Lutte contre la mortalité maternelle : La SOGOC plaide pour l’avortement sécurisé
La cérémonie de lancement de ce nouveau projet de la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Cameroun, s’est tenue le 03 mai 2023 à Yaoundé.
La mortalité maternelle est un problème majeur de santé publique dans le monde et au Cameroun. Selon les données du ministère de la Santé publique de 2018, le Cameroun enregistre 406 décès pour 100 000 naissances vivantes. A nos jours, le taux de mortalité maternelle reste toujours malheureusement élevé. Et selon la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Cameroun (SOGOC), 1 décès maternel sur 4 est dû aux complications d’avortement au Cameroun. D’où l’impérieuse nécessité de fédérer les forces pour réduire à zéro, le taux de mortalité maternelle. C’est la raison pour laquelle la Société de Gynécologues et Obstétriciens du Cameroun (SOGOC) au travers du projet, Plaidoyer pour l’avortement sécurisé (ACAC, en anglais), qui est un projet en partenariat avec la Fédération internationale des Gynécologues et Obstétriciens, œuvre pour la lutte contre la mortalité maternelle liée aux avortements. La cérémonie de lancement officiel de ce nouveau projet s’est tenue le 03 mai 2023 à Yaoundé.
L’occasion a permis à la Secrétaire générale de la SOGOC, d’apporter des éclairages sur la notion d’avortement sécurisé. « L’avortement sécurisé c’est cet avortement qui sera pratiqué par une personne qui a été formée pour, c’est-à-dire qui a les compétences pour faire un avortement, dans un cadre qui respecte toutes les conditions techniques pour réaliser l’avortement. Donc un Gynécologue qui est peut-être formé mais qui n’a pas le matériel adéquat, ne va pas pratiquer un avortement sécurisé », a indiqué Dr Mwadjie Darolles, Gynécologue-Obstétricienne, Secrétaire générale SOGOC. Concernant les potentiels bénéficiaires de cette forme d’Interruption volontaire de la grossesse, elle s’est appuyée sur les dispositions juridiques en vigueur. « La loi camerounaise encadre pourtant l’avortement au Cameroun. C’est-à-dire que la loi a bien spécifié que l’avortement est possible au Cameroun, dans le cadre des grossesses qui surviennent après des viols ou encore lorsque la vie de la mère est en danger. Cependant, on s’est rendu compte que, que ce soit les professionnels de santé ou encore la population, ils ne sont pas encore au courant de ces dispositions précises de la loi camerounaise », a-t-elle souligné. Et d’ajouter « donc la SOGOC au travers de l’ACAC, voudrait apporter un projet d’avortement sécurisé pour ces cas qui sont éligibles selon la loi camerounaise afin de diminuer la mortalité maternelle liée aux avortements ». Parce que, conclut-elle, « une femme qui décède, c’est un décès de trop surtout lorsque c’est un décès évitable ».
Accès à l’avortement sécurisé
L’occasion a aussi été pour ces professionnels de la santé, d’inviter les jeunes filles à ne plus pratiquer les avortements chez les charlatans du quartier au risque de leur vie. « Nous dénonçons les pratiques d’avortement chez les tradipraticiens et c’est pour ça que nous disons que l’avortement sécurisé est possible dans les formations sanitaires mais dans le cadre de la législation camerounaise », a précisé Dr Mwadjie Darolles. En rappel, ce nouveau projet de la SOGOC sur l’avortement sécurisé vient à la suite d’un premier qui a été réalisé en 2022. L’objectif principal était alors de capaciter les membres de la SOGOC en aptitudes à la mise en place des facilités d’accès à l’avortement sécurisé pour les cas éligibles dans le sens de la loi camerounaise.
Rostand TCHAMI