IL s’agit, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des nouveaux cas de paludisme, dans le pays depuis le début de l’année 2024.
L’Ethiopie est au plus mal en ce qui concerne le paludisme. Selon le Bulletin du groupe sectoriel santé de l’Organisation mondiale de la santé, pour l’Ethiopie publié entre le 1er et le 28 janvier, 84 décès ont été signalés dans ce pays d’Afrique de l’Est, soit une augmentation de 16 % par rapport au mois précédent. « Les partenaires de santé mobilisent des ressources pour soutenir la prévention et le traitement du paludisme ainsi que les campagnes de sensibilisation dans tout le pays », souligne le bulletin.
En novembre 2023, l’OMS avait annoncé que l’Ethiopie avait enregistré le plus grand nombre de cas de paludisme depuis au moins sept ans. Le pays avant ainsi annoncé qu’une épidémie de paludisme s’était déclarée dans l’État régional d’Oromia. Les autorités sanitaires ont signalé, qu’au moins 36 personnes ont succombé à la maladie, au cours des mois d’octobre et de septembre, dans les districts de Begi et de Kondala, dans la zone de Wollega Ouest, région en proie à des conflits.
L’épidémie de paludisme était survenue alors que la quasi-totalité des 42 établissements de Santé de Begi, comptant plus de 100 000 ont été pillés ou endommagés, et que les patients souffrant de maladies potentiellement mortelles ne peuvaient pas recevoir de soins d’urgence parce que les centres de soins n’étaient plus opérationnels, selon les médias locaux. Les motifs des attaques menées contre les centres de soins et du pillage de certains d’entre eux n’ont toujours pas été clairs, mais la région a déjà été le théâtre de violences. Des centaines de personnes ont été tuées et des milliers de familles ont été déplacées par les violences dans l’Etat d’Oromia.
Le paludisme est endémique en Éthiopie, avec une prévalence plus élevée dans les zones situées à moins de 2.000 m d’altitude, qui couvrent les trois quarts de la masse terrestre du pays, dont la population est estimée à quelque 52 millions d’habitants. La maladie est très saisonnière et instable avec des modes de transmission sujets aux épidémies dans de nombreuses zones du pays. Les zones à haut risque de paludisme sont principalement situées dans les plaines occidentales du pays. De façon générale, environ 52 % de la population du pays est à risque. En raison du mode de transmission instable et saisonnier du paludisme, l’immunité protectrice de la population est généralement faible et tous les groupes d’âge sont à risque d’infection et de maladie.
Situation générale
L’Éthiopie fait partie des quinze pays affichant le taux le plus élevé de cas de paludisme et de décès. D’après les chiffres de l’OMS, en 2020, elle représentait 1,8 % des cas de paludisme et des décès associés dans le monde, 1,5 % des décès dus au paludisme et 7,6 % des cas de paludisme en Afrique orientale et australe. Entre 2017 et 2020, le nombre estimé de cas de paludisme a diminué de 19 %, passant de 67 à 54 pour 1 000 habitants à risque, et les décès estimés dus au paludisme ont diminué de 5 %, passant de 0,13 à 0,12 pour 1 000 habitants à risque. Le Plan stratégique national pour l’éradication du paludisme vise à éliminer la maladie dans les districts où l’incidence annuelle du parasite est inférieure à 10 d’ici 2025, et à l’éradiquer totalement du pays d’ici 2030. Ce plan ne recommande ni le TPIg, ni le TPIi, ni la CPS. Les zones à faible et très faible transmission du paludisme sont ciblées pour l’éradication du paludisme et les interventions consistent à rechercher les cas et à administrer un traitement médicamenteux de façon massive et ciblée.
Divine KANANYET