Plus d’un mois après la détection du premier cas grave (6 mars, le virus était présent depuis au moins un mois au Cameroun, d’après des analystes), ce n’est pas encore l’hécatombe comme ce fut le cas en Italie. De plus, plusieurs expériences et témoignages concordants montrent que le virus circule abondamment à Yaoundé avant même la détection du premier cas.
Plusieurs raisons possibles à cette probable faible létalité du Covid-19 chez nous, situation similaire à celle d’autres pays sub-sahariens:
1. La jeunesse de notre population (les personnes âgées de plus 65 ans ne représentent que 3 à 4% de la population, contre 22% en Italie, plus de la moitié des Camerounais a moins de 20 ans)
2. La faible prévalence de l’obésité (8% contre 40% aux États-Unis, par exemple)
3. L’utilisation banale des antipaludéens qui se révèlent pour la plupart efficaces contre le SARS-Cov-2.
4. L’utilisation par la population d’écorces et herbes issues de la pharmacopée, dont certaines ont une authentique activité antivirale, bien que non prouvée sur le SARS-Cov-2.
5. La survenue rapportée par la tradition orale d’une maladie similaire dans les zones forestières d’Afrique Centrale ( appelée “Essouk bikoumou” chez les bulus, et “tchatcha” à l’ouest Cameroun) dans les années 1970, pouvant expliquer une certaine immunité acquise chez nos vieux (notamment ceux de la forêt).
6. L’effet probable (?) de la vaccination au BCG
Ce qui fait qu’en considérant seulement la proportion des personnes âgées>65 ans, on aura 5 à 7 fois moins de décès (soit moins de 100 décès pour un million d’habitants, c’est-à-dire au maximum 2500 morts pour tout le pays)
Si vous ajoutez les autres facteurs, on peut se retrouver avec 500 à 2500 morts, ou même moins.
C’est ce que je pense, je peux bien sûr me tromper. Pr Foumane, Gynécologue (11/04/2020)