Journée internationale de la sage-femme : L’ASFAC met en lumière le rôle de la sage-femme

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L’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), en partenariat avec l’UNFPA, a organisé une campagne d’offre des soins gratuits au centre médical d’arrondissement de Tsinga du 26 au 28 avril 2023. Au cours de cette campagne de trois jours, les populations ont été édifiées sur le métier de sage-femme.

Dans le monde, 830 femmes environ meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. En 2015, 303 000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La majeure partie de ces décès se sont produits dans des pays à revenu faible et la plupart auraient pu être évités. Au Cameroun, selon les récentes estimations, le ratio de mortalité maternelle s’établit à 446 décès pour 100 000 naissances vivantes. Cela grâce à la contribution des sages-femmes.

L’une des cibles de l’objectif de développement durable 3 est de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes et celui de la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus. Environ 1500 sages-femmes sont au chômage à travers le Cameroun malgré le besoin important dans les hôpitaux. L’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant demeure encore un objectif prioritaire dans le monde, en particulier au Cameroun où la campagne d’offre de soins gratuits a été organisée du 26 au 28 avril 2023, au Centre de santé d’arrondissement de Tsinga, par l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC).

Cette noble initiative dans cette aire de santé vise à inciter les femmes à faire des consultations prénatales afin de réduire la morbidité et la mortalité maternelle et infantile. L’ASFAC, en partenariat avec l’UNFPA, a organisé une campagne d’offre des soins gratuits, parmi lesquelles, la planification familiale, la consultation prénatale, post-natale, sans toutefois oublier le screening du cancer du col et du sein, cela en faveur des populations les moins aisées. Etant donné que dans les milieux à ressources limitées comme le nôtre, où les décès maternels et périnatals restent parmi les plus élevés au monde, une prise en charge de qualité, en agissant en amont de l’accouchement et du post-partum pourrait contribuer à réduire le taux élevés de décès.  C’est dans cet ordre d’idées que s’inscrit les14emes journées scientifiques nationales, de L’Association nationale des Sages-Femmes et Assimilés du Cameroun qui se tiendront les  03,04 et 05 Mai 2023, au Parc Sembé Lecco, à Bertoua sous le thème : « Humanisation des soins pour une maternité à moindre risque ». À l’occasion de cette journée scientifique, la Présidente de l’ASFAC, Annie Hortense Atchoumi va mettre en lumière la valeur ajoutée de ces intervenantes de première ligne et elle va souligner leur apport précieux auprès de nombreuses jeunes familles. Lorsque la grossesse et l’accouchement se présentent normalement, le recours aux services d’une sage-femme est un choix tout à fait justifié.

Normes internationales

Le rôle des sages-femmes est d’accompagner les femmes pour leur suivi de grossesse de même que pour leur accouchement, qu’il soit à domicile, à la maison de naissance ou à l’hôpital. Elles assurent également le suivi post-natal jusqu’à 6 semaines. « Malgré que la profession de sage-femme soit reconnue au Cameroun, elle est encore méconnue du grand public. A une certaine époque, les sages-femmes et les maïeuticiens étaient confondus dans leur apprentissage avec les infirmiers. Nous avons voulu  organiser cette campagne, dans le but de sensibiliser les populations sur le métier de sage-femme. Tout simplement, parce que beaucoup de camerounais ne connaissent pas la profession de sage-femme, ni son rôle », souligne la Vice-présidente nationale de l’ASFAC. La sage-femme a pour mission principale de contribuer à la réduction de la mortalité néonatale et infantile, à travers non seulement, la protection de la profession, secundo, la pérennisation des bonnes pratiques dans l’exercice de la fonction, et enfin,  elle doit se rendre disponible là où le besoin se fera senti. Le métier de sage-femme requiert du savoir-faire et de la passion. La praticienne encadre la future maman durant son accouchement pour donner la vie. Elle assure le suivi prénatal et postnatal afin d’assurer la bonne santé de la mère et du bébé. En 2011, le Cameroun ne comptait que 122 sages-femmes diplômées dont seulement 4 dans le secteur public (Rapport 2011 sur la pratique de sages-femmes dans le monde) pour un besoin estimé à 5 400 selon les normes internationales.

Elvis Serge NSAA

                                                                                       Réactions

Flore Kiemeka, Vice-Présidente de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun

« Les camerounais ne connaissent pas la profession de sage-femme »

« Le 05 mai, c’est la journée internationale de la sage-femme. En prélude à cette célébration, l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun, a voulu organiser une campagne dans le centre d’arrondissement de Tsinga, pour sensibiliser les populations sur le métier de sage-femme. Tout simplement, parce que beaucoup de camerounais ne connaissent pas la profession de sage-femme, ni son rôle. En prélude à cet évènement, nous avons organisé cette campagne, non seulement pour faire connaitre la profession de sage-femme, et surtout offrir les soins gratuits à la communauté, pour qu’elle puisse  comprendre, le rôle de la sage-femme dans les formations sanitaires, qui est de réduire le taux de mortalité et néonatale au Cameroun.

Nous proposons des consultations prénatales, nous faisons des consultations post-natales, nous faisons des dépistages du VIH/SIDA, les infections sexuellement transmissibles, dépistage du cancer du col, des consultations pédiatriques et la vaccination. La population est vraiment très contente de cette initiative. Par la même occasion, c’est une opportunité pour ces populations de découvrir le centre médical d’arrondissement de Tsinga. Les populations viennent, non seulement pour découvrir le centre, mais aussi pour bénéficier des offres des soins gratuits ».

Dr Stéphanie Nsimé Ngono Yobo, Médecin chef du CMA de Tsinga

« Les femmes enceintes ne viennent pas souvent en consultation »

« Les femmes enceintes ne viennent pas souvent faire des consultations dans les centres de santé. La grande majorité accouche à la maison. Donc, le  Centre médical d’arrondissement de Tsinga est une solution à ce problème. Les femmes seront mieux sensibilisées, elles comprendront mieux l’utilité de la chose, elles comprendront mieux l’importance du suivi de la grossesse. Déjà, il faut que les femmes qui viennent ici, découvrent qu’il y a une salle d’accouchement, qu’il y a des médecins à côté d’elles, qui peuvent les recevoir à tout moment, à chaque fois qu’elles sollicitent un service de soins. Nous allons profiter de cette campagne de consultation gratuite offerte par l’association des sages-femmes et assimilés du Cameroun, pour mieux les sensibiliser sur la nécessiter de venir à l’hôpital faire des consultations. C’est une occasion en or, pour les dire que les soins sont accessibles à toutes les couches de la population, qu’elles peuvent venir à l’hôpital ».

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA

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