
Les différentes parties ressortent satisfaites de cette formation.
Un atelier de renforcement des capacités des Imams a été organisé par l’ONG Impact Santé Afrique (ISA) le mercredi 30 juillet 2025 à la mosquée d’Essos à Yaoundé.
Ils étaient une dizaine d’Imams et de dignitaires musulmans, membres du Conseil Supérieur Islamique du Cameroun (CSIC), à prendre part à la toute première session de renforcement des capacités liée à la lutte contre le paludisme organisée le mercredi 30 juillet 2025 à Yaoundé par l’ONG Impact Santé Afrique.
Face aux experts du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), invités par le top management d’ISA, ils ont été entretenus sur les enjeux, les défis ainsi que les stratégies liées au changement de comportement à mettre en place pour barrer la voix à cette maladie qui touche abondamment la population en Afrique. « Cet atelier a été très important surtout pour nous les femmes. Nous allons sensibiliser autour de nous sur l’importance de la vaccination dans le cadre de la lutte contre le paludisme, l’usage des moustiquaires, l’hygiène et l’assainissement de notre environnement donc, globalement nous sommes satisfaits. On espère que ce type d’initiative sera multiplié. Il faut que ce type d’activités soit organisée régulièrement », confie fadimatou Nassourou, vice-présidente de la gente féminine du Conseil Supérieur Islamique du Cameroun.
A lire aussi: Bassin du Lac Tchad : Plus de 6000 personnes soignées par la Force multinationale
Aussi, l’importance du rôle des membres du Conseil Supérieur Islamique du Cameroun dans la sensibilisation des fidèles en vue de l’adoption des bonnes pratiques favorables à la lutte contre cette maladie qui désarme la population camerounaise et africaine chaque jour a été fortement évoquée au cours des échanges fructueux qui ont meublé les travaux entre les experts d’ISA/PNLP et les Imams. « Je suis ravi de cette rencontre. Car, nous avons obtenu beaucoup d’informations sur le combat contre le paludisme et les mesures d’accompagnement sur le plan social pour qu’on puisse véhiculer le message à nos fidèles, dans nos familles et dans nos quartiers. Car, nous devons contribuer à l’éradication de cette maladie qui tue », argumente Cheick Modibbo Aliou Garga, président régional du Conseil Islamique Supérieur pour le Centre.
Au sortir de ces travaux, de nombreuses recommandations ont été formulées, notamment la production des affiches dans les formations sanitaires pour préciser le traitement gratuit ou payant pour les enfants âgés de 0 à 5 ans victimes de paludisme. Ceci, afin d’éviter l’arnaque des usagers. En rappel, à peu près 2,16 millions de Camerounais sont décédés du paludisme en 2024. Déterminée, l’ONG Impact Santé Afrique est bien décidé à reduire ces chiffres alarmants grâce aux ateliers de sensibilisation qu’elle multiplie auprès des différentes couches sociales. Junior NTEPPE KASSI
Réactions
« C’est un canal par lequel nous devons passer pour diffuser nos messages »

Philomène Zintsem, Chef de l’Unité Communication du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLD).
« La rencontre avec les Imams et les dignitaires musulmans a été initiée après des études. Des études qui nous ont permis de montrer que les leaders, tant communautaires que religieux, sont des canons qui vont facilement nous permettre d’atteindre nos groupes cibles. Parce qu’ils sont écoutés et parce que les responsables des ménages assistent à leurs prêches. Donc c’est un canal par lequel nous devons passer pour diffuser nos messages. Au cours de notre rencontre, il était d’abord question de leur faire part de la situation de la lutte contre le paludisme au Cameroun à ce jour. Ensuite, nous leur avons présenté des chiffres sur la morbidité liée au paludisme. Et enfin, il fallait leur montrer leur rôle pour la réussite de la stratégie nationale de sensibilisation dans le cadre de cette lutte. Nous avons profité pour leur annoncer la mise à disposition, dans les prochains jours, du nouveau guide de prise en charge des patients touchés du paludisme au sein des formations sanitaires. D’ici le début du mois de septembre, le guide sera acheminé dans toutes les formations sanitaires, qu’elles soient publiques ou privées, parce que nous voulons que la politique de prise en charge soit la même, telle que recommandée par l’OMS ».
« Nous souhaitons que ce type d’initiative se multiplie »

Imam Elhadj Ngapna Mohamed, président national du Conseil Supérieur Islamique du Cameroun.
« Les gens sont réticents, beaucoup plus quand il s’agit de la vaccination. À partir d’aujourd’hui, nous avons compris qu’on peut se faire vacciner sans avoir de risque de santé. Nous avons aussi acquis le langage approprié pour pouvoir sensibiliser nos fidèles dans nos mosquées respectives. Nous allons mettre l’accent sur la lutte contre le paludisme. Car, il est l’une des principales causes de morts dans nos familles, dans notre société et dans notre communauté. Il faut mettre l’accent sur l’utilisation des moustiques imprégnés. Il faut aussi mettre l’accent sur l’hygiène et la salubrité dans nos maisons, et surtout dans notre entourage. Nous disons merci à aux responsables de l’ONG Impact Santé Afrique pour cette rencontre. Nous souhaitons que ce type d’initiative se multiplie. Ceci, afin que les Imams et prédicateurs du Conseil Supérieur Islamique du Cameroun soient véritablement outillés, pour sensibiliser les fidèles dans les mosquées et dans nos écoles coraniques. Nous avons exhorté les Imams à pouvoir prendre ne serait-ce qu’une minute à la fin de l’enseignement du vendredi, pour dire à nos fidèles de se préserver contre le paludisme, en évitant le contact avec les moustiques ».
Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI