Journée mondiale de la prévention du suicide: Toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours dans le monde

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Selon les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), parues dans « Suicide worldwide in 2019 », le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route, la tuberculose, le Vih, le paludisme, le cancer du sein, des guerres ou des homicides et la violence interpersonnelle. En 2019, plus de 700 000 personnes se sont suicidées, soit un décès sur 100, d’après l’Oms.

« En 1998, mon fils Johann s’est suicidé. J’ai mis 20 ans pour parler de « son suicide ». Je dénonce le tabou du suicide et la nécessité de mettre des mots sur ce drame. Le suicide plus on en parle, moins on y pense… », Confie Nathalie Kamta, à l’occasion de la célébration de la 19ème édition de la journée mondiale de la prévention du suicide, le 10 septembre 2021, sous le thème : « Créer l’espoir par l’action ». Au Cameroun, les recalés aux examens officiels visualisent leur vie future entre déception, dépression, moqueries des amis et même des membres de leur famille. Qu’il s’agisse du tout premier échec ou non, la pilule est tout aussi difficile à avaler. Plusieurs tournent donc vers le suicide pour arrêter le « massacre scolaire ». « Mon fils vient de se suicider juste après son échec au Bepc. Nous ne savions pas que ce mal pouvait toucher les élèves qui sont jeunes et en pleine santé. Mourir au 21ème siècle pour ses études de santé (un paradoxe), ce n’est pas acceptable. Il est temps que le ministère des Enseignements secondaires ouvre les yeux ! », S’indigne Audrey Yonga, Psychologue. Le suicide reste l’une des principales causes de décès dans le monde. Chaque année, un plus grand nombre de personnes meurent par suicide, du fait du Vih, du paludisme ou du cancer du sein  ou encore des guerres ou des homicides.

En 2019, plus de 700 000 personnes se sont suicidées, soit un décès sur 100. D’après l’Oms, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route, la tuberculose et la violence interpersonnelle. Parmi les jeunes âgés de 15 à 19 ans, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes filles (après les affections maternelles) et la troisième cause de décès chez les garçons (après les accidents de la circulation et la violence interpersonnelle). Les taux varient d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, et entre hommes et femmes.  Deux fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours (taux de 12,6 pour 100 000 hommes contre 5,4 pour 100 000 femmes).

Les taux de suicide chez les hommes sont généralement plus élevés

Les taux de suicide chez les hommes sont généralement plus élevés dans les pays à revenu élevé (16,5 pour 100 000). Pour les femmes, on constate des taux de suicide les plus élevés dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (7,1 pour 100 000). Les taux de suicide dans les Régions Oms de l’Afrique (11,2 pour 100 000), de l’Europe (10,5 pour 100 000) et de l’Asie du Sud-Est (10,2 pour 100 000) étaient supérieurs à la moyenne mondiale (9,0 pour 100 000) en 2019.

Au Cameroun, le taux de suicide est estimé à 19.5 pour 100.000 habitants. Cette estimation de l’Oms publiée le 9 septembre 2019, place le Cameroun parmi les 10 pays africains qui ont enregistré le taux de suicide le plus élevé entre 2000 ; 2016 et 2019. Dans son rapport intitulé « Suicide in the World, Global Health Estmates » publié le 9 septembre 2019, cette organisation indique que ces personnes qui se sont données la mort sont estimées à 19.5pour 100.000 habitants en 2016 au Cameroun. Soit 29,9 pour 100.000 hommes et 12,5 pour 100.000 femmes pour un total de 2867 victimes, reparties en 864 femmes et 2003 hommes.  Le Cameroun occupe la 5e place africaine.

Les données de l’Oms dégagent un taux moyen de douze suicides pour 100 000 habitants en Afrique, taux qui est de 10,5 au niveau mondial. Les trois pays les plus exposés sur le continent sont le Lesotho (28,9), la Côte d’Ivoire (23) et l’Ouganda (20). Cependant, le rapport relève qu’il n’y a pas de statistiques pour de nombreux pays d’Afrique.

Santé mentale

Les conflits, les catastrophes, la violence, la maltraitance ou un deuil et un sentiment d’isolement sont fortement associés au comportement suicidaire. Il est recommandé à ces Etats, de pousser des recherches supplémentaires pour mieux comprendre le phénomène et en cerner les causes. Même si certains pays ont placé la prévention du suicide en bonne place dans leurs priorités, ils sont encore trop nombreux à ne pas s’engager en ce sens. À l’heure actuelle, seuls 38 pays disposent d’une stratégie nationale de prévention du suicide.

Il convient d’accélérer considérablement les efforts pour atteindre la cible des Odd qui est de réduire d’un tiers le taux de mortalité par suicide à l’échelle mondiale d’ici à 2030. De plus, le taux de mortalité par suicide est un indicateur de la cible 3.4 des objectifs de développement durable : d’ici à 2030, réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être.

Elvis Serge NSAA

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