Lutte contre le cancer gynécologique L’Hôpital Régional de Ngaoundéré acquiert un thermo-ablateur

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L’équipement acquis avec l’appui du Comité National de Lutte contre le Cancer est installé dans cette formation hospitalière depuis la mi-juin 2024. À ce jour, il a permis de dépister plus de 300 femmes.

 

 

Depuis la mi-juin 2024, la formation sanitaire s’est dotée de cet appareil de pointe pour le diagnostic et la prise en charge des patientes. Selon le docteur Nkigoum Nana Achille, gynécologue, l’acquisition de cet appareil est d’une importance capitale dans la prévention et la lutte contre les cancers de la femme. « Lors de la campagne qui a eu lieu du 17 au 29 juin, on a dépisté 301 personnes, 301 femmes. » Parmi les 301 femmes, on a eu 65 cas suspects de cancer du col. Et parmi ces 65 cas suspects, un peu plus de 30 ont déjà bénéficié de la thermoablation, dit-il. Et d’ajouter, « On a vu deux cas de cancer déjà confirmés, des cancers qui étaient au stade avancé. » Quand c’est au stade avancé, il faut faire la radiothérapie, la chimiothérapie avec un cas pour le sein, un cas pour le col. Nous avons envoyé dans les institutions spécialisées qui prennent en charge les cas avancés du cancer.

Dans cette formation sanitaire, plusieurs personnes rencontrées disent ne pas être au courant de la disponibilité de cet appareil. « Je n’étais pas au courant qu’il a un appareil de ce genre ici. » C’est l’occasion pour moi de faire venir Madame pour se faire dépister. « On ne sait jamais », raconte Kaoulamou, vendeur ambulant, rencontré à l’hôpital.

Désormais, l’utilisation de cet appareil est intégrée dans le paquet des prestations à la maternité. « C’est une activité qui est intégrée dans le paquet minimum du service, comme consulter les femmes enceintes, comme consulter les femmes qui ont des infections préviennes ». Sauf que de temps en temps, comme nous considérons que c’est une activité très importante, comme c’est un truc très grave parce que les malades qui ne se font pas dépister arrivent à des stades tardifs où le risque de décès est plus élevé, sans inviter les populations de la région, notamment les femmes, à se faire dépister afin d’éviter les complications.

À la direction de l’hôpital, le docteur Mamoudou rassure de ce que les efforts sont faits dans l’amélioration des conditions de prises en charge des patients. « Nous allons continuer de travailler pour être l’hôpital le plus fréquenté de la région. » Les patients doivent s’attendre à des meilleures conditions de prise en charge. Tout le monde sortira gagnant.

Au-delà de cet appareil, l’Hôpital Régional s’est engagé dans une opération de charme en renforçant ses infrastructures.

Jean BESANE MANGAM

 

INTERVIEW

 

 

Dr. Nkigoum Nana Achill

« Si nous faisons de la prévention chaque fois, on peut couper cette chaîne »

Selon le Gynécologue-Obstétricien en service à l’Hôpital Régional de Ngaoundéré, le thermoablateur va permettre d’éviter l’évolution des lésions précancéreuses vers le cancer.

 

Vous venez d’acquérir un appareil de pointe pour résoudre le problème de cancer lié à la femme en général. C’est quoi cet appareil ?

En fait, avant de venir sur l’appareil, il faut que nous revenions un peu sur l’historique de ce qui nous a amenés à acquérir cet appareil. En fait, nous savons que la lutte contre le cancer du col et le cancer de la femme en général constitue un volet très important pour le ministère de la Santé publique. Ce qui fait qu’avec la direction de l’hôpital, nous avons essayé depuis un certain temps de mettre l’accent sur la lutte contre le cancer.

Il est bien vrai qu’au Cameroun, le Comité national de lutte contre le cancer préconise que le mois d’octobre soit le mois d’octobre rose. C’est pendant ce temps qu’on fait les campagnes, mais ici à l’hôpital, vu l’ampleur de la situation, nous avons décidé avec la direction de l’hôpital de faire ça tout le temps, de faire ça en dehors de l’octobre rose. C’est pour ça qu’au mois de juin, nous avons organisé une autre campagne parce que nous pensons que prévenir vaut mieux que guérir. Parce que nous savons que le début des lésions précancéreuses, jusqu’à ce que ça devienne cancer, peut s’écouler 15 ans.

Donc, si nous essayons de faire la prévention chaque fois, on peut couper cette chaîne. Et c’est ainsi que, dans le traitement des lésions précancéreuses, le Comité national de lutte contre le cancer nous a donné un appareil qu’on appelle le thermoablateur, qui nous permet, après avoir fait cette prévention, parce qu’avant, on ne faisait rien que les préventions comme ça. Qu’est-ce qu’on devait faire des malades après ? Aujourd’hui, nous pouvons faire les préventions et les lésions précancéreuses, nous les prenons en charge à partir de la thermoablation pour éviter que ça n’évolue vers le cancer.

Alors, depuis quand avez-vous acquis cet appareil ?

Nous avons eu cet appareil au mois de juin et nous avons commencé à utiliser ça au mois de juin. Donc, dès que nous avons pu acquérir cet appareil, le directeur a organisé avec nous cette campagne qui est gratuite. Ça coûte beaucoup à l’hôpital, mais le directeur s’est engagé à soutenir le service de gynécologie dans ce sens. Parce que pour faire une campagne, il y a les produits qu’il faut, il y a les spéculums, beaucoup de trucs qu’il faut acheter, l’occupation, c’est gratuit.  Donc, dès qu’on a eu cet appareil, dès que le directeur a été informé, il a lancé, on a décidé, on a fait une période pour commencer à faire ça. Et puis au mois d’octobre, on va recommencer.

Ça fait déjà un mois, quel est le bilan ?

Lors de la campagne qui a eu lieu du 17 au 29 juin, on a dépisté 301 personnes, 301 femmes. Parmi les 301 femmes, on a eu 65 cas suspects de cancer du col. Et parmi ces 65 cas suspects, un peu plus de 30 ont déjà bénéficié de la thermoablation. On a vu deux cas de cancer déjà confirmés, des cancers qui étaient au stade avancé. Quand c’est au stade avancé, il faut faire la radiothérapie, la chimiothérapie avec un cas pour le sein, un cas pour le col. Nous avons envoyé dans les institutions spécialisées qui prennent en charge les cas avancés du cancer.

Maintenant que vous avez reçu cet appareil, est-ce qu’il y a un message que vous voulez transmettre à la communauté des patients, que ce soit en termes de prévention ou en termes de traitement ?

Oui, ce que nous pouvons dire aux patients, c’est que le cancer est là, le cancer existe, le cancer n’est pas une fatalité. Dans les grands pays, on a l’impression que le cancer n’existe pas, parce qu’ils ont compris que la prévention, c’est le nœud du cancer. Parce que quand on prévient, on ne va pas arriver au stade avancé et les malades vont vivre comme si ça n’existait pas. Par exemple, avec cet appareil, lorsque nous découvrons les lésions précancéreuses, on les traite : la malade n’aura jamais le cancer. Donc on exhorte les malades à venir chaque fois à l’hôpital se faire dépister. Parce que même si nous organisons des campagnes chaque fois, c’est une activité qui est pérenne. C’est-à-dire que chaque fois qu’une femme vient pour se faire dépister, nous allons le faire.

À quelle fréquence doit-on se faire dépister ?

Dans les recommandations du Comité national de lutte contre le cancer, on demande de faire deux fois le dépistage en l’espace d’un an. Si c’est positif, on commence à partir de l’âge de 25 ans. Et si c’est positif, on demande de faire ça tous les deux ans jusqu’à l’âge de 65 ans.

Alors aujourd’hui, avec cet appareil, est-ce qu’il ne serait pas aussi nécessaire de soumettre les femmes qui viennent en consultation gynécologue ?

Nous le faisons. C’est comme je vous ai dit, c’est une activité qui est intégrée dans le paquet minimum du service, comme consulter les femmes enceintes, comme consulter les femmes qui ont des infections préviennes. Sauf que de temps en temps, comme nous considérons que c’est une activité très importante, comme c’est un truc très grave parce que les malades qui ne se font pas des pistes arrivent des stades tardifs où le risque de décès est plus élevé. C’est pour ça que, de temps en temps, nous augmentons, nous ajoutons encore les campagnes pour essayer d’atteindre le plus grand nombre de femmes.

Propos recueillis par Jean BESANE MANGAM

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