Lutte contre la mortalité maternelle – Rompre la non-fréquentation des services de santé

Face à la proportion élevée de la mortalité maternelle, infantile et néonatale au Cameroun, le ministère de la santé public à travers la délégation régionale de la santé du centre a organisé une campagne de sensibilisation et d’offre de soins à l’endroit de la population du district de santé de Biyem-assi. Ceci dans l’optique d’encourager les femmes à ne pas déserter les centres de santé en cette période de pandémie.

Malgré les efforts fournis d’une part par l’Etat et d’autre part par ses partenaires, la mortalité maternelle demeure toujours une entorse au développement sanitaire du Cameroun. Bien que sur le plan global on connaisse une baisse, la région du centre reste en proie à cette mortalité. Le constat des spécialistes est alarmant « l’année dernière, nous avons eu 188 décès des femmes et cette année nous sommes déjà à 124 femmes décédées suite à la grossesse » indique Dr Vogue Noel, chef santé de reproduction à la délégation régionale de la santé du centre. Par ailleurs, les décès infantiles ne sont pas en reste. « Nous avons à peu près 1500 nouveau-nés qui sont décédés depuis le 1^er janvier de l’année en cours et très loin devant certaines pathologies qui sont pris au sérieux » ajoute le spécialiste. Il faut à ce titre, noter que l’un des facteurs de ces décès est l’ignorance de la population et la non – fréquentation des services spécialisés pour une meilleure prise en charge. C’est dans ce cadre, qu’une campagne de sensibilisation et offres de soins aux femmes et enfants est organisée sous le thème «  ensemble, encourageons nos femmes conjointes mères et filles à se rendre dans les formations sanitaires pour les problèmes de santé de la mère et de l’enfant ». organisée dans le district de santé de Biyem-assi, cette campagne vise à encourager les femmes à s’intéresser davantage à leur santé.  Il était donc de bon ton de l’organiser pour rappeler aux familles qu’en matière de grossesse et d’accouchement, il y a dix points essentiels, qu’on appelle le plan de préparation à l’accouchement.

Le covid-19 a freiné de manière substantielle la fréquentation des hôpitaux par la population c’est d’ailleurs la remarque faite par le chef de district de santé. « Cette journée de sensibilisation est vraiment importante parce que la remarque générale est la baisse de la fréquentation des formations sanitaires et ceci se fait ressentir dans la lutte que nous menons pour la mortalité maternelle. Malheureusement, nous avons eu 22 décès des femmes suites à la grossesse cette année. De ce fait, nous invitons les mamans à venir à l’hôpital » indique madame Bete Gisèle, chef de district de santé de Biyem-assi. Dans son discours de circonstance, le chef du quartier n’a pas hésité à énumerer les problèmes qui entravent le développement sanitaire du quartier ainsi que la santé de sa population « tout en vous souhaitant la bienvenue, je voudrai souligner les problèmes qui rendent les évacuations sanitaires difficile voire impossible, le manque de routes, l’insuffisance  d’éclairage public et l’accès difficile à l’eau potable » déplore sa majestéTamba, chef du quartier Etoug-ebe II. Dans la même veine, le représentant du gouverneur déplore la non-fréquentation des services  de santé. « Nous avons fait un constat, c’est que nos formations ne sont plus fréquentées et la pandémie de la Covid-19 est venue aggraver la situation de la santé de reproduction car les mamans ne font plus les visites prénatales, les enfants ne sont plus vaccinés » fait savoir, monsieur NdongoNdongo Ig des services du gouverneur.  Plusieurs soins ont été administrés à ces populations notamment les tests gratuits du Vih, les consultations prénatales, le dépistage de l’hépatite B et de la Syphilis.

Ariane Makamte