Médecine vétérinaire au Cameroun Un secteur en proie à de nombreux défis

Si l’élevage joue un rôle crucial dans l’économie camerounaise, contribuant à la sécurité alimentaire et aux revenus des populations rurales, la médecine vétérinaire quant à elle, est confrontée à de nombreux défis qui entravent son développement et sa pleine contribution au bien-être animal et à la santé publique.

L’un des premiers défis majeurs rencontrés par la médecine vétérinaire au Cameroun est le manque d’infrastructures et d’équipements adéquats. Les cliniques vétérinaires, particulièrement dans les zones rurales, sont souvent dépourvues de matériel moderne pour le diagnostic et le traitement des maladies animales. Cette situation limite considérablement la capacité des vétérinaires à fournir des soins de qualité aux animaux.

Pénurie de vétérinaires qualifiés

Le nombre de vétérinaires qualifiés au Cameroun est insuffisant pour répondre aux besoins du secteur de l’élevage. Cette pénurie est particulièrement ressentie dans les zones rurales, où l’accès aux services vétérinaires est encore plus limité. De plus, la formation des vétérinaires ne correspond pas toujours aux besoins spécifiques du terrain, ce qui entraine des difficultés d’adaptation des jeunes diplômés à la réalité du monde rural.

Difficultés d’accès aux médicaments vétérinaires

L’accès aux médicaments vétérinaires de qualité est un autre défi majeur pour la médecine vétérinaire au Cameroun. Les médicaments contrefaits et de qualité inférieure sont souvent disponibles sur le marché, ce qui peut aggraver les maladies animales et constituer un risque pour la santé publique. De plus, le coût élevé des médicaments vétérinaires peut limiter leur utilisation par les éleveurs, en particulier les petits exploitants agricoles.

Manque de sensibilisation et d’éducation des éleveurs

Le manque de sensibilisation et d’éducation des éleveurs sur les questions de santé animale est un obstacle important à la prévention et au contrôle des maladies animales. De nombreux éleveurs n’ont pas connaissance des pratiques d’élevage hygiéniques et des mesures de prévention des maladies, ce qui favorise la propagation des maladies et limite l’efficacité des interventions vétérinaires.

Environnement institutionnel et réglementaire contraignant

Le cadre institutionnel et réglementaire régissant la médecine vétérinaire au Cameroun peut parfois être contraignant et peu favorable à son développement. La lourdeur des procédures administratives et le manque de coordination entre les différents acteurs du secteur peuvent entraver la mise en œuvre de programmes efficaces de santé animale.

Vers des solutions pour un secteur plus performant

Malgré ces défis, des efforts sont déployés pour améliorer la situation de la médecine vétérinaire au Cameroun. Le gouvernement, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, met en œuvre des programmes de formation continue pour les vétérinaires, de renforcement des infrastructures et des équipements vétérinaires, et de sensibilisation des éleveurs aux questions de santé animale. De plus, des initiatives sont en cours pour améliorer l’accès aux médicaments vétérinaires de qualité et renforcer le cadre institutionnel et réglementaire régissant la médecine vétérinaire.

Un développement crucial pour l’avenir

Le développement de la médecine vétérinaire au Cameroun est crucial pour la santé et le bien-être du cheptel animal, la sécurité alimentaire des populations et la préservation de la santé publique. Relever les défis auxquels est confronté ce secteur nécessite une approche multisectorielle et concertée impliquant le gouvernement, les organisations professionnelles vétérinaires, les institutions de recherche et de formation, les organisations non gouvernementales et les éleveurs. En investissant dans la formation des vétérinaires, l’amélioration des infrastructures et des équipements, la sensibilisation des éleveurs et le renforcement du cadre institutionnel, le Cameroun peut se doter d’un système de médecine vétérinaire plus performant et résilient, capable de répondre aux enjeux actuels et futurs du secteur de l’élevage.

Angélique EKAMAN stg