Hopital Régional de Bafoussam : Sensibilisation à la promotion du don de sang

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C’est le thème du séminaire organisé par l’Association des donneurs de sang bénévoles de l’Ouest Cameroun, en partenariat avec la Banque de sang de l’hôpital régional de Bafoussam, le 21 mars 2024.

Adèle BITGA

Le don de sang est un processus par lequel un donneur de sang est volontaire pour se voir prélever du sang qui sera gardé dans une banque du sang avant de transfuser une personne malade lors d’une transfusion sanguine. Ce don de sang qui est bénévole et gratuit implique le respect de contraintes biologiques, immunologiques, médicales, mais aussi réglementaires et législatives encadrant cette pratique. Les principes d’identitovigilance, d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle s’appliquent notamment. De ces problèmes découlent des freins au don du sang que sont la peur, la sous-information ou la mal-information du donneur, et même la manière avec laquelle il est reçu lors du don.

Il était question d’éduquer les donneurs de sang bénévoles aux meilleures stratégies de sensibilisation au don de sang, afin d’effacer les idées erronées qui circulent concernant le don de sang et réduire au maximum la pénurie de sang dans les hôpitaux. Pour se faire, le thème a  été abordé sous plusieurs angles : comment initier une conversation avec un inconnu ?, Définition de la transfusion sanguine et du don de sang, Bénéfice du don du sang pour la santé du donneur, Bénéfice financier du don de sang et enfin quelles conditions remplir pourêtre donneur de sang.

Le premier exposé déroulé par Simplice DIDI FALEU, Membre de l’Association des donneurs de sang bénévoles de l’Ouest-Cameroun a porté sur comment initier une conversation avec un inconnu. S’en est suivi celui de la définition des concepts clés relatifs au don du sang et à la médecine transfusionnelle. NDIE Chatelle, lors de son exposé, a successivement dit à quoi renvoie les concepts de : don de sang, de donneur bénévole, de donneur familial ou de remplacement, de transfusion sanguine, de médecine du don, de blood banking et enfin de médecine transfusionnelle.

Le troisième exposé d’Ernest Boris ANDOU, CEO de ABE Foundation quant à lui concernait le bénéfice du don de sang pour la santé du donneur. « Très souvent quand on parle de don de sang, il n’est fait mention que des bénéfices pour le receveur. Pourtant, en dehors de la raison qui pousse les bénévoles à donner de leur sang, il y a plusieurs bénéfices à savoir : le renouvellement cellulaire (plus on donne de son sang régulièrement, plus on est à l’abri de certaines maladies) ; la production permanente de fer par la moëlle osseuse ; les bilan sanguins gratuits ; le foie est plus protégé », souligne-t-il, et de conclure « Donner une seule poche de sang peut sauver 3 vies, notamment grace aux plaquettes sanguines, au plasma sanguin et aux globules rouges contenus dans ce sang.»  

Le quatrième exposé, déroulé par NEMBOT Guy Merlin, Enseignant et SG de l’Association des donneurs bénévoles, évoquait le bénéfice social du don de sang pour le donneur.  Il a été question de rappeler qu’en plus de sauver la vie de celui qui reçoit une poche de sang, le donneur bénévole adopte une certaine hygiène de vie. « En effet, lors du 1er don, l’on découvre que le bilan de santé est gratuit, pour ceux qui ont un problème de santé diagnostiqué il est facile qu’ils soient orientés vers le service approprié à partir de la banque de sang pour une prise en charge rapide. Ensuite, le don de sang permet de renforcer le lien de solidarité entre les humains, il fait de nous des personnes généreuses. Le don de sang fait de nous des personnes plus épanouies, et enfin, un aspect non négligeable, face à un besoin en sang de notre côté, il est plus facile d’en recevoir puisque étant donneur régulier. »

Les différents aspects du problème que pose le don du sang dénotent de la nature même du produit sanguin et de sa perception dans l’imagerie populaire. Car : le don de sang est un don de soi et non un service (aucune usine ne fabrique le sang, son don est l’unique source d’approvisionnement) ; le sang est un produit labile de ce fait, le don du sang doit être renouvelé ou fréquent car l’on ne peut conserver le sang pendant longtemps ; le don de sang est rare car, c’est une partie de soi que l’on donne, ou de son énergie ou même de son âme et le don de sang présente des risques, notamment pour le receveur.

Le dernier exposant MBOMBO Giles, Donneur régulier, est revenu sur les conditions à remplir pour être donneur de sang. « De prime abord et sauf cas d’exception, la majeure partie de la population est susceptible de donner du sang bien que sous certaines conditions. Les critères sont l’âge (18 – 62 ans), la masse corporelle (au moins 50 kg), jouir d’une bonne santé, être reconnu apte au don par un personnel de santé, ne pas être séropositif au VIH, ne pas avoir été malade le mois précédent le don de sang, ne pas être enceinte ou allaitante. Il est nécessaire de patienter 7 jours avant d’effectuer un don de sang après un traitement aux antibiotiques ou un soin dentaire. Par ailleurs, un ancien transfusé ou ayant reçu une greffe d’organe, ne peut pas être donneur de sang. »  Et d’ajouter « l’intervalle entre 2 dons de sang doit être de 3 mois chez les donneurs masculins et de 4 mois chez les donneurs féminins. »

En définitive, les donneurs de sang bénévoles de la région de l‘Ouest ont été invités à encourager les personnes de leur entourage à se constituer donneurs de sang afin de contribuer à la préservation des vies humaines sacrées.

 

Réactions

« Votre sang peut sauver plusieurs vies ! »

Simplice DIDI FALEU, Employé de Banque, Prédicateur de l’Evangile et donneur de sang régulier

« Je donne de mon sang depuis 19 années. J’ai été poussé à le faire lorsqu’un jour en passant devant l’hôpital Laquintinie de Douala, j’ai vu une affiche murale sur laquelle était écrit : « Votre sang peut sauver plusieurs vies ! » j’ai tellement été remué dans mon fort intérieur que je suis entré dans une pharmacie me renseigner pour savoir si on ne vend pas du sang ou des composants du sang, à la réponse négative des pharmaciens, j’ai pris l’engagement de donner de mon sang tous les 3 mois. J’invite de ce fait ceux qui hésitent encore à faire le pas, à contribuer à sauver plusieurs vies avec seulement une poche de sang. »

 

« En 2023, nous avons collecté plus de 2.900 poches de sang »

EPAMBE épse AKO, Major Banque de sang de HR Bafoussam

« Ici à l’hôpital régional de Bafoussam, nous faisons face au sempiternel besoin en poche de sang puisque nous ravitaillons aussi plusieurs formations sanitaires de la région de l’ouest, malgré la présence de  quelques structures qui disposent de mini banques de sang dont la fiabilité est avérée. En 2023, nous avons collecté plus de 2.900 poches de sang mais avec la disponibilité de 2022, notre banque a pu servir au cours de l’année plus de 3.000 poches de sang. Face au défi auquel nous faisons face, et en vue d’y remédier en 2024, nous avons mis sur pied l’Association de donneurs de sang bénévoles réguliers (45 membres), âmes de bonne volonté, qui ont pris conscience de la nécessité du sang qui ne peut être produit dans un laboratoire. Le présent séminaire de capacitation rentre toujours en droite ligne de notre combat à avoir le plus de donneurs de sang bénévoles possibles. Nous pensons en effet que la bonne éducation et information sur le sujet pourrait susciter des engagements chez le plus grand nombre et ainsi réduire le gap existant entre besoin et disponibilité en poches de sang. Nous saisissons cette occasion pour inviter tous ceux des 2 sexes qui ont la volonté de sauver des vies de venir se joindre à nous dans la poursuite de cette cause noble. »

Propos recueillis par Adèle BITGA

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