Avec l’essor de ce phénomène, certaines personnes en ont fait une activité à part entière
La diffusion d’images pornographiques impliquant des enfants et des adolescents, l’inceste, le viol, l’enrôlement des jeunes dans les groupes WhatsApp ou des sites pornographiques, les mariages précoces et forcés, le harcèlement sexuel, la pédophilie, le tourisme sexuel impliquant les filles et les enfants, les mutilations génitales féminines, les crimes rituels commis sur les enfants et les jeunes filles, sont en passe de devenir une banalité dans notre société. Ces actes, qui ôtent la dignité à nos enfants, sont de plus en plus commis au sein des familles, des établissements scolaires, des domiciles privés, des lieux d’hébergement, des milieux professionnels, des bars dancings et cabarets, et autres lieux ouverts. Une enquête menée par Elvis Serge NSAA.
Depuis un certain temps, des images indécentes et choquantes, mettant en scène nos filles et nos enfants dans des séances de partouzes et de sextape, inondent les réseaux sociaux. Le cas le plus récent est celui d’une jeune fille de 18 ans, abusée par des bourreaux, filmée en pleins ébats sexuels, et dont les images et la vidéo ont été balancées dans les réseaux sociaux. Ce triste événement s’est déroulé le mercredi 16 juin 2021, jour pourtant dédiée à la célébration de l’enfant africain. En attendant effectivement que les murs et les petits personnels de certaines structures parlent un jour, les habitués de certains milieux (boîtes de nuit, snackbars, instituts de beauté) assurent pouvoir rédiger des tomes et des tomes sur le sujet. « Chacun de nous, j’en suis certain, a au moins un ami, un collègue ou un voisin qui sort avec une gamine âgée entre 14 et 20 ans », clame bien haut un acteur du monde culturel se vantant d’être « un dort dehors » et ayant des choses à raconter de ce fait. Sans craindre la moindre contradiction. Selon lui, cette activité est le sport favori des « gens qui ont un peu ». Entendez bien situés socialement, professionnellement ou financièrement.
Dans sa liste, un peu de tout : des célibataires endurcis bons vivants aux chefs de famille pépères. Tous les corps de métiers également : des chefs d’entreprises, directeurs d’administrations centrales, douaniers, forces de l’ordre, opérateurs économiques, enseignants, responsables d’établissements scolaires, sportifs, hommes des médias et autres stars de la musique. « Ce qui me tue le plus avec ce fléau, c’est de voir des pères de famille ayant eux-mêmes des adolescentes à la maison, céder qu’elles sont devenues des coachs. Elles ont donc pour mission d’organiser des rencontres entre filles et garçons. Dans leur jargon, on parle du « placement ». Suzanne, invitée par sa copine, s’est retrouvée sur une plage à Kribi dans les bras d’un inconnu. La fille qui voulait résister, a cédé. Elle a été convaincue par sa copine. « C’est un monsieur bien. Il va changer ta vie », a-t-on dit à Suzanne. Un véhicule de grande marque était garé à côté. De temps en temps, la copine de Suzanne y entrait pour en ressortir avec un verre de whisky. Le week-end était alors tout rose. On apprend aussi que dans ces « placements », il est interdit de dire non. Le chantage devient alors la règle du jeu.
L’appât du gain facile
Toutes les jeunes filles veulent être à la page. Tous les rêves déjà cette horrible tentation », dénonce notre source. Comme quoi, ce crime a fini par devenir banal et s’est ancré dans les mœurs, laissant la gente féminine de tous les âges effarés. Depuis le déclenchement de l’affaire Malicka, les langues se délient et certains témoignages font froid au dos. « Il y a quelques années, ma fille de 14 ans et certaines de ses camarades, élèves dans un établissement privé confessionnel bien en vue à Yaoundé, ont été les proies de leur principal. J’ai découvert accidentellement le pot-aux-roses, quand ma fille a failli mourir à la suite d’un second avortement orchestré par cet homme », raconte une mère de famille, encore choquée, dans un fo-vent alors se réaliser peu importe la voie choisie. Augustine, ancienne élève d’un lycée de Kribi, jure par tous les dieux de compter sur ses propres efforts aujourd’hui. A ses 20 ans, elle avait dessiné son prince charmant.
Dormait dans les grands hôtels de Yaoundé, Douala et Kribi. « J’avais tout ce que je voulais. Mais, il y avait un prix à payer. On se retrouvait, parfois, quatre filles et deux hommes dans un salon. Les débuts étaient difficiles. Et après, c’est devenu la routine », raconte la fille. Augustine avait donc quelques billets de banque et des bijoux de valeur. Elle était devenue I’ « entreprise sponsor » de la famille. De nos jours, elle a perdu toutes ses économies. Âgée de 30 ans, elle traîne une maladie. L’exploitation sexuelle des jeunes et des enfants, ainsi que tous les cas d’abus et violences faits à leur encontre, constituent des atteintes graves à leurs droits fondamentaux, proclamés par le Préambule de notre Loi fondamentale et contenus dans les instruments juridiques de protection des droits de l’enfant ratifiés par notre pays. L’acte en lui-même est déjà ignoble. Le publier l’est encore plus. Il s’agit là des faits réprimés par notre Code pénal.