Soudan du Sud : MSF lance une campagne de vaccination contre l’hépatite E

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Elle vise la vaccination de 12 776 femmes et filles âgées de 16 à 45 ans d’ici juin 2024, en plus des efforts de gestion des cas, de sensibilisation communautaire et de surveillance épidémiologique.

Médecins Sans Frontières (MSF) a initié une vaste campagne de vaccination pour atteindre les communautés isolées du comté de Fangak, dans l’État de Jonglei, afin de prévenir davantage de décès.  Selon un communiqué de presse, la flambée épidémique a poussé MSF à collaborer avec le ministère de la Santé pour protéger en priorité les femmes et les filles en âge de procréer, les plus vulnérables à cette maladie dont le taux de mortalité peut atteindre 40% chez les femmes enceintes, sans qu’il n’existe de traitement.  « L’hépatite E est une maladie transmise par l’eau qui peut être mortelle.  Environ 20 millions de personnes sont infectées chaque année. Parmi elles, trois millions présentent des symptômes nécessitant un traitement. Cependant, tout le monde n’est pas en mesure d’accéder au traitement à temps, en particulier dans les pays où le nombre de structures de santé est limité, comme au Soudan du Sud. Dans ces endroits, même si les personnes parviennent à se rendre à l’hôpital, il est souvent trop tard. L’hépatite E est incurable et, malheureusement, 70 000 personnes en meurent chaque année. C’est pourquoi le vaccin est si important : il peut sauver des vies», explique Mamman Mustapha, directeur de projet de MSF au Soudan du Sud.

 

Le vaccin nécessite trois doses à injecter à 0, puis 1 et 6 mois. D’ici juin 2024, lorsque la campagne de vaccination sera terminée, MSF prévoit de vacciner 12 776 femmes et filles âgées de 16 à 45 ans. Outre la campagne de vaccination proprement dite, l’ONG assure la prise en charge des cas et les références dans son hôpital, mène des campagnes de sensibilisation auprès des communautés et assure une surveillance épidémiologique.  « Nous savons avec certitude que 21 personnes sont mortes de l’hépatite E au cours de l’épidémie actuelle, mais c’est uniquement parce qu’elles ont pu se rendre à l’hôpital. Il est très probable que de nombreuses autres personnes soient décédées chez elles, sans même avoir pu essayer d’accéder à un traitement. Afin d’éviter qu’elles n’aient à entreprendre ce voyage, nous essayons de les atteindre. Certaines communautés sont si éloignées que nous avons parfois dû utiliser des canots pour les atteindre. Nous utilisons régulièrement des vedettes rapides pour acheminer nos cliniques mobiles vers les villages isolés. Mais, en raison de la localisation des communautés touchées par l’épidémie, nous avons dû adapter nos activités régulières pour atteindre les personnes à risque ».

Cependant, elle  exhorte les organisations humanitaires et de santé internationales et locales à prendre des mesures pour améliorer les conditions d’approvisionnement en eau et d’assainissement à Old Fangak. Pour cela, il s’agit de mener des actions de sensibilisation, en mettant en place des installations d’égout et d’assainissement appropriées, telles que des toilettes et des systèmes d’évacuation des déchets. Il faut aussi forer des puits pour garantir la disponibilité d’une eau potable salubre. Ces mesures sont essentielles pour enrayer la propagation de la maladie et prévenir les épidémies.

Divine KANANYET

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