Le travail du sexe apparaît comme étant un phénomène à la mode à Kribi. Même les jeunes filles les plus insoupçonnées à première vue, sont des championnes dans ce métier qui fascine les touristes.
Les grossesses précoces, les maladies et autres infections sexuellement transmissibles et la déscolarisation sont, entre autres, les fléaux qui minent la ville de Kribi.
Des jeunes filles mères dont l’âge varie entre 15 et 18 ans, on en trouve dans plusieurs familles. L’alcool, la drogue et les autres substances illicites entraînent alors ces jeunes dames à la prostitution. Un constat qui n’honore pas la gente féminine. Hermine, âgée de 16 ans et élève en classe de Troisième Allemande ne va plus à l’école depuis deux ans. Dès la tombée de la nuit, elle quitte le domicile familial au quartier Dombe petit stade, pour se rendre au célèbre Carrefour Kingue, l’un des endroits les plus bouillants de la ville de Kribi. « Je fais la vie du dehors. C’est grâce à ça que je vis », lance la jeune fille, vêtue d’une mini robe moulante noire, mettant en valeur ses formes. Elles sillonnent presque toutes les boîtes de nuit et snacks du coin, à la recherche des clients. Comme elle, plusieurs autres filles procèdent de la même manière chaque nuit, dans cette ville balnéaire. « Quand j’entre en boîte, je m’assoie, j’achète une bière, et pendant que je suis en train de boire, un gars vient vers moi, puis on part tirer, et il me paie », explique Jeanne, qui avoue avoir été introduite dans ce milieu par sa tante. Cette fillette aux longues jambes ne prend pas moins de 5.000Fcfa par client. « La somme qu’il me donne, dépend de ce qu’on a conclu. 5.000 ou 10.000Fcfa pour une heure de temps maximum », précise-t-elle.
Selon nos confrères d’africapostnews dans une publication du 05 octobre 2017, plusieurs pays africains figurent parmi les plus grandes destinations du tourisme sexuel dans le monde. Il s’agit du Sénégal dans la station balnéaire de Saly, du Maroc précisément dans la ville de Marrakech réputée comme lieu de libertinage, de Nosy Be à Madagascar, de Hammamet en Tunisie, de Mombasa au Kenya, de Kampala en Ouganda, de Kribi au Cameroun, de Banjul en Gambie, pour ne citer que ceux-là.
Lorsqu’on parle de tourisme sexuel, il s’agit des individus qui voyagent pour échanger des pratiques sexuelles avec des autochtones des pays de leur destination. L’Afrique est devenue l’un des lieux les plus prisés par les touristes Occidentaux qui sont à la recherche de lieux d’assouvissement de certains fantasmes. Des hommes et femmes mûrs de l’Occident passent par des jeunes cadres et des hommes d’affaires pour venir en Afrique dans le seul but de rechercher le plaisir sexuel. Ils désirent combler un vide sexuel ou exécuter des pratiques qui peuvent être passibles de prison dans leur pays d’origine.
Dans le cadre de la célébration de la 15ème édition de la Journée mondiale du tourisme sous le thème : «Non au tourisme sexuel, crime sans frontière », Maigari Bello Bouba, ministre d’Etat, ministre du Tourisme a profité de son séjour dans le site du Lac Tizon dans le premier arrondissement de la ville de Ngaoundéré département de la Vina le mercredi, 02 juin 2021, pour décrier le phénomène.
Kribi, ville touristique, ouverte sur le monde et abritant de grands projets, est exposée à des dangers qui guettent particulièrement les femmes et les jeunes filles. Pour éviter le pire, le Mintourl a invité les parents à se recentrer sur le rôle capital qu’ils ont à jouer dans l’encadrement et la protection de leurs enfants.
Le résultat, d’après le ministre d’Etat, sera encore plus efficace si les liens de solidarité sont renforcés. Par ailleurs, il a demandé que les filles et les femmes développent, elles-mêmes, leur potentiel par l’éducation et la formation. Pour les jeunes filles sorties du système scolaire formel, le Mintourl souhaite qu’elles intègrent les centres de promotion de la femme et de la famille où elles seront formées.
Elvis Serge NSAA