’offrir un meilleure de cadre de travail à son personnel, l’hopital Laquintinie a en effet misé sur l’innovation. En moins d’une poignée d’années, elle a procédé à de nombreuses acquisitions afin de relever son plateau technique. Tout en continuant l’œuvre de son prédécesseur, le Pr Noel Emmanuel Essomba a permis à cette formation sanitaire d’être dotée d’un dispositif IRM 1,5 Tesla de pointe, un Scanner de capacité 128 barrettes, un mammographe, un échographe, des machines d’hémodialyse, une salle de cardiologie interventionnelle, une table de radiologie télécommandée, un microscope opératoire   ophtalmologique etc. « Ce saut qualitatif remarquable a permis à l’Hôpital Laquintinie de Douala de se positionner à la pointe des soins médicaux au Cameroun », fait savoir le directeur de l’hopital Laquintinie de Douala, dont le but ultime est de transformer cette formation sanitaire en polyclinique publique.

Hausse de performances

 « L’hôpital Laquintinie de Douala comporte un encrage social et humanitaire quasiment sans limite pour les populations. Ainsi, le taux d’accueil et de prise en charge des indigents dans notre formation sanitaire se situe annuellement autour de 80 % des accueils et prises en charge globales des formations sanitaires publiques de Douala et de la Région du Littoral. Parmi les dernières actions en date sur de centaines on peut citer la prise en charge totale et sans frais des victimes de l’accident survenu sur la Nationale N° 3  le 26 mai dernier mais également, la gestion des cas de Covid 19 du choléra des accidentés de la voie publique etc. », nous informe le Pr Noel Emmanuel Essomba. En 2021, l’HLD a supporté la prise en charge des indigents à hauteur de plus de 75 millions de Fcfa. Cette situation met un peu en mal cette formation qui malgré les subventions à la baisse ne ménage aucun effort pour satisfaire ses clients.  L’on apprend en effet de la conseillère médicale de cette formation sanitaire qu’en 2010, l’hopital Laquintinie percevait 250 millions de Fcfa de subventions, en 2022, cette somme a drastiquement chuté pour se situer à 30 millions de Fcfa. L’écart est visible et important, mais l’hopital ne compte en effet pas s’apitoyer sur son sort.

D’après le directeur de cette formation sanitaire, l’accent est mis sur l’investissement pour rentabiliser son potentiel. « Nous avons compris que pour grandir il faut investir et pour investir il faut faire des sacrifices, et nous le faisons pour le bien de nos populations ».  L’un des objectifs du Pr Noel Emmanuel Essomba c’est aussi d’augmenter les revenus de l’hôpital tout en offrant des soins de qualité.  Pour 2023, la direction générale de cette formation sanitaire vise sept milliards de Fcfa de revenus. C’est bien possible. Surtout que au cours de ces trois dernières années, l’on apprend que les revenus de l’HLD ont augmenté. Ils sont passés de deux  milliards de Fcfa de recettes annuelles, au moment de la prise de fonction de l’actuel directeur de l’hopital Laquintinie à près de 5 milliards de Fcfa en 2022. C’est d’ailleurs grâce à cette performance financière, que la direction a pu entreprendre ces travaux actuellement visibles au sein de cette formation sanitaire de deuxième catégorie. « Ces travaux sont financés sous fonds propres », rassure le directeur de l’hopital Laquintinie de Douala.

Groupes électrogènes

Construit sur environ 10 hectares, l’HLD comprend aujourd’hui une dizaine de bâtiments.  Notamment : les pavillons Samuel Eto’o et Samuel Kondo, les pôles d’excellence composés de la cardiologie, l’Imagerie ; une salle de cardiologie interventionnelle ; une salle d’endoscopie ; plusieurs pharmacies ; une centrale à oxygène ; une colonne coelioscopique ; des respirateurs, Microscope opératoire l’imagerie, l’anesthésie réanimation ; l’oncologie ; la thanatopraxie. « Dans cette même dynamique d’innovation, de compétitivité et de qualité optimale des soins de belles perspectives se profilent à l’horizon à court terme, à moyen terme et à long terme. Nous annonçons ainsi dans les prochaines échéances  l’ouverture d’une unité de reconstitution centralisée de médicaments  notamment les anti-cancéreux d’un pôle d’excellence de lutte contre le cancer  un service de pose de pacemaker  la mise en place d’un système informatisé du dossier médical du patient l’acquisition d’un accélérateur linéaire  l’optimisation du service de télémédecine ou encore la construction d’un immeuble de 8 étages  et l’installation d’un dispositif d’énergie solaire autonome afin de pallier aux coupures de courant, aujourd’hui supportées par une dizaine de groupes électrogènes de forte capacité », conclut-il.

Ghislaine DEUDJUI

Diagnostic de la tuberculose pédiatrique

Dr  Christelle Ebo

« Plusieurs enfants souffrent et décèdent de tuberculose »

Chef d’unité Tuberculose/VIH pédiatrique et prison au Programme National de Lutte contre la Tuberculose, elle  apporte des éclairages sur cette pathologie silencieuse qui continue à causer des cas de décès important chez les enfants de 0 à 14 ans.

Qu’entend-on par tuberculose pédiatrique ?

Il faut déjà savoir que la tuberculose est une maladie infectieuse causée par le Mycobacterium tuberculosis (Bacille de Koch) qui touche le plus souvent les poumons mais peut aussi atteindre d’autres organes. La tuberculose pédiatrique est la tuberculose des enfants plus précisément qui survient dans la tranche d’âge de 0 à 14 ans.

Quelle est la situation épidémiologique de la tuberculose pédiatrique au Cameroun ?

L’OMS estime qu’elle représente environ 10% de toutes les formes de tuberculose, mais au Cameroun, sur les 25 286 cas de tuberculose notifiés en 2022, juste 1363 cas étaient des enfants, soit 5,4% des cas, tendance observée depuis plusieurs années. Ce qui montre que plusieurs enfants souffrent et décèdent de tuberculose sans qu’on ne puisse reconnaitre cette maladie. La majeure partie des cas de tuberculose chez les enfants (environ 60%) est retrouvée dans 04 régions épidémiologiques : Douala (qualifiée de région épidémiologique en matière de TB à différencier du Littoral), l’Extrême-Nord, l’Adamaoua et Yaoundé. Notons que le succès thérapeutique chez les enfants est supérieur à 90%, ce qui veut dire qu’ils répondent bien au traitement surtout quand ils sont vus tôt à l’hôpital.

Quels sont les risques pour une femme enceinte de contracter la maladie ?

La grossesse est apparentée à un état d’immunodépression transitoire, ce qui rend la femme enceinte vulnérable à la tuberculose. C’est important d’en rechercher les symptômes à chaque consultation prénatale. Notons que le VIH indépendamment de la grossesse augmente à 16 fois le risque de développer la tuberculose.

 

Le nourrisson peut-il naitre avec la maladie ou il la contracte étant déjà né ?

Des cas de transmission in utero ont été rapportés mais c’est une forme de contamination très rare. Le plus souvent la contamination du nourrisson se fait comme dans la population générale par voie aérienne, du malade vers l’enfant par inhalation du BK lors de la toux, éternuement, le malade pouvant être la mère pendant l’allaitement par exemple ou toute autre personne atteinte de tuberculose dans l’entourage du bébé. Il ne faut surtout pas arrêter l’allaitement maternel à cause de la maladie chez la mère mais cette dernière doit prendre son traitement correctement, porter un masque lors de l’allaitement, dans une salle aérée et le bébé doit être examiné à l’hôpital à la recherche de signes et symptômes de tuberculose. Au cas où il est sain, il recevra gratuitement son traitement préventif.

Comment se manifeste-elle ?

Les symptômes de la TB se confondent souvent avec ceux d’autres maladies, mais il faut y penser chez un enfant qui présente une toux ou un sifflement persistant dans la poitrine d’au moins deux semaines, une perte de poids ou cassure de la courbe de croissance, une fièvre persistante, baisse de l’activité. Lorsqu’elle est extra pulmonaire, on peut observer d’autres signes comme la prise de volume des ganglions superficiels appelée adénopathie, la tuméfaction articulaire douloureuse, boiterie, la déformation de la colonne vertébrale.

La tuberculose infantile est-elle contagieuse ?

En général non puisqu’elle est paucibacillaire, donc le crachat contient peu de bacilles pour permettre la transmission. Le grand enfant quand il a la TB pulmonaire peut faire une forme adulte de la maladie et la transmettre, cependant après deux semaines de traitement bien suivi il n’est plus contagieux.

Comment se passe la prise en charge de la maladie ?

La TB est une maladie guérissable et le traitement est gratuit. Le patient doit se rendre dans une formation sanitaire CDT (Centre de Diagnostic et de Traitement) ou CT (Centre de Traitement) pour recevoir son médicament. L’enfant étant généralement contaminé par un adulte malade, il est important de retrouver la source et la prendre en charge. Les comorbidités ne doivent pas être oubliées telles que le VIH dont le traitement ne doit pas être interrompu, la malnutrition, les hépatites virales….

Cette prise en charge inclut-elle aussi la mère de l’enfant ?

La mère peut être screenée pour exclusion de la TB et toute autre personne constituant une éventuelle source de la maladie. Il est important aussi pour chaque personne infectée par le VIH autour des malades de se faire examiner à l’hôpital pour recherche d’éventuels signes de TB.

En terme de prévention, quelles sont les mesures à prendre pour éviter la tuberculose pédiatrique ?

L’enfant malade est généralement contaminer par un adulte. C’est pourquoi devant tout adulte malade il faut rechercher un enfant en contact pour détection précoce et conseils pour prévention. Il y a donc quatre moyens de prévention essentiels, le premier c’est la suppression de l’agent causal. Il s’agit de détecter précocement les cas de tuberculose et leur administrer le traitement le plus tôt possible afin de rompre la chaine de transmission du bacille. Le deuxième moyen est l’éviction du contage, la maison doit être bien aérée, le malade doit couvrir sa bouche lors de la toux ou de l’éternuement, porter son masque, et les personnes vulnérables en contact avec le malade doivent être dépistées. Le 3e moyen est la vaccination (BCG) à la naissance qui protège contre les formes disséminées et le dernier la chimioprophylaxie qui est la prise d’un médicament pour prévenir la TB. Elle se donne aux enfants de moins de 5 ans et aux personnes vivant avec le VIH gratuitement au CDT.

Entretien mené par Benjamin Njoh Ebele

Encadré

Le Récap en 10 points

  • La tuberculose pédiatrique est la tuberculose des enfants plus précisément qui survient dans la tranche d’âge de 0 à 14 ans.

  • La majeure partie des cas de tuberculose chez les enfants (environ 60%) est retrouvée dans 04 régions épidémiologiques : Douala (qualifiée de région épidémiologique en matière de TB à différencier du Littoral), l’Extrême-Nord, l’Adamaoua et Yaoundé.

  • C’est important d’en rechercher les symptômes à chaque consultation prénatale.

  • Le plus souvent la contamination du nourrisson se fait comme dans la population générale par voie aérienne, du malade vers l’enfant par inhalation du BK lors de la toux, éternuement, le malade pouvant être la mère pendant l’allaitement

  • Les symptômes de la TB se confondent souvent avec ceux d’autres maladies, mais il faut y penser chez un enfant qui présente une toux ou un sifflement persistant dans la poitrine d’au moins deux semaines, une perte de poids ou cassure de la courbe de croissance, une fièvre persistante, baisse de l’activité

  • Le grand enfant quand il a la TB pulmonaire peut faire une forme adulte de la maladie et la transmettre, cependant après deux semaines de traitement bien suivi il n’est plus contagieux.

  • L’enfant étant généralement contaminé par un adulte malade, il est important de retrouver la source et la prendre en charge

  • Il y a quatre moyens de prévention essentiels :

  • La suppression de l’agent causal

  • L’éviction du contage.

  • la vaccination (BCG) à la naissance qui protège contre les formes disséminées et le dernier la chimioprophylaxie qui est la prise d’un médicament pour prévenir la TB.

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