Mendicité dans la ville de Yaoundé Pauvreté ou exclusion sociale ?

La mendicité n’est pas un choix, mais une conséquence de la pauvreté, de l’exclusion sociale et de la vulnérabilité.

Souvent accompagnés d’adultes, les mendiants de tous âges ont pris d’assaut les grandes rues de la ville de Yaoundé. Le témoignage des mendiants peut nous apporter un éclairage précieux sur les réalités de la pauvreté et de l’exclusion sociale. « Je n’ai pas d’autre choix que de mendier pour survivre ». « Je n’ai pas de travail et je n’ai personne pour m’aider », justifie Salamatou, une femme âgée, qui envoie son enfant de 7 ans demander de l’argent aux usagers et aux piétons au niveau de l’arrêt taxi. « J’ai perdu mon emploi il y a quelques années et je n’ai pas réussi à en retrouver un depuis ». « Je suis malade et je ne peux plus travailler », explique un monsieur en face de la station-service OIL Lybia, à Olézoa, dans le 3e arrondissement de la ville de Yaoundé. « Je suis orphelin et je n’ai pas de famille. » « Je dois mendier pour manger », lance un jeune garçon de 15 ans devant l’immeuble de l’Émergence à Yaoundé. Ces témoignages nous rappellent que la mendicité n’est pas un choix, mais une conséquence de la pauvreté, de l’exclusion sociale et de la vulnérabilité.

Le ministère des Affaires sociales du Cameroun a mis en place un certain nombre de programmes de recensement des mendiants. Ils sont orientés vers des structures d’accompagnement social, telles que des centres d’hébergement, des centres de formation professionnelle ou des structures de santé. Les programmes d’appui à la réinsertion sociale peuvent inclure la formation professionnelle, l’aide à la recherche d’emploi, le microcrédit et l’accompagnement psychologique. Les enfants mendiants sont identifiés et retirés de la rue pour être pris en charge par des structures de protection de l’enfance. Il y  a une campagne de sensibilisation du public aux causes et aux conséquences de la mendicité.

Il est important de noter que ces programmes sont en cours de développement et que leur mise en œuvre effective est confrontée à de nombreux défis, notamment le manque de ressources financières et humaines. Selon le président de l’association Émergence sans frontière, Tiago Ndongo, il est important d’écouter les mendiants et de comprendre leurs histoires afin de mieux les aider. En plus de leur donner de l’argent, nous pouvons également leur offrir de la nourriture, des vêtements, des soins médicaux ou un soutien psychologique. Nous pouvons également soutenir les organisations qui travaillent à la prise en charge des mendiants et à la lutte contre la pauvreté.

Le Centre des œuvres sociales Caritas Cameroun offre une aide alimentaire, des soins médicaux et un soutien psychologique aux mendiants. L’Association camerounaise pour la défense des droits des enfants (ACDEF) lutte contre la mendicité des enfants et assure leur protection, et l’association SOS Jeunes en détresse offre un hébergement et un accompagnement social aux jeunes mendiants.

Elvis Serge NSAA