Maroc : Une arrestation pour IGV provoque la colère des associations

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Un médecin et son assistante ont été interpellés le  27 avril  2023, en flagrant délit de tentative d’interruption de grossesse volontaire sur une mineure de 15 ans, créant ainsi la colère des associations.

Selon la presse locale, le médecin et son assistante ont été interpellés dans leur clinique privée par des agents de la brigade antigang et placés en garde à vue à la préfecture de Meknès, dans le nord du pays. L’adolescente, sa mère et  leurs proches ont été relâchées et mises à la disposition de l’enquête judiciaire. Au Maroc, sauf en cas de danger pour la santé de la femme enceinte, les avortements sont illégaux. Dans le cas où la grossesse représente un danger pour la femme, on parle d’interruption médicale de grossesse (IMG). « La femme enceinte qui avorte est punie au même titre que les personnes qui l’aident, c’est-à-dire les médecins, les infirmiers, les assistantes médicales, et ça peut être aussi sa mère ou des proches. Personne n’y échappe », précise Ghizlaine Mamouni, présidente de l’association Kif mama kif baba pour l’égalité entre les sexes à RFI.

Dans  le royaume chérifien une  femme qui avorte risque jusqu’à deux ans de prison. Les personnes qui pratiquent l’IVG sont quant à elles passibles de cinq ans d’emprisonnement. « Il n’y a pas de débat autour du droit à l’avortement au Maroc. Que ça existe en aparté, sur Instagram, oui. Mais un débat officiel, un débat ouvert ou des actions en faveur du droit à l’avortement, il n’y en a pas », regrette Betty Lachgare, porte-parole du Mouvement malien alternatif pour les libertés individuelles. Depuis l’arrestation du médecin de son assistante âgés respectivement de 71 et 64 ans, des soulèvements ne cessent de se ressentir tant dans le pays que sur les réseaux y.   « Une fillette de 15 ans qui tente de mettre fin à une grossesse dans des conditions sanitaires décentes…Quand va cesser cette mascarade ? », s’est insurgé sur Facebook le collectif féministe « Hors-la-Loi », qui milite pour la dépénalisation de l’avortement et la protection des libertés individuelles au Maroc.

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« Ils veulent quoi, que la fillette de 15 ans garde l’enfant ? Ou que sa mère l’emmène voir un charlatan ? Ou qu’elle finisse par se suicider ? », a dénoncé sur Twitter Narjis Benazzou, une militante du collectif. En effet, le Maroc s’est engagé en 2015 dans un vaste débat sur « l’urgence » d’un assouplissement de sa législation face au fléau des avortements clandestins, pratiqués dans des conditions sanitaires parfois désastreuses. Selon la presse marocaine, une commission officielle avait dans la foulée recommandé que l’avortement devienne autorisé dans « certains cas de force majeure », notamment en cas de viol ou de graves malformations du fœtus. Mais aucune loi n’est depuis venue entériner ces recommandations  soutenues par les activistes des droits des femmes.

Divine KANANYET

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