Journée de l’Enfant Africain : 71% des enfants camerounais victimes d’exploitation

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En cette Journée Mondiale de l’Enfant Africain, célébrée le 16 juin, une réalité sombre plane sur le Cameroun : de nombreux enfants sont exploités par le travail, sacrifiant leur enfance dans divers secteurs tels que l’agriculture, la pêche, la chasse, la sylviculture et la cueillette.

Les marchés de Yaoundé grouillent de ces « petites mains » invisibles, souvent âgées de moins de 16 ans. Ces enfants y sont pour certains dans le but de pouvoir aider à bouillir la cocotte  à la maison et d’autres pour préparer leur rentrée scolaire.

Derrière ces activités, souvent avancée par les parents, se cache une exploitation économique, exacerbée par la crise économique et la pauvreté. Les risques sont immenses : accidents de la voie publique, agressions physiques et sexuelles, sans compter les traumatismes psychologiques indélébiles. Comme le souligne Pauline Irène NGUENE, Ministre des Affaires Sociales, ces enfants sont à la merci des délinquants et restent exposés aux fléaux tels que la toxicomanie, la prostitution et autres trafics.

Au Cameroun, on estime à 71% le nombre d’enfants exploités dans l’agriculture, la pêche, la chasse, la sylviculture et la cueillette. Face à ce phénomène alarmant, le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, Grégoire OWONA, a affirmé la volonté du Gouvernement d’élaborer une réponse volontariste et multisectorielle pour son éradication. Le processus de révision de la liste des travaux dangereux interdits aux enfants est en cours.

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Le Gouvernement a également mis en place des mécanismes institutionnels et communautaires pour protéger les enfants en danger moral. Au cours de la période 2022-2023, 206 451 enfants en danger moral et inadaptés sociaux ont bénéficié de la sauvegarde sociale. Le Ministre d’État, Ministre du Tourisme et des Loisirs, BELLO BOUBA MAIGARI, a annoncé l’organisation d’une colonie de vacances à Ebolowa pour 50 enfants venus des dix régions du Cameroun, soulignant l’importance de promouvoir des loisirs pour les jeunes.

Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Joseph DION NGUTE, a instruit le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale de poursuivre la mise en œuvre du plan d’actions national pour l’élimination des formes dégradantes de travail des enfants. Au Ministre des Affaires Sociales, il a été demandé d’intensifier les activités de prévention et de veille dans le cadre communautaire, et au Ministre d’État, Ministre du Tourisme, de renforcer le partenariat avec les collectivités territoriales décentralisées pour des loisirs adaptés aux réalités locales.

En cette Journée Mondiale de l’Enfant Africain, une question lancinante résonne avec une urgence particulière dans les rues de Yaoundé. Leur résilience est une flamme, mais elle a besoin d’être nourrie par la compassion et la volonté collective de bâtir un monde où chaque enfant peut s’épanouir, loin de la cruauté de la rue.

Elvis Serge NSAA

 

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