Le paludisme réclame plus de fonds : 300 000 vies supplémentaires menacées
Le paludisme menace de faire un retour en force en raison d’un manque de financement. Jusqu’à 300 000 décès supplémentaires pourraient être enregistrés si les financements ne sont pas augmentés. Les résistances aux traitements, le changement climatique et les crises humanitaires aggravent la situation. Un appel urgent est lancé pour augmenter les financements lors de la prochaine reconstitution du Fonds mondial.
Les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme sont menacés par un manque de financement, alertent les experts. Selon de nouvelles projections, jusqu’à 300 000 personnes supplémentaires pourraient mourir de cette maladie dans les prochaines années si les financements ne sont pas augmentés.
Cette alerte a été lancée à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies, alors que les dirigeants mondiaux se sont réunis pour discuter des défis sanitaires mondiaux. Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme a souligné que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, principale source de financement pour la lutte contre cette maladie, pourrait ne pas disposer des ressources suffisantes pour maintenir les acquis.
Des conséquences dramatiques en cas de sous-financement
Les modèles prédictifs montrent que si les financements actuels sont maintenus, le nombre de cas de paludisme pourrait augmenter de 112 millions et le nombre de décès de près de 280 000 sur les trois prochaines années. Cette situation serait encore aggravée en cas de réduction des financements, avec un risque de voir le nombre de décès atteindre 337 000.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation : La résistance aux traitements car les parasites du paludisme développent une résistance aux médicaments, rendant les traitements moins efficaces. Le changement climatique a sa part de responsabilité car les conditions climatiques favorisent la prolifération des moustiques vecteurs du paludisme et les pluies torrentielles et les graves inondations qu’elles entraine notamment en Afrique subsaharienne ne sont pas pour aider. Les crises humanitaires avec leurs lots de conflits et de catastrophes naturelles fragilisent d’avantage les systèmes de santé et limitent l’accès aux traitements.
Un appel à la mobilisation
Les experts appellent donc à une mobilisation urgente pour augmenter les financements destinés à la lutte contre le paludisme. Le Dr Michael Charles, PDG du Partenariat RBM, a déclaré : « Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cela se produire. Le monde a le devoir de veiller à ce que nos populations les plus vulnérables ne soient pas encore plus désavantagées. »
La prochaine reconstitution du Fonds mondial, prévue pour l’année prochaine, sera une étape cruciale pour déterminer l’avenir de la lutte contre le paludisme. Les dirigeants mondiaux sont appelés à prendre des décisions ambitieuses pour garantir que cette maladie, qui touche principalement les populations les plus pauvres, ne fasse pas un retour en force.
Mireille Siapje
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