Lutte contre le VIH/SIDA : 50 FOSAs de plus appliquent la politique de users fees grâces au CLM

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C’est ce qui ressort de la réunion d’évaluation, de restitution des activités de la deuxième année, du projet Community Led Monitoring, après une mise en œuvre effective par le Réseau Camerounais des Associations des Personnes vivants avec le VIH/SIDA (Récap+), en ce qui concerne la politique de gratuité des soins liés à cette maladie, les Jeudi 20 et vendredi 21 octobre 2022 à Yaoundé.

La surveillance dirigée par la communauté (CLM) est la collecte systématique, et rigoureuse de données qualitatives et quantitatives par des membres formés des communautés touchées, en réponse aux problèmes soulevés par leurs pairs. Il s’agit d’un mécanisme de responsabilisation pour les réponses nationales au VIH, dirigé et mis en œuvre par des organisations communautaires locales de personnes vivant avec le VIH (PVVIH), des réseaux de populations clés (KPS), d’autres groupes touchés ou d’autres entités communautaires.

En effet, le 29 mars 2021, l’Agence américaine pour le Développement international (USAID) a décerné une bourse d’un montant fixe au Réseau Camerounais des Associations de Personnes vivant avec le VIH/SIDA (ReCap+) pour renforcer le suivi communautaire (CLM) de la mise en œuvre de la politique d’élimination des frais d’utilisation du VIH dans 147 districts de santé. La première réunion tenue jeudi, 20 octobre 2022, a permis de faire l’évaluation annuelle du mécanisme de GTC à Yaoundé. ‹‹ Cette rencontre c’est de partager les données du travail que Récap+ a fait durant l’année 2022, dans l’implémentation du mécanisme Community Led Monitoring qui est une surveillance faite par la communauté. Nous avons pu surveiller la mise en œuvre, de la politique d’exemption de frais dans environ 400 formations sanitaires. C’est intéressant de dire que grâce au Récap+ on a plus de 50 formations sanitaires qui ont pu adhérer à cette politique soit de manière complète, soit de manière partielle. Ce qui est aussi intéressant c’est qu’ il y a eu beaucoup d’amélioration sur la qualité de service offerte dans les Fosa. Grâce à la sensibilisation, la formation du personnel, il y a des Fosa qui ont vu les boxes de confidentialité s’instaurer et beaucoup d’autres aspects. On a également pu amener beaucoup de formations sanitaires privées et confectionnaires à diminuer les prix pour les personnes vivants avec le VIH. Les Fosa ont également eu du Stock de médicaments et de tests››, indique, Rose Sangong, coordonnateur du projet CLM.

Selon l’ONUSIDA, 69% des adultes nouvellement infectés par le VIH SIDA, étaient les populations clés et leurs partenaires sexuels en Afrique occidentale et centrale en 2019. Selon l’EDS 2018 la prévalence du VIH au Cameroun parmi la population adulte était de 2,7% et selon des estimations, la prévalence du VIH chez les TS et HSH est de 24,3 % et 20,7 % respectivement (IBBS 2016). En plus d’un risque accru d’infection par le VIH en raison de l’engagement dans un comportement sexuel à haut risque, des VBG et de la stigmatisation, le travail du sexe et l’homosexualité sont fortement stigmatisés et punissables par la loi au Cameroun, d’où ces individus font face à des défis aggravés dans l’accès à des services de soins de santé de qualité tels que les services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH et d’autres IST. D’où le projet, CLM et la mise en œuvre de la politique des users fees. ‹‹ Rien que sur cette base nous pouvons dire que nous sommes satisfaits des activités qui sont mises en place au Cameroun dans le cadre de la riposte contre le VIH SIDA. En principe la communauté joue un rôle très important dans l’amélioration des programmes dans notre système de santé. Il a été démontré que nous pouvons plus atteindre nos objectifs si nous n’impliquons pas la communauté. Le projet Community Led Monitoring est un projet qui est en train de montrer ses résultats et il était important qu’au terme d’une année comme celle-ci qu’on fasse une évaluation annuelle afin de pouvoir voir quels sont les résultats que nous avons obtenus par rapport aux objectifs qu’on s’était fixés, quels sont les difficultés des principaux défis que nous avons rencontré pour pouvoir élaborer les perspectives pour l’année 2023››, fait savoir Dr Alice Ketchaji, chef de service de la prise en charge des cas du VIH/SIDA au ministère de la santé publique.

 

Implication de la société civile

Le deuxième jour de l’atelier des activités du Récap + a été principalement consacré à la consultation des OSC sur le mécanisme de la CLM. Comme sus évoqués, le CLM utilise une plate-forme structurée et des pairs moniteurs rigoureusement formés pour travailler et surveiller les données sur la prestation des services de VIH, y compris les données des personnes dans les milieux communautaires qui n’ont peut-être pas accès aux soins de santé, et établir des boucles de rétroaction rapides avec les gestionnaires de programme et les décideurs en matière de santé. Les communautés sont chargés de veiller à l’effectivité des activités du Récap notamment la politique de gratuité de certains services liés aux VIH/SIDA dans les districts de santé et les formations sanitaires. Les services spécifiques à exempter des frais d’utilisation sont les suivants : tests rapides du VIH pour la population générale, consultations prénatales et médicales (y compris consultations initiales et de suivi, livrets hospitaliers, dossier du patient et tests de suivi prénatal), diagnostic précoce du VIH chez le nourrisson, médicaments antirétroviraux, médicaments de prévention des infections, surveillance de la charge virale et des CD4.

Parmi toutes les associations présentes à cette rencontre, nous nous sommes attardés sur la région de l’Ouest. Le Colibri est l’association du Récap + qui s’occupe de l’implémentation de la politique de users fees et du CLM dans la région de l’Ouest. ‹‹ Le CLM c’est une initiative communautaire. Comme son sigle l’indique Community Led Monitoring c’est-à-dire une surveillance ou bien une veille qui se fait à partir de la communauté. Ce projet a été penser pour les personnes vivants avec le VIH qui sont pour la plus part en dessous du Smith et donc ne peuvent pas supporter les frais liés à la prise en charge de la maladie. C’est pour ça qu’on a pensé qu’un certain nombre de services gratuits pouvait les aider à faire face à la maladie. Dans la mise en œuvre de cette maladie on a pensé à un volet communautaire. Une enquête de satisfaction sur la gratuité de ces services là. Donc le projet vient d’implémenter dans le users fées. Il est porté par les organisations de la société civile impliquée dans la lutte contre le VIH SIDA. Ils se sont réunis dans un réseau qu’on a appelé le Récap. Dans la région de l’Ouest principalement, le Récap+ a mis en œuvre le projet au travers de Colibri qui est le réseau de l’Ouest. Afin d’assurer une couverture de tous les sites, le colibri travaille avec trois organisations à base communautaire (OBC) de district››, explique Ghislain Fosting, représentant Colibri.

Et d’ajouter : ‹‹ Dans un premier temps, il était question lors de la mise en œuvre d’impliquer tous les acteurs qui devaient permettre d’atteindre les résultats. Il fallait d’abord informer les districts de santé de notre présence sur le terrain. Après c’était autour des formations sanitaires››. Tant d’implication et de présence sur le terrain qui ont value à colibri, des encouragements. ‹‹ Les activités sont allées de telle sorte qu’on a même reçu une lettre de félicitations du chef de district de santé de la Mifi, nos activités dans la lutte contre le VIH SIDA››, indique-t-il.

Des refus et des réticences sur le terrains qui n’ont pas permis l’arrêt de l’activité, au contraire un dédoublement d’effort pour atteindre les objectifs fixés. ‹‹ Après cela, pour entrer dans la formation sanitaire, il vrai dans certaines il y a eu des réticences, ce qui fait qu’au début du projet c’était très difficile d’atteindre les indicateurs. On a dû adopter les stratégies avancées, notamment des personnes connues de la communauté comme étant digne de confiance. Il fallait aussi assurer un redevabilité auprès des Fosa. Vous venez chaque jour vous faites un travail, il faut maintenant que la formation sanitaire ait un retour de ce que vous avez fait chez eux. On a pris l’initiative à nos propres frais de sortir des rapports chaque fin de mois et d’aller les déposer au responsable de la formation sanitaire. Après lecture et analyse de ces documents il y a des résolutions qui sont prises. Ça ne s’arrête pas là, le mois qui suit il faut refaire le même travail pour savoir si le problème sus évoqué n’a pas été résolu et on informe le responsable de la Fosa. C’est pour dire comment le CLM a beaucoup impacté dans la vie des personnes vivants avec le VIH SIDA››, précise, le représentant de Colibri à cette échange.

Au cour de cette journée, un questionnaire adressé aux bénéficiaires et aux personnels a été établi. Ce dernier permettra de voir l’effectivité de la politique de gratuité de soin ainsi que la qualité des soins offerts aux bénéficiaires dans district de santé et les formations sanitaires. ‹‹ Dans la première année de mise en œuvre de CLM, c’était plus penché sur la collecte des données. C’est-à-dire on vous attendait avec tel nombre de personnes interrogées, tel nombre de personnels interrogées. Le but ici était de voir l’application de la politique des users fees. Maintenant dans cette phrase, puisqu’on doit s’adapter à l’évolution, il est question de voir la qualité des services qu’on leur donne. Si le users fees est respectée entièrement, sans discrimination sans jugement dans les standards. Dans ce souci de qualité ce qui est important ce n’est pas la quantité qu’on doit faire mais la qualité des résultats qu’on doit apporter. D’où l’innovation de ce nouveau questionnaire que je pense doit porter sur le plaidoyer. Ça sera un plus pour le CLM, dans le sens où on va voir ce qui ne marche pas et ce qu’on va améliorer pour aider ceux qui vivent avec le VIH à recevoir les soins de meilleurs qualités››, conclut-il.

Une deuxième année d’activités, des difficultés n’étaient pas en reste notamment le refus des formations sanitaires à adhérer à la politique, le manque des intrants, la problématique des remboursements des frais dans les Fosa, pour ne citer que celles-là. En perspectives, le Récap+ entend continuer à surveiller l’application de la politique des users fees dans les Fosa et également s’attarder sur la qualité du service offert pour que les patients puissent pleinement bénéficier de ce service. Il y aura également l’implication des jeunes dans la mise en œuvre du programme VIH.

Divine KANANYET

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