La société africaine de diabète et de maladies endocrinienne de l’enfant, plaide pour une prise en charge optimale des malades.
« Ça fait quatre ans pile que j’ai perdu ma fille. C’était un 16 février 2019… c’était déjà une battante ! Peu de temps après sa naissance, son taux d’hémoglobine a chuté très vite et de façon très inquiétante à cause d’une anomalie génétique qui détruit ses globules rouges. Elle a fait ce qu’on appelle une « anémie hémolytique », les médecins se sont battus en vain. Ma petite fille Melissa est morte finalement », raconte avec nostalgie, Hortense Bediang, maman de la défunte, debout dans son salon à Ngousso, regard fixé sur sa photo tapissée au mur. Pour honorer sa mémoire, elle a décidé de lui rendre un vibrant hommage, en organisant en son nom, une messe d’action de grâce. Elle souffrait d’une maladie rare ou endocrinienne. D’après le Pr. Suzanne Sap, une maladie endocrinienne est une maladie qui touche surtout les glandes, qui permettent à l’enfant de grandir, qui lui permettent de bien contrôler son taux de sucre, qui lui permet de lutter contre le stress. Le professeur explique que cette science médicale traite des maladies liées à un déséquilibre hormonal. Ce sont le diabète, l’obésité, les retards de croissance ou les croissances accélérées, la tyroïde, les tumeurs dans la tête, les troubles de la reproduction etc.
L’endocrinologie est une spécialité médicale qui s’occupe de plusieurs domaines. Les endocrinologues s’adonnent à des activités de consultation, d’hospitalisation et de prévention dans les services hospitalières. L’endocrinologue s’intéresse plus particulièrement aux affections en rapport avec un dérèglement du fonctionnement des glandes. En effet, pour la première fois, la 14ème édition de la société africaine de diabète et de maladies endocrinienne de l’enfant, s’est tenue au Cameroun, sous le thème : « Diabète et maladie endocrinienne de l’enfant en Afrique, de la continuité des soins du nouveau-né, à l’âge adulte ». L’objectif de ce colloque était de travailler avec les spécialistes du domaine pour une augmentation de l’espérance de vie des malades, adapter les prises en charge à nos réalités. « Dans les conditions de travail, où nous avons des plateaux techniques qui ne sont pas les plus performants, il est important de regarder les solutions locales qui puissent nous permettre de mieux les prendre en charge », a recommandé le Pr. Suzanne Sap. C’est la première fois que ce congrès se tient au Cameroun. « Notre vœu au fond de nous, c’est que la prise en charge soit améliorée. Peut-être on n’aura pas le traitement définitif pour le diabète et ses maladies, mais nous souhaitons qu’au niveau des décisions de santé publique en générale, que ces maladies aient une place prioritaire dans les politiques de santé en Afrique. Deuxièmement que les uns et les autres puissent être davantage formés à pouvoir identifier à temps à ces maladies pour une prise en charge optimale », recommande-t-elle.
Ménopause
Toutefois pour traiter ces problèmes des endocrinologues se sont spécialisés dans la médecine de la reproduction (procréation médicalement assistée), les problèmes de baisse de fécondité, de stérilité, étant parfois liés à des troubles hormonaux. Les thérapeutiques proposées sont à base d’hormones, comme celles utilisés en cas de stimulation ovarienne. Les dysfonctionnements des glandes sexuelles (ovaire, testicule) peuvent être traités par un endocrinologue. Il est, par exemple, spécialisé dans les troubles de la croissance accélérée ou lente. Chez les femmes, en cas de ménopause précoce, l’endocrinologue peut intervenir. Les femmes souffrant de symptômes liés à la ménopause peuvent être prises en charge par un endocrinologue, tout comme les hommes souffrant de symptômes liés à l’andropause. En rappel, l’endocrinologie a commencé en Chine au IIe siècle av. J.-C. Les Chinois isolaient à des fins thérapeutiques des hormones sexuelles et pituitaires à partir de l’urine humaine.
Elvis Serge NSAA