Hôpitaux publics : le Minsanté instruit l’arrêt de la séquestration et la libération des malades insolvables

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Dans une note signée le 14 mars 2019, Dr Manaouda, ministre camerounais de la Santé publique proscrit la séquestration des patients et la libération de ceux qui sont encore retenus dans les formations sanitaires.  

« Il m’a été donné de constater au cours de mes visites de terrain, que les patients sont retenus pour défaut de paiement total de leurs factures d’hospitalisation et des soins. En déplorant cette situation qui cadre mal avec notre ambition d’humanisation des soins et de justice sociale, et vous répercutant à cet effet, les  instructions de la Présidence de la République, J’ai l’honneur de proscrire, pour compter de la date de signature de la présente lettre, la séquestration des patients indigents dans les formations sanitaires publiques ». écrit le Malachie Manaouda, ministre camerounais de la Santé publique à tous les responsables de formations sanitaires publiques.

« Je vous demande par conséquent de bien vouloir, toutes affaires cessantes, libérer tous les patients qui se trouveraient ainsi retenus dans vos formations sanitaires respectives, en raison de leur insolvabilité, et me rendre compte instamment de vos diligences  et coûts y relatifs », précise la note du Minsanté. « Par ailleurs, en attendant la mise en place de la couverture santé universelle, je vous exhorte à bien vouloir me proposer dans les meilleurs délais, des solutions mieux adaptées et moins dégradantes pour la prise en charge des patients indigents dans les formations sanitaires publiques », souhaite Manaouda.

Le Minsanté ne veut donc plus voir un seul malade bloqué ou séquestré dans une formation sanitaire pour défaut de payement des factures. Cette décision fait suite à la libération des patients dans quelques formations hospitalières, ces dernières semaines dans les grandes métropoles.  « Je viens de faire une visite inopinée à l’hôpital central de Yaoundé et à l’hôpital de district de Biyem-assi. L’objectif est de retracer le parcours du patient que nous voulons repositionner au cœur des préoccupations», déclarait Manouda, le 16 janvier 2019 à la presse.  Quelques mois après sa nomination dans le gouvernement de Joseph Dion Ngute, le fils du Mayo-Tsanaga  commence à implémenter sa vision de la santé. « A l’hôpital de district de Biyem-Assi, on n’a pas d’insolvable. Les dispositions que nous avons prises ne permettent pas de garder ou de bloquer un malade.  La semaine dernière, nous avons fait deux accouchements gratuits », déclare le Pr Omgbwa Eballe, directeur de l’hôpital de district de Biyem-Assi.

Peu connu il y a quelques mois encore, il a été propulsé au rang de ministre de la Santé publique du Cameroun suite au décret présidentiel du 4 janvier 2019. Cet administrateur civil de formation est donc déterminé à permettre aux camerounais de tout bord d’accéder aux soins de qualité. Cet acte de Manaouda s’inscrit en droite ligne avec sa devise : humanisation, qualité des soins et services et justice sociale. « Chez-nous on ne connaît pas le terme insolvable. Nous connaissons les indigents ou les personnes qui ne peuvent pas payer. Mais tout compte fait les affaires sociales analysent toujours les cas et ceux qui ne peuvent payer sont considérés comme indigent. Donc nous n’avons pas d’insolvables», se réjouit le Pr Louis Richard Njock, directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala. «  Mais la facture des indigents coûte très cher à l’hôpital », précise-t-il.

Salué par les malades et l’opinion nationale, des économistes de la santé déplorent tout de même le mécanisme de financement des formations sanitaires. Pour plusieurs directeurs des hôpitaux, cette décision pourrait avoir un impact négatif. D’aucuns craignent que les patients mal intentionnés ne payent plus leur facture.

Marié et père de quatre enfants, le nouveau ministre de la Santé publique est également titulaire d’un Phd en sciences politiques option Relations internationales. Il  se comporte en véritable père de famille. Les directeurs des hôpitaux sont donc appelés à mettre en exécution la décision du Minsanté.

Joseph MBENG BOUM

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