Médecine traditionnelle dans l’Adamaoua: 80% des Camerounais ont recours à la médecine traditionnelle

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La coordination régionale des tradipraticiens de l’Adamaoua, pilotée par Mohaman Salissou se félicite de la consultation des praticiens de la médecine traditionnelle du 25 juin dernier à l’Assemblée Nationale par le gouvernement et les députés de la Nation.

Selon le site internet de l’Institut de Recherches Médicales et d’Etudes des plantes Médicinales (IMPM) du ministère de la recherche scientifique et de l’innovation, 80% des camerounais font recours d’abord à la médecine traditionnelle avant de voir du côté de la médecine moderne. Le contexte de Covid-19 vient renforcer cette considération de la médecine traditionnelle par les populations. Face à l’échec des firmes pharmaceutiques à pouvoir mettre sur le marché des médicaments à même de lutter efficacement contre la maladie, le rôle de la phytothérapie est plus qu’important.

La consultation des tradipraticiens le 25 juin dernier à l’Assemblée Nationale arrive au moment où les écoles de médecine intègrent progressivement l’étude des plantes médicinales au programme de formation. « La médecine traditionnelle est déjà intégrée dans les facultés de médecine au Cameroun. La Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales de Garoua a un département dédié à la pharmacopée traditionnelle. Celle de Yaoundé1 oblige les étudiants en 3ème année à faire en pharmacologie un TPE (Travail Personnel de l’Etudiant sur une plante thérapeutique. Ce sont des avancées de la science dans notre pays pour mettre en valeur nos essences », explique Dr. Mbozo’o, médecin et enseignant à FSMB de Garoua.

Selon cet ancien interne des Hôpitaux de Lille 2 en France, l’initiative du gouvernement à recourir aux tradipraticiens traduit la volonté de valoriser les connaissances ancestrales des plantes et endogènes, « Vous savez qu’il y a la pharmacopée traditionnelle, toutes ces plantes qui ont des vertus thérapeutiques issues de nos forêts très riches en essences naturelles, cette initiative vise à puiser dans les ressources de notre forêt pour booster la médecine moderne. Je dois également dire que c’est une initiative qu’on aurait dû avoir, nos principes actifs ne sont-ils pas issus des plantes de chez nous, quinquina par exemple », ajoute-t-il.

Du côté des tradipraticiens, la nouvelle a été accueillie avec satisfaction. « C’est un ouf de soulagement, parce que la réaction du gouvernement était attendue. On a suivi la séance de consultation des tradipraticiens à l’Assemblée Nationale avec intérêt. Je puis vous dire que dans la région de l’Adamaoua, on a ceux qui œuvré dans le sens de trouver des remèdes contre le Covid-19. On a recensé 3 tradipraticiens et certains produits sont en étude au laboratoire à Douala. On a à notre actif un bouquin sur les travaux des tradipraticiens de la région entre 2009 et 2020. On a toujours déploré le manque de collaboration avec le Minsanté, cette fois ci c’est un ouf de soulagement » se réjouit Mohaman Salissou, coordonnateur du regroupement des tradipraticiens de l’Adamaoua.

                        Collaboration avec l’Université de Ngaoundéré

Après plusieurs années de collaboration avec l’institution universitaire, l’appel du gouvernement aux tradipraticiens vient sortir de l’ombre ceux qui sont les premiers à recevoir les malades avant la médecine moderne. « Nous avons par le passé travaillé avec l’Université de Ngaoundéré. Moussa Sarki, un des nôtres qui a sur le marché un produit homologué. Nous allons appuyer le gouvernement pour lutter contre les maladies et en retour nous attendons du gouvernement des appuis, car sans moyens on ne peut bien fonctionner. Nous n’attendons que l’accompagnement du gouvernement pour mieux faire notre travail ».

Le ton donné par le gouvernement balise ainsi le chemin à l’intégration de la médecine traditionnelle dans le protocole des soins à administrer aux patients.

Jean BESANE MANGAM

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