Lutte contre le Cancer : le CNLC plus que jamais mobilisé

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La Journée mondiale de lutte contre le cancer, le 4 février, est consacrée à la prévention, la détection, la lutte contre la stigmatisation et le traitement du cancer. Le Secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le cancer, le Pr. Paul Ndom, présente le plan anti cancer. Ce plan   servira de “boussole” au Comité chargé de combattre ce fléau qui tue chaque année 15% des patients recensés dans le pays.


Monique Méka, âgée de 45 ans souffre du cancer du col de l’utérus depuis 2014.  « Hypertendue connue, avec antécédent d’accident vasculaire cérébral, elle a été consultée au mois de mars dernier au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé (Chuy) ». Selon le Dr. Yvette Kene, gynécologue obstétricienne au Chu, les cancers du col de l’utérus et du sein sont les cancers féminins les plus répandus au Cameroun. Les spécialistes révèlent que malheureusement, les femmes se présentent généralement à l’hôpital quand la maladie est en phase terminale, après avoir perdu temps et pécule chez les guérisseurs traditionnels, les charlatans et centres de santé des quartiers. A ce stade, les seules options de traitement restent alors la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie. « Ça nous fait tellement mal parce que dans le cas du cancer utérin, il est possible de le prévenir par la vaccination. On peut aussi le guérir à condition de faire le dépistage précoce », assure la gynécologue obstétricienne.

 Le Cameroun se donne les moyens de mieux lutter contre cette maladie qui progresse sur le territoire. Il s’est doté le 28 Juin d’un plan stratégique de prévention et de lutte. C’est le secrétaire d’État au ministère de la santé publique, Alim Hayatou qui a présenté le document au cours d’une cours d’une cérémonie organisée dans la capitale Yaoundé. Le plan de 90 pages est l’œuvre du Comité national de lutte contre le cancer (Cnlc). Ses responsables indiquent qu’il sera sa boussole. Selon le quotidien camerounais Cameroon Tribune, c’est lui qui devra “donner les orientations nécessaires pour prévenir et réduire considérablement le taux de malades dans le pays“. Le document contient des données générales sur le Cameroun, des décryptages du système sanico-social, des statistiques sur le cancer.

Des statistiques qui inquiètent

Le secrétaire permanent du Comité de lutte contre cancer, le professeur Paul Ndom, explique que le plan vise la réduction de la morbidité et de la mortalité, la prise en charge des personnes malades, et la mise à disposition des matériels et équipements de riposte. Il prévoit aussi la création de centres de dépistage permanent du cancer. Le plan prévoit également la décentralisation de la lutte. Par exemple, elle va être étendue aux collectivités territoriales. Le cancer au Cameroun ce sont des statistiques qui préoccupent. 15.000 cas sont détectés chaque année. 80 % d’entre eux le sont tardivement. 15% des malades de cancer succombent. Les cancers les plus fréquents sont ceux du sein (20,8 %), du col de l’utérus (14,9%), de la prostate (14%), du foie (6,1%). D’après des professionnels de la santé, le cancer du col de l’utérus est une tumeur maligne qui prend naissance dans la partie inférieure de l’utérus qui est le col. Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms,) 570 000 nouveaux cas de cancer de col de l’utérus sont détectés dans le monde. 311 386 décès ont été enregistrés à ce jour, peut-lire dans la déclaration de l’Oms sur la vaccination contre le virus du papillome humain (Vph) du 23 octobre 2019. Si des statistiques pour ce qui est du Cameroun n’apparaissent pas, le document fait tout de même état de nombreux cas dans le pays. « La prévalence de l’infection par le Vph parmi les femmes adultes au Cameroun est estimée à 40%, ce qui fait figurer le Cameroun parmi les pays ayant les prévalences les plus élevées », explique le Pr. Phanuel Habimana, le représentant Oms au Cameroun.  On apprend également qu’un cancer du col utérin a été diagnostiqué chez 2000 femmes en 2018. L’organisation craint que « ces données soient largement sous-estimées du faible système national d’enregistrement des cancers ». Ce type de pathologie est classé parmi « les plus grandes menaces pour la santé des femmes, en particulier dans les pays en développement », selon l’organisation. Parmi les traitements actuels, la chimiothérapie utilisée sur les formes avancées ou récidivantes donne des résultats peu satisfaisants. Cette maladie est pourtant loin d’être anodine, puisque près de 20 % des patientes décèdent. Cela résulte non pas de l’évolution rapide de la maladie, mais de la grande fréquence des rechutes survenant jusqu’à 10 ans plus tard, même après un diagnostic à un stade précoce.

Elvis Serge NSAA

 

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